Naviguer sur un bateau, longer le fleuve St-Laurent puis faire escale
sur des Îles aussi belles qu’elles soient, font vivre toutes sortes d’émotions.
Cette semaine, certains participants ont partagé les leurs, touchantes et
émouvantes. D’autres ont échangé sur des lieux visités ou tout simplement leur
cabine. Beaucoup de plaisir cette semaine où je tiens à souligner la forte
présence masculine. C’est d’autant plus apprécié, car je me rends compte que la
lecture et l'écriture n’est pas uniquement une activité de femme.
Quel merveilleux métier…
Écrire…
J’en ai rêvé longtemps,
J’ai essayé parfois,
J’ai abandonné souvent.
Avec persévérance et travail,
J’ai progressé et j’ai réussi.
Écrire…
Quel doux mot à mon oreille!
Je noircis des pages,
J’anime les mots,
Je crée des phrases.
Écrire…
Comme j’aimerais transmettre
ma passion,
Ma rage de me raconter.
Chaque semaine, c’est avec
vous
Que j’ai le bonheur de
réaliser mon rêve!
Dominique
Damien
J’ai vécu cet après-midi des
moments de pur bonheur. L’immensité de la mer, quelle paix!
Il y a quelques jours, je ne
pouvais imaginer que l’on soit heureux ici. Ça me semblait un désert partout.
Mais cet après-midi, je constate qu’on peut être heureux dans ce désert que
j’ai vu cette semaine.
Seulement, il me faut la vue
de la mer, cela m’apaise. On prend le temps de réfléchir, de remonter dans le
temps, de faire le bilan de notre vie, nos joies comme nos peines.
C’est si beau la nature,
j’admire. J’admire les oiseaux qui volent, un voilier qui passe, les montagnes
qui surgissent au tournant du voyage en bateau surtout.
Anonyme
Anonyme
Mon premier voyage en mer.
Je suis parti, le cœur en
peine.
J’ai peur de l’eau, mais
j’aime cette solidarité que je vis avec les autres voyageurs.
Je me sens comme un insulaire
flottant.
Je pense beaucoup, mais
j’écris très peu.
J’ai l’impression de vivre un
drame intérieur.
Denis
Chambre 509
Le plafond est près de moi.
Il est froid.
Mes mains le touchent.
Une boîte de métal lisse.
Je suis couchée.
Il fait noir, je n’y vois
rien.
Soudain, un grand bruit de
succion.
Une lumière éblouissante.
Une porte s’ouvre.
Un homme entre.
Ma conscience reprend…
Lise
Tessier
J’aime…
Que la mer soit toujours là.
Que la terre soit faite de
dunes.
Et les maisons de couleurs
franches
Qui reposent un peu partout.
J’aime l’arc des plages.
Comme si chacune était un
personnage couché
Qui allonge le doigt
Pour toucher celui de sa
voisine.
Et les étangs tranquilles
Qui reposent entre leurs bras.
Danielle
C. Bélanger
Le pêcheur.
Le personnage est naïf, il sent
le papier mâché. Son expression pourtant est torturée. Dans son regard, on voit
les naufrages, les familles déchirées, les bateaux éventrés. Il a mis un masque
pour que rien ne paraisse. La mer est nourricière, mais c’est aussi la grande
naufrageuse, celle qui emporte les vies, sans choisir jamais, indifféremment;
les jeunes, les vieux loups de mer, les capitaines.
Quand elle engloutit, elle
noie les hommes et elle éventre les navires.
C’est toute cette peine que
porte son regard. Comme ensorcelé, il doit pourtant y retourner.
C’est le pêcheur!
Raymond-Robert
Tremblay
Les Îles!
Une immensité à découvrir.
Un grand bateau pour m’y amener.
Un peuple fier.
Là-bas, une amie à visiter qui
a pris pays!
Une artiste.
Et aux Îles, il y a plein
d’artistes!
Des maisons petites, grandes,
accueillantes et tellement colorées!
Que dire du sable à mes pieds
Et la mer à perte de vue!
Un voyage gravé dans ma
mémoire.
J’aurais aimé y rester pour
toujours.
Un jour, j’y reviendrai…
Peut-être pour toujours!
Louise
Benoit
L’étranger de l’Île.
Comme c’est étrange de se
faire appeler l’étranger. On est toujours l’étrange de quelqu’un.
Un étrange pour une personne
ou pour un lieu ou pour une île.
Avant d’avoir pris racine, là
où on est implanté, nous étions un étranger, pour la population locale.
Qu’il est difficile de se
faire accepter par les résidents surtout si on s’en fait et si on reste dans sa
bulle, mais il y a là une richesse certaine à être accepté et à échanger, parce
que c’est finalement ça la vie. On partage et on repart pour un autre lieu
encore plus étrange, avec d’autres étrangers qu’on trouve encore étranges.
Étrangement, c’est amusant de voyager et de rencontrer des étrangers.
Normand
Perron
La beauté
La beauté… En partant de la
grande ville, j’apportais une idée de la beauté vêtue jour après jour, le long
des années, des rencontres, des portions de bonheur, multiples, tantôt
éphémères, tantôt plus permanentes.
Ma retraite est jeune. Deux
semaines. Et pour lui souhaiter la bienvenue et enrichir en son honneur, la beauté
cumulée le long de mon passé, j’ai décidé avec elle, en sa compagnie de lui
donner, de me donner un cadeau; les Îles, les Madelinots, la mer, beaucoup de
mer, le vent, beaucoup de vent.
Vague souvenir de 40 ans d’un
premier séjour aux Îles. La décision d’un renouvellement d’alliance avec un
univers magnifique à la rencontre de gens habillés et habités de quoi? De
dunes.
Michel
Fillion
La nuit de mes 40 ans, j’étais
à l’ancre bien couché au fond de mon doris.
La nuit était belle, pleine
d’étoiles. Une Voie lactée comme je n’en avais jamais vu. Et les étoiles, elles
m’ont parlé.
Elles m’ont dit que j’étais
bien petit et bien prétentieux. Que les 40 années de ma vie n’étaient qu’un
souffle dans l’existence de l’univers. Que cet univers était si immense que
même mon imagination n’aurait pu oser en dessiner les profondeurs.
Le planétarium pouvait aller
se rhabiller, que je me suis dit.
La mer était plane comme une
flaque d’huile. Pas une haleine de vent. Il était 4 h du matin, le courant
pivotait mon doris autour de son ancre et pour moi, le ciel tournait autour de
ma tête.
J’avais alors 40 ans. Je
venais de réaliser à quel point l’univers est grand, à quel point nous sommes
petits… et grands tout à la fois. Car nous pensons cet univers, nous l’analysons,
nous l’étudions. Enfin, quelques-uns d’entre nous, les hommes, regardons vers
le ciel.
À 40 ans, j’ai réalisé que
j’étais bien plus riche quand je regardais l’immensité de la Voie lactée et que je ne
pouvais l’être en regardant mes pas… de 40 ans sur cette terre.
Anonyme
Anonyme
Un immense merci à tous les participants cette semaine pour leur
présence, leur gentillesse et leur beau texte.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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