Titine, installée à sa place habituelle, se demande qui est cette nouvelle amie qui lui fait face.
— Bonjour toi, lui dit-elle amicalement. On ne se connait pas encore. Moi je m’appelle Titine. Enfin, c’est le nom qui m’a été donné par un petit garçon, je crois, et j’avoue que j’aime bien ça.
— Bonjour Titine, répond la nouvelle venue. Moi, c’est Titepuce. Du moins c’est ce que j’entends depuis que je suis sur la route. Moi aussi j’aime ce nom. Y a-t-il longtemps que tu es ici? D’ailleurs où sommes-nous?
— Comme je le vois à ton accent, tu n’es pas d’ici.
— Non, c’est vrai. Mes origines viennent de l’Italie, mais j’arrive de Montréal. C’était la première fois que je roulais aussi longtemps.
— J’ai vécu ça aussi, il y a plusieurs années. Ici, nous sommes aux Iles-de-la-Madeleine. Tu verras quand tu auras visité tous les coins, je suis sûre que toi aussi tu vas aimer. C’est bien moins stressant qu’à Montréal.
— Je m’en suis aperçu tantôt sur le peu de routes que j’ai parcourues. Il n’y a pas beaucoup de petites voitures comme nous, il me semble.
— Tu as raison, nous sommes juste un petit groupe. C’est ce qui fait notre particularité et notre succès lorsqu’on se déplace.
— Je voudrais te poser une question, murmure Titepuce.
— Je t’écoute.
— Comment est-on traité ici? Je ne me plains pas jusqu’à maintenant. J’ai déjà pris ma douche tout à l’heure, je me sentais sale après ce long voyage.
— Tu n’as vraiment pas à t’inquiéter. Nous sommes traités aux petits oignons. Moi en ce moment, je me sens un peu nue. J’avais beaucoup d’amis qui me suivaient partout et ils ont été enlevés. Je m’inquiète un peu, car ça ne m’est jamais arrivé.
— Des amis! Ils étaient où? Ils te suivaient dehors?
— Non, ils étaient tous à l’intérieur sur l’avant. C’étaient des petits bonshommes bleus. On avait de bonnes discussions lorsqu’on se retrouvait seuls. Aussitôt que quelqu’un entrait, on se taisait et on reprenait plus tard.
— Ah oui! J’en ai entendu parler. Je pense que moi aussi je vais en avoir. Je trouve que c’est un beau cadeau pour nous, on doit se sentir moins seule quand on est arrêté.
— C’est vrai.
— Sais-tu pourquoi ils t’ont été enlevés?
— J’ai surpris une conversation. Je crois que notre maitresse veut me donner à quelqu’un d’autre. Ce qui me fait peur c’est de savoir chez qui je vais aller.
— Je sais que je ne suis pas vieille, mais il me semble que notre propriétaire est étrange, tu ne trouves pas?
— Étrange n’est pas le mot exact. Originale serait plus juste. Ne te fais aucun souci, je te dis on est choyé ici. J’aimerai bien rester tout le temps. Je ne comprends pas, car je l’ai toujours amenée où elle voulait.
— Je l’ai entendu tout à l’heure en revenant de ma douche. Elle te trouve encore très belle et si elle pouvait te garder on pourrait rester ensemble toi et moi. Qui sait, peut-être que ça va arriver.
— J’aimerai tellement que tu dises vrai, car moi je suis bien ici et je voudrais finir ma vie avec elle. Chut! La voilà. On reprendra notre conversation plus tard.
Laissons-les leur raconter leurs secrets.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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