Cette semaine, je vais vous faire part de réflexions que j’ai eues sur
un sujet qui me tient à cœur, mais que je garde pour moi habituellement. En
effet, je ne veux pas faire de ce blogue un exutoire de frustrations que je pourrais
avoir dans ma vie de tous les jours.
Bien sûr, lorsque cela touche mon métier, je vous en parle, car cela
vous permet de voir et de comprendre les difficultés que des auteurs ou des
artistes peuvent rencontrer dans leur travail afin de vous fournir la
marchandise telle que vous la découvrez ou vous en prenez possession. Non cette
semaine, je vais parler avant tout d’un sujet important pour moi.
Je suis originaire de France et je suis arrivée au Québec, ma patrie
d’adoption, il y a 16 ans. Qu’est-ce qui m’a fait changer de pays? Pourquoi
avoir fait toutes ces démarches avec une famille?
J’ai vu mon pays de naissance se détériorer de plus en plus. Lorsque
j’étais jeune, il y avait une certaine paix sociale, même s’il y avait des
différences de niveau de vie ou de statut social. Petit à petit, la France
s’est octroyé le titre de terre d’accueil. Malgré la devise LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ tout a changé. Les
gouvernements ont donné l’avantage aux minorités au détriment de la population,
de tous les citoyens. Il suffisait que cette même minorité revendique des
droits ou des besoins, tout leur était accordé sans analyser les bienfaits ou
les répercussions que cela pourrait avoir sur le peuple en entier. Quelle est
la raison? Peut-être s’assurer des votes supplémentaires.
Cette paix sociale de mon enfance a disparu. Les tensions n’étaient
plus entre les riches et les pauvres. Il n’y avait plus aucun respect de
l’autre que ce soit des accueillis que des accueillants. Cela devenait lourd à
vivre et se ressentait partout et dans tout. Voilà une des raisons importantes
pourquoi j’ai quitté la France il y a 16 ans et que, comme le savent ceux qui
me connaissent bien, je n’ai aucune envie d’y retourner même en visite. J’y
suis allée en 2004 pour la dernière fois et cette tension était encore plus
forte.
Lorsque je suis arrivée au Québec, j’ai pris l’engagement de respecter
le pays qui a bien voulu m’accueillir et j’ai tout fait pour m’intégrer à la
société québécoise d’abord et canadienne ensuite. Après 3 ans, j’ai rempli le
formulaire et fait ma demande de citoyenneté que je suis fière de posséder
depuis mars 2002. Bien sûr, le Québec comme le Canada n’est pas un pays
parfait. Il n’y en a pas de parfait. Mais j’ai retrouvé une certaine sérénité
dans mon nouveau pays.
Depuis quelque temps, je suis triste de voir à quel point ce que j’ai
quitté il y a 16 ans me rattrape.
Je suis une émigrée dans ce Québec, dans ce Canada. J’ai choisi et
accepté de vivre ici avec tout ce que cela implique. Les lois, les devoirs de
chacun et les mentalités d’Amérique du Nord, les différences entre les
provinces. J’ai changé certaines de mes habitudes, je me suis intéressée à l’histoire
et à la géographie de ce beau et grand pays. J’en ai encore à apprendre et je
vais continuer. C’est ma façon à moi de remercier ceux qui m’ont acceptée. Je
me souviens encore du jour où j’ai reçu mes visas. C’était un samedi, le 30
août, je rentrais de l’épicerie et une grande enveloppe contenant tous les
visas était sur la table. Cette année-là, Noël est arrivé au mois d’août. Ce
fut pour moi un merveilleux cadeau qui dure encore aujourd’hui.
En compensation, je me dois de vivre à la façon de tous les citoyens de
ce pays et non pas de m’ériger en conquérante. Ceux qui agissent ainsi ne sont
pas mieux que ceux qui déclarent la guerre à leur pays voisin pour en prendre
possession et imposer leurs lois, leurs croyances. C’est même plus sournois,
car c’est fait en catimini sans effusion de sang, seulement en paroles.
Imaginons une classe d’élèves québécois. Un petit garçon se plaint à sa
professeure et demande de changer de classe parce que sa voisine ne lui plaît
pas, tout simplement, sans raison. Après une explication du respect, le petit
garçon ne sera pas changé de classe et devra accepter sa petite voisine.
Maintenant, imaginons une classe d’élèves de nationalités variées. Un
petit garçon se plaint à sa professeure et demande de changer de classe parce
que sa voisine ne porte pas le voile et que sa religion lui interdit de
regarder le visage d’une fille. Que pensez-vous qu’il va se passer? Un comité
va être créé pour étudier la situation. La politique va être mêlée à ce cas et
le petit garçon sera changé de classe. Quel sera le sentiment de la petite
fille? Va-t-elle se sentir coupable parce qu’elle ne porte pas le voile? Vous
pensez que c’est un peu exagéré? Peut-être. Ou peut-être pas.
Je ne voudrais pas quitter ce pays d’adoption parce que certains
désirent imposer leurs lois ou leurs religions. Je ne veux pas que le Québec ou
le Canada deviennent comme ces pays d’Europe qui n’ont pas su voir la
manipulation de ces peuples venus s’installer en conquérant pour prendre
possession de ces terres qu’ils ont décidé d’envahir et d’en prendre le
pouvoir.
Si nous ne nous réveillons pas, ce sera trop tard.
Bien sûr, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Il
suffit d’être en alerte, de lire et de comprendre les signes. Lorsque l’on
commence à donner raison aux minorités, nous leur donnons le pays sur un
plateau d’argent. Il faut les écouter, bien sûr, mais comme n’importe qui d’autre.
Ne laissons pas les religions ou les idéologies religieuses, quelles qu’elles soient,
primer, prendre le pouvoir sur tous les peuples et leur imposer leurs lois ou
leurs idées. Chacun d’entre nous a le droit de croire ou de ne pas croire en
quelque chose, c’est propre à chacun. L’obligation n’est pas normale. Pourquoi
vouloir à tout prix convertir des peuples? Il en est de la religion autant que
de toutes sortes d’idées ou de convictions. Les différences font que le monde
est monde et ce serait une erreur de l’uniformiser.
LIBERTÉ : C’est ce que tous nous voulons. Vivre libre dans un pays
qui est le nôtre de naissance ou d’accueil.
ÉGALITÉ : Pour tout le monde, peu importe la race, la religion ou
les convictions.
FRATERNITÉ : Nous sommes tous des habitants de cette Terre que
nous avons affaiblie. Nous devrions nous unir et travailler main dans la main
pour la soigner et la guérir.
Ces trois mots devraient être la devise de tous les pays.
Ce serait si simple de vivre en harmonie avec tout le monde sans
différence et sans pouvoir sur l’autre.
Bonne réflexion.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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