Depuis mon arrivée à Sainte-Martine, dans cette ville qui est
maintenant ma résidence, dès que je le peux je pars à la découverte de mon
environnement.
Ce jour-là, il faisait beau, très beau même. Je ne peux rester à
l’intérieur et je décide de prendre une marche. Je branche mes écouteurs, je
choisis ma musique et je marche en direction de la piste cyclable qui borde ma
rue. Je tourne le dos au soleil qui me réchauffe et vois mon ombre qui me
précède.
Alors que j’avais décidé de faire le vide dans ma tête, la musique
aidant, la nature m’inspire. Tout d’abord cette ombre sur cette piste, seule,
personne en avant, personne en arrière. Je suis seule au monde sur ce bout de
route.
Je vis dans un monde où la nature est omniprésente. Je la contemple
comme un tableau. Je détaille chaque pixel de cette nature qui n’est absolument
pas morte, mais extrêmement vivante.
Je baisse les yeux, une chenille se
promène sur la piste. Je la regarde et ne crains pas pour elle, je suis seule à
cet endroit.
Elle continue son chemin de travers, elle accélère. Elle est
arrivée de l’autre côté et se faufile entre les petites roches.
Je suis à nouveau sur l’asphalte et devant moi une feuille orpheline
semble épuisée d’avoir essayé de résister à l’attraction terrestre après s’être
décroché de sa branche.
Ici, c’est un bouquet de feuilles qui, n’ayant pas voulu se séparer,
ont décidé de tomber toutes ensemble. La transition doit être plus facile.
Le petit pont enjambe la rivière de l’Esturgeon qui poursuit son lit.
Un banc sur le bord attend les promeneurs fatigués ou ceux qui veulent simplement
admirer le paysage tout en s’abreuvant d’eau fraîche.
Des arbres à droite et à gauche, illuminés par le soleil, me montrent
leurs beaux atours que l’automne transforme.
Sur le bord de la piste, une pomme
de pin emporté par une rafale de vent.
L’automne, cette saison qui marque le sommeil de la nature, mais qui
nous offre de merveilleux paysages dans une aquarelle de couleurs.
Il y a quand
même certains arbres qui restent toujours verts et se mêlent aux tons
chatoyants de rouge et de jaune.
Tiens! Une entrée dans le bois. J’y pénètre quelques pas, mais suis
stoppée par le bang, bang des chasseurs.
D’ailleurs, je découvre une plume.
Est-ce celle d’un outardeau malchanceux? Il ne sera pas du voyage vers le Sud.
La piste se termine, mais le chemin devant moi continue. Je serais
tentée de continuer.
Seulement, un panneau ARRÊT est bien en évidence sur une
clôture en arrière des blocs de béton qui barre la route. Je pousserai ma découverte
plus loin un autre jour.
C’est le temps de repartir vers mon point de départ. Cette fois-ci, je
lève les yeux et me délecte des nuages qui se promènent dans le ciel. Des
nuages d’automne, les plus beaux à mon goût.
Celui-ci joue avec le soleil.
Cette promenade a enrichi ma journée et m’a fait découvrir une nature
différente de celle que j’ai côtoyée durant les six dernières années. La nature
est belle partout quand on sait la regarder et apprécier ce qu’elle nous offre.
Je n’ai pas fini de la découvrir, il me reste encore de belles randonnées à
faire.