Quelle belle surprise cette semaine lorsque j’ai vu arriver une petite
fille, accompagnée de son papa, qui voulait elle aussi écrire! Rosalie, 6 ans,
ma plus jeune participante est une écrivaine en herbes. Un peu de timidité au
début, mais finalement son cœur à parler. Une belle relève. Des thèmes encore
jamais abordés lors du dernier atelier d’écriture, mais toujours autant
d’émotions.
* * *
J’ai vu des fleurs, une mauve
que l’on pouvait manger.
J’ai vu beaucoup de châteaux
de sable, de maisons de toutes les couleurs avec mon papa d’amour.
Pour toi maman que j’aime.
J’aimais beaucoup les Îles de
la Madeleine. Je vais beaucoup m’ennuyer de toi.
Rosalie
– 6 ans –
Oh! Les Îles
Oh! La « mère »
Oh! Que tu es belle!
Je trouve en toi le calme, la
beauté, la plénitude.

J’y reviens avec ta fille pour
te saluer et rendre hommage à ta mémoire.
Accueille ces mots-là où tu
es.
Que la lumière te guide pour
toujours.
La « mère » que je
quitte en plénitude et serein pour y revenir me ressourcer.
Jean-Pierre
(papa d’amour de Rosalie)
Innombrables
Lumières
Espace
Soleil, couleurs, fleurs
Entre ce ciel bleu, j’ai vu
d’innombrables fleurs, toutes ces créatures du grand Maître. Elles poussent
partout selon le sol et se sentent protégées par les falaises.
Elles sont à l’aise et se
laissent dorloter par la brise légère ou à l’occasion par le grand vent. On les
envie, car elles sont libres, pas de bruit, pas de pollution. Elles se cachent
dans les entrailles de la Terre et s’amusent à vous séduire. Parfois, on les
hume ou on les cueille et elles nous embaument les narines ou les yeux.
De la simple marguerite à la
rose blanche. Quelles merveilles!
J’ai vu autant de fleurs que
de gens qui nous fascinent.
Merci aux Îles, j’en garderai
un souvenir fleuri, une palette de couleurs incroyable et un langage aussi
coloré et impénétrable que cette verdure, don du Ciel.
(Sur l’air de Partons, la mer est belle)
Partons, la mer est belle
Gardons un beau souvenir
De cette terre nouvelle
Qui nous invite à y revenir.
Pauline
La corde à linge des Îles.
Passer trois jours de vacances
aux Îles ne m’a pas permis de rencontrer l’arrière-pays. Un survol de la vie de
ces gens passionnés commençait par la passion de notre guide à vivre aux Îles.
Enjouées, ses paroles m’enivraient
et sa mimique contribuait à me faire vivre la vie des habitants de ces Îles.
Ensuite, les cordes à linge
m’en disaient un peu plus sur le vécu de ces gens.
Tantôt, une corde de pantalons
foncés et chandails qui battaient au vent me disait qu’il y avait certainement
un pêcheur dans cette famille.
Tantôt, des nappes et
napperons à carreaux, des draps blancs me disaient qu’il y avait eu de la
visite en cette fin de semaine.
Tantôt, je n’arrivais pas à
décrire les vêtements tellement ils battaient au vent formant un parallèle avec
le bleu du ciel.
Colorés, enjoués, chaleureux,
je me suis dit que leur vie ressemble à toutes les cordes à linge que j’ai pu
apercevoir.
Je garderai un bon souvenir
des Îles en regardant des cordes à linge encadré dans ma salle familiale.
Lorraine
Mon voyage à moi.
Un jour lointain, je m’étais
promis d’aller comme « visiteuse » aux Îles de la Madeleine.
Plusieurs années ont passé et en 2015, voilà le temps était venu. Une copine et
moi avons décidé de nous rendre là où, nous disait-on, « c’était
merveilleux »
L’arrivée fut pour moi un peu
décevante compte tenu de la fatigue du voyage. Mes yeux n’ont pas réussi è
m’émerveiller. Dommage!
Lors d’excursions, la beauté
des îles s’est dévoilée de plus en plus et le spectacle magnifique des caps,
des falaises, des plages se sont imprégnés en moi et m’ont changée un peu…
J’ai senti en moi se
développer un genre de spiritualité et de bonté que je n’avais vraiment pas
ressenti auparavant. Il y a eu les Madelinots et leur accueil qui tout d’abord
ont eu le meilleur de moi. La chaleur humaine! Quoi de meilleur!
En quittant ces îles
merveilleuses ce matin avec les vagues de la mer, j’avais mes propres vagues à
l’âme. Je les regardais s’éloigner et je me suis dit qu’il en resterait
d’excellents souvenirs.
Le manque d’émerveillement que
j’ai connu tout au début s’est transformé en un bouquet fleuri qui était devenu
mon âme. Il restera de ce voyage le désir d’être généreuse, aimante et
courageuse.
Merci les Îles de la
Madeleine. Je vous aime!
Françoise
Les femmes au repos
Les Éva, Évangeline, Marie…
Elles sont et demeureront toujours anonymes aux yeux des grands de ce monde. Au
cimetière de l’île du Havre-Aubert, entre les Brophy et les Déraspe reposent
les Alexandrines Chevrier. De jour en jour, saisons saccadées par le vent,
elles ont grandi, aimé, enfanté, nourri, recommencé au gré des marées… Dans des
maisons qui pourraient tenir dans la paume d’une main, elles ont mis au
monde, bordé des enfants, toujours au
péril du froid et des éléments. Et pourtant, sans plainte ou attente, les yeux
rivés sur le bout du monde, sur le bout de la dune de la Grave, elles ont donné
à la diaspora des sensibles bien intentionnés qui sillonnent les rues et
ruelles de Montréal et du monde.
Elles reposent… et pourtant.
Ont-elles souhaité quitter la
misère noire des novembres sans fin? Est-ce possible que ces femmes qui ont
tant travaillé n’aient pas un jour souhaité en finir avec le devoir du
quotidien? Louanges, poèmes, dédicaces… que leurs enfants ont laissé graver
dans une pierre qui, comme le grès rougi, finira avec le temps par s’effacer.
Et pourtant, qui étaient-elles? Ont-elles été fidèles? Ont-elles rêvé d’amants,
de marins robustes ou ont-elles quitté le désespoir pour s’abroger d’une
résignation insulaire? Et le temps aura-t-il apaisé ou aggravé un chagrin
inavoué? Et pourtant, ces Alexandrines… comme l’Alexandre de la banque parti
vivre son dernier voyage de pêche, sont-elles parties à la pêche? Ont-elles
trouvé ce bonheur tant promis ou un simple firmament au fond d’une tombe… face
à la mer?
Louise
De la poussière qui brille.
Des sourires. De la couleur. De l’air. Un souffle nouveau. Des histoires. La
fierté. Des courageux. Du bonheur.
Ce que je ressens durant ce
court moment. Sur cette terre inconnue, jusqu’à maintenant. Qui pourtant aurait
tant à me raconter. Il s’y cache de la joie dans ce décor inestimable. Mais on
la sent si fragile. Sa venue impromptue me ravit davantage de la découverte de
ces Îles. En espérant que cette beauté ai apporté un apaisement, même
momentané, dans l’esprit et le cœur de la personne qui m’a permis de partager
ce voyage avec elle.
On dit que les voyages forment
la jeunesse. Puissent-ils penser les blessures! Merci la vie. Qu’elle puisse me
permettre de contempler ses richesses et beautés.
Isabelle
Il était une fois les Îles.
Il était une fois des îles
perdues au milieu du golfe St-Laurent résistant aux intempéries hivernales.
Certains de ses habitants
partis sur la Grand’Terre gagner leur vie racontaient leurs Îles, leur vie
abandonnée, obligé.
Ils en parlèrent tant et tant
que d’autres décidèrent de s’y rendre afin de se rendre compte par eux même.
Après un long et fastidieux
voyage, ces visiteurs, ces « étranges » découvrirent un endroit
magnifique. Ces exilés n’avaient pas menti. Tout était parfait. Le soleil
chauffait le sable et illuminait les couleurs :
Le rouge des falaises,
Le bleu du ciel et de la mer,
Le vert des prairies et des
buttes,
Le jaune, le mauve, l’orange
des maisons, si belles qu’elles ressemblent è des maisons de poupées.
Ces visiteurs se sentaient
privilégiés de vivre de si beaux moments. La rencontre avec les Madelinots,
l’accueil qu’ils reçurent resteraient gravés dans leur mémoire.
Petit à petit, de plus en plus
de visiteurs firent le voyage. Ils en avaient entendu parler par un collègue,
un ami, un membre de la famille.
Aux Îles, il a fallu grossir
les bateaux pour amener tous ces touristes de plus en plus nombreux. Il a fallu
aussi construire des hôtels, des auberges, des restaurants.
Depuis, les Îles de la
Madeleine ne sont plus perdues au milieu
du golfe St-Laurent. Beaucoup les connaissent désormais et chaque année des
amoureux du premier jour aux Îles reviennent faire le plein de souvenirs et
d’air pur.
Ces amoureux sont devenus des
amis des Madelinots et font presque partie de la famille, cette famille qui s’agrandit
chaque année.
Dominique
Damien.
Merci à tous mes participants de cette semaine, les semaines passées et
celles à venir.
Bonne semaine à toutes et à tous.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire