Parfois, on prévoit une activité ou une sortie, puis, arrivée sur place,
on assiste à toute autre chose. Voici une petite histoire…
À la barre de mon bateau blanc, je file sur l’eau à la rencontre de
mammifères marins très touchants et très espiègles en même temps. M’approchant de leur plage au ralenti, je me rends compte qu’elle est vide, désertée par
ses habitants qui d’habitude se font dorer au soleil, faisant fi de tous les
visiteurs venus les immortaliser sur leurs photos.
Mais où sont-ils? Je ralentis mon moteur et je scrute aux alentours.
Soudain, j’aperçois une tête sortie de l’eau, regardant dans ma direction.
Puis
en arrière de moi, une autre petite tête. Je me sens espionnée, surveillée. Je
reste aux aguets au cas où l’un d’eux aurait l’idée de sauter sur mon bateau.
Rassurés, ne se sentant pas en danger, ils replongent après m’avoir
laissé le temps de les graver sur la pellicule. Il faut avoir l’œil ouvert, car
ils ne sortent que leur museau. Je reste encore quelques instants dans les
parages, mais la plage aux loups-marins reste déserte, abandonnée par ses
locataires estivaux. Je relance mon moteur quelque peu.
Un peu plus loin, c’est une colonie de cormorans qui m’offre un
spectacle inattendu. Ils se tiennent tous là, alignés les uns à côté des
autres, se faisant sécher les plumes avant de s’envoler.
Même si auparavant
j’avais à nouveau diminué mon moteur, ils prennent leur envol les uns après les
autres, comme répondant au signal du chef. Ils ne sont pas seuls. Quelques
goélands et sternes se sont mêlés à la tribu. Alors qu’un cormoran prend du temps avant de
monter dans les airs, il lui faut plusieurs battements d’ailes, une sterne prend rapidement de la hauteur et se laisse guider par le vent, cherchant les
courants ascendants ou descendants. Elle semble jouer avec les risées.
Je ne me lasse pas de les regarder virevolter, monter très haut puis
subitement plonger dans la mer, tel un missile, pour finalement ressortir
quelques secondes plus tard, un poisson dans le bec. De très bons pêcheurs, ces
sternes.
Je poursuis ma route jusqu’à l’entrée de la marina.
De loin, je l’avais aperçu et, appareil photo en main, je m’approche en
douceur. Seulement, il n’aime pas le bruit de mon moteur et se met à battre des
ailes quittant son lieu de repos temporaire. J’étais prête et avec mes photos
je l’ai accompagné dans son vol. J’en avais déjà vu, les pattes dans l’eau,
stoïques, mais jamais je n’avais vu un héron en pleine action.
Le moteur à
l’arrêt, je l’ai suivi du regard, jusqu’à le perdre de vue, là où il s’est
reposé sur une autre pierre, son autre oasis.
Ce petit moment entre mer et ciel restera inoubliable pour moi. Les
mammifères, les oiseaux font partie intégrante de la nature, cette nature si
fragile que l’homme ne sait pas toujours apprécier et respecter comme il le
devrait. Mes intrusions dans le monde animal maritime me donnent des leçons de
vie et me font comprendre qu’ici je suis une visiteuse dans leur milieu naturel,
que je me dois de rester humble et de les remercier pour ces images qui
resteront gravées dans ma mémoire.
***
À compter de cette semaine, je vous lance un appel.
Si cela vous intéresse, envoyez-moi une idée, un thème et je m’amuserai
à écrire un texte dessus. Tout ce qui vous tente, dans le respect bien entendu,
sur n’importe quel sujet et je laisserai aller mon imagination.
En attendant de vous lire, soit par Facebook, par courriel ou
directement sur ce blogue, je vous souhaite une belle semaine à toutes et à
tous.
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