La semaine dernière, je vous ai parlé de Johanne, vivant avec une déficience visuelle sévère, qui nous a récité un texte créé avec des mots clés. Je viens de le recevoir et je vous le partage. Comme moi, vous direz : Wow! C’est magnifique.
Le dernier soir
Après l'orage, je suis sortie un gros chagrin au fond du cœur.
Il ne me reste que quelques heures pour aller voir la mer.
Mes pieds soulevant le sable, j'avance vers ses bras immenses,
Ses bras remplis d'amour.
Sur la plage, de long en large, je marche, tourne et vire.
Tandis que mes larmes se répandent sur la grève,
Laissant cours à ma tempête, je me parle tout haut
Insouciante des passants que je ne reverrai plus.
À ma gauche des falaises rouges, lumineuses sous le soleil du soir,
Puis un peu plus loin apparaissent des roches multicolores
Cordées là, il y a longtemps sans doute pour contrer l'érosion
Vert, bleu, jaune, rose, gris, blanc, mon Dieu!
Depuis combien de temps, combien de millénaires,
Tous ces joyaux bordent-ils les rivages,
Formant et reformant le paysage?
Je ne saurais le dire,
Je suis émerveillée!
À ma droite, la mer se dévoile à moi, dans toute sa majesté.
La mer qui tire et pousse, qui monte et qui descend,
Qui s'approche et s'éloigne en une danse amoureuse,
Déployant ses vagues d'argent qui s'élancent et explosent enfin
En mille couleurs, en mille splendeurs!
La mer berceau de vie,
Me rappelle ce soir avec tendresse
Mon appartenance à un univers si grand,
Bien plus grand que tous les chagrins.
Près d'elle, mon âme peut enfin respirer.
J'aimerais qu'en moi raisonne toujours sa merveilleuse chanson d'amour.
Merci aux Îles-de-la-Madeleine pour ce cadeau inoubliable,
Ça m'a fait le plus grand bien.
Johanne
Découverte, partage, échange, émotions. Voilà les thèmes qui sont ressortis lors de mon atelier d’écriture de cette semaine.
Je souligne ici la présence du seul homme qui a participé. Merci Marc, je suis certaine que Manon a eu un bon guide.
Merci également à Czandra pour son courage. Elle nous a partagé toute l’émotion qu’elle a vécue avec son mari lors de leur visite après une période difficile.
Je vous offre ces cadeaux que je reçois chaque semaine.
Mes Îles, mon pays
Quelle découverte, quelle aventure!
Ces trois journées, était-ce trois minutes?
Tant de chaleur, tant de couleurs.
Tant de grands cœurs et tant d’histoires.
Toute la mémoire de quelques siècles,
Toutes ces vies, toutes ces morts,
Elles ont forgé ce que j’ai vu
Ce que j’ai entendu,
Ce que j’ai senti,
Ce que j’ai vécu.
Comme vous, chers Madelinots
Je me souviendrai…
Et je reviendrai.
Diane
Les Îles-de-la-Madeleine
Pour la troisième fois, je pars pour les Îles, mais cette fois-ci en bateau de croisière. L’idée m’enchante et en plus mon amie de cœur, Manon, m’accompagne dans cette aventure pour la première fois pour elle. J’y suis venu il y a 20 ans et 10 ans. On décide de ne pas apporter de voiture, mais nos vélos.
Aussi, je connais bien la Côte-Nord et la Rive-Sud du fleuve et l’idée de découvrir le fleuve St-Laurent en bateau m’excite beaucoup. Il est majestueux et poétique…
La journée a été parfaite pour la contemplation. En passant devant Rimouski, ma place natale, j’ai la larme à l’œil… que de souvenirs d’enfance!
Arrivé aux Îles, c’est le moment tant attendu! L’émotion est palpable entre nous. Je suis nerveux et énervé de lui montrer les endroits où j’ai habité lors de mes voyages précédents et aussi ces petits coins charmants que je connais.
Première journée en vélo vers Havre-Aubert. L’effet de pédaler se fait sentir dans mes muscles. Fatigue, mais quel plaisir de voir les paysages à chaque butte, chaque virage! Et le vent que je connais ici est bien présent.
Deux fois plus de coups de pédale contre chaque rafale!
Je suis vraiment heureux de vivre ça avec Manon. Après deux heures d’efforts à vélo, allons voir les châteaux de sable et rencontrer les Madelinots à la plage Sandy Hook.
Ce que j’aime des Îles :
— On peut parler avec tout le monde.
— Déconnecter du stress.
— Ralentir la vie.
— Contempler la beauté des paysages.
— Marcher sur une plage.
— À vélo, j’aime regarder chaque maison, son style, sa couleur et dans ma tête je m’interroge sur leur façon de vivre!
Venir aux Îles pour le plaisir et bientôt y revenir.
Marc Beaulieu
Arrivé à Chandler, j’ai senti le bateau ralentir. J’avais hâte de toucher terre. J’ai compris que je n’avais pas le pied marin. Vite habillée, car j’étais couchée. Vite sortie sur le pont du bateau. Tout le monde au poste, il part du reculons, comme je fais avec mon auto avec toute une adresse incroyable.
Sur le côté, avant et arrière, trois hommes à chaque poteau lancent un petit câble pour qu’ils puissent attraper le gros câble. Ça m’a bien impressionnée.
Par la suite, je suis allée en visite d’un atelier d’artisanat avec une navette offerte par la ville, gratuitement. J’ai rencontré une peintre qui m’a plu, très généreuse de ses expériences du temps partagé avec elle, ses expériences de ses petits enfants qu’elle aime beaucoup, jase avec eux, qu’elle a transmis son savoir. Je l’ai trouvée touchante.
Monique
Ma journée solitaire aux Îles
Sans me presser, je pars en balade avec, dans mon sac, un guide touristique, des longues-vues et une bouteille d’eau. Je regarde tout ce qui se présente à moi, le relief irrégulier, les jolies couleurs.
Moi qui n’ai pas l’habitude de marcher pour rien, j’avance sans but précis sur la rue Principale entrant ici ou là, au gré de ma fantaisie. Et tout en déambulant, je me sens reconnaissante à l’Être suprême pour le plaisir que me procurent mes deux jambes, mes yeux, ma sérénité.
Plus loin, au retour, j’essaierai de m’approprier un petit morceau des Îles en suivant le sentier du littoral. L’odeur de l’air salin, l’infini de l’horizon, les bateaux au repos dans le havre… Dommage de ne pas pouvoir les mettre en boîte pour les rapporter en ville.
Lise Bureau
Les déjeuners
Sur le bateau
Tout est bon.
Les sourires, les fous rires.
Les repas, les faux pas.
Les dîners, c’est bien,
Les soupers, c’est mieux.
Le service superbe.
Les desserts somptueux.
Les déjeuners pour commencer,
Parfait la première journée.
Jour deux, on est curieux.
Encore les œufs, rien de neuf.
Jour trois, on se fait des attentes.
Encore du pain doré, rien d’épatant.
Jour quatre, sera surprenant.
Le même staff, toujours souriant.
Les œufs me regardent toujours.
Jambon, saucisses ou bacon en ajout?
Jour cinq, je suis déçue.
Toujours, rien ne change
À ce foutu menu.
Jour six sera le bon.
Nouveau monde, nouvelles attentes.
Mais non pas encore de crêpe.
Je les ferai tout simplement chez nous.
Il reste toujours demain,
Ou bien l’autre jour d’après.
Un voyage quand même réussi
Malgré l’absence de mes crêpes préférées.
Louise
Comme il fait bon
Cet archipel en plein cœur de mer. Que de richesse avec ses 300 kilomètres de plage et d’eau salée à perte de vue!
Comme il fait bon de s’y promener. Je t’aime chères Îles aux maisons colorées, aux toitures qui pointent vers un ciel bleu clair et pur.
Comme il fait bon d’y ressentir toute sa splendeur, et sa musique enjouée qui attendrit les cœurs et remplit l’âme et vient soulager.
Comme il fait bon de vivre en toute simplicité dans le moment présent et d’en respirer son vent coulissant.
Comme il fait bon de se faire caresser de cette chaleur de vivre.
Comme il fait bon!
Linda
Séjour aux Îles
Je ne comprends rien à cela.
Il’s like I was from somwhere else.
Outre-mer, une autre planète,
Somewhere not surrounded by nothing.
Rien que de l’eau de mer sur tous les côtés,
And nothing else for miles around
Et personne, sauf ces insolites qui
Se veulent insolites, qui ne font pas
Compromis, pas pour personne, non.
Comme la barge qui ne flotte
Qu’à demi dans la lagune, à demi
Polluée, recouverte de sable
À s’en écouler, sans espoir rue des Fumoirs,
Plus pêche à fumer, puis le sel
À miner menace une terre entière, mais
La réponse des demoiselles à mes soucis.
Bof! Je dis, c’est quand les marées?
Et? Bof! Disent-elles. Jamais
En nulle part je n’ai rencontré des femmes comme celles-là,
Je m’en rappellerai d’elles, toutes
Et chacune, comme des dames,
Des mesdames Madeleines, gâteuses
Et gâteaux, Madeleinaises, Madelinots,
Comme des îlots, dont l’opinion
Ne changera pas à mon égard,
Ni fera différence que je sois passée là.
C’est des dames, des dames du bof!
Jamais d’échec aux Madeleines,
C’est les jours d’été, c’est les jeux de dames.
Czandra
Old Harry
Encore sans idée de ce que c’est,
Je fais extrapoler
Les jolies baies, dunes et lagunes,
Que sont du Old Harry.
Sur l’île de la Grande-Entrée :
Faites pas d’erreur, pas juste celle de l’entrée
À la tête des Îles
N’ayant perdu le nord,
Se trouve le Old Harry.
De loin, je l’observe
Par soleil et par brume
Et je m’imagine le cœur gonflé
Le regard de cette place
Que l’on nommait Old Harry.
Mon beau-père est mort
Juste cet été et me voilà
En vacances après dures années
Et je trouve dans cette place éloignée
Le nom de mon grand Old Harry.
Partons, partons, mon mari et moi.
Nous laissons sur la plage
Tout notre émoi qui contient
Et la mort et la vie si large
De notre père qu’on nommait
Old Harry.
Czandra
à nous de te remercier, Dominique, de ta fidèle reproduction de notre oeuvre! Repose-toi bien, et pige donc de l'inspiration pour un autre beau roman!
RépondreEffacerMerci Sandra. Ce fut un plaisir de te rencontrer.
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