Voici un sujet récurrent qui vient me chercher chaque année. Il y a
quelques jours, j’ai reçu un message d’une fidèle lectrice, Céline Caron, qui
me proposait ce thème intéressant et très à propos.
Je ne parlerai pas de la signification religieuse du temps qui s’en
vient, mais uniquement de son côté social et commercial. Vous l’avez compris,
je vais exposer sur le temps des fêtes.
Aujourd’hui, tout est prétexte à la surconsommation. Je ne voudrais pas
paraître vieux jeu, mais lorsque j’étais jeune il fallait mériter nos cadeaux
et cela se résumait à notre date anniversaire de naissance et à Noël. Pour ma
fête, généralement je recevais un vêtement que ma mère avait elle-même cousu et
quelquefois c’était moi qui choisissais ce que je voulais. Je dis quelquefois,
car ce n’est pas arrivé très souvent. À Noël, que j’attendais avec impatience,
je recevais une orange et un livre que je « dévorais ». Il devenait mon trésor pour
une année.
Ceux qui étaient nés aux alentours des fêtes recevaient deux cadeaux à
des dates rapprochées, mais devaient attendre tout le reste de l’année. On ne
s’en offusquait pas, c’était comme cela.
Plus tard, je suis devenue maman et l’impact publicitaire télévisuel
prenait de l’ampleur. Durant le mois de décembre, nous subissions un
bombardement d’annonces de toute sorte, surtout lors des programmes pour enfant
ou durant les heures où ceux-ci pouvaient se trouver devant la télé. Là a débuté
l’opulence des cadeaux, les listes au Père-Noël s’allongeaient. Les enfants ont
commencé à être noyés de cadeaux pour leur fête et pour Noël.
Ensuite, je suis devenue une grand-maman. L’abondance n’a cessé
d’augmenter. De plus, une majorité d’enfants se retrouvent avec des parents
séparés, des grands-parents divorcés. Ils sont rendus à 6
« familles » où ils reçoivent quantité de cadeaux. Ce n’est plus
seulement à Noël et à leur fête qu’ils sont gâtés. Il y a la St-Valentin (on
offre des chocolats), Pâques (encore du chocolat), le Noël du campeur (pour les
adeptes du camping), l’Halloween (des bonbons), le calendrier de l’avent (des
chocolats ou des petits présents) et pour finir Noël et le 1er janvier.
C’est sans compter les visites régulières de certains grands-parents qui
n’arrivent pas les mains vides.
Avez-vous remarqué que les enfants d’aujourd’hui ne s’amusent plus? Ils
sont blasés, ils ne savent plus ce que c’est que d’attendre et de recevoir un
cadeau mérité. Ils piétinent d’impatience pour ouvrir le énième cadeau
distribué, mais lorsqu’il est ouvert il passe aux oubliettes. Que voulez-vous
acheter pour Noël à un enfant qui possède un magasin de jouets dans sa chambre
ou dans sa salle de jeux, toute cette quantité de jouets abandonnés et
poussiéreux?
Nous sommes agressés d’annonces de cadeaux qui nous culpabilisent si
nos chères petites têtes blondes ne possèdent pas cet article. Si cela continue, les
annonces pour les cadeaux de Noël passeront durant toute l’année.
Dès les fêtes terminées, les annonces et les étalages dans les magasins
pour la St-Valentin débutent. Avant, la St-Valentin était la fête des amoureux,
maintenant c’est l’occasion de vendre pour tout le monde. À l’école primaire,
les enfants se souhaitent la St-Valentin, les parents doivent envoyer une carte
à l’école de leur enfant…
Le 15 février commence la vente des chocolats pour Pâques. Qui attend
Pâques pour acheter et offrir les chocolats?? Six mois séparent Pâques de l’Halloween.
Six longs mois vides d’offres et de matraquages. Bien évidemment, il y a les
articles de plages ou de piscines qui envahissent les rayons dès le mois de
mai…
Après la rentrée scolaire, arrivent les articles de décorations, de
déguisements, de friandises pour l’Halloween qui cèdent rapidement leur place,
dès le 1er novembre, aux cadeaux pour Noël, aux sapins et toutes les
décorations toutes plus ou moins grosses et onéreuses les unes que les autres.
Dans les rues, c’est la compétition à la plus belle décoration. Ma
maison est plus décorée que la tienne… na! Non, c’est la mienne, je viens d’y
ajouter d’autres articles… na!
Où est-ce que tout cela va finir? On entend parler de récession et
pourtant des foules se ruent à la porte des magasins pour le vendredi fou ou le
Boxing Day, certains vont même jusqu’à dormir dans une tente sur le
stationnement du centre d’achat.
Coluche, un humoriste français, disait :
« Et dire qu’il suffirait que plus personne n’achète pour que cela
ne se vende plus! »
Il est temps de se réveiller et de se reprendre en mains. Nous sommes
manipulés par des centrales de vente et nous perdons notre identité et la vraie
valeur des choses.
Il y aurait matière à développer encore et encore, mais j’espère
naïvement que le monde va se réveiller et ne plus acheter l’amour de ses
enfants ou de ses proches par des cadeaux.
Quel plus beau cadeau que dire JE T’AIME à ceux qui nous sont proches
et montrer à nos enfants et nos petits-enfants que l’amour sincère est plus
enrichissant qu’un cadeau et que ce mot reste au fond de notre cœur à jamais!
Merci Céline pour cette belle proposition.
Si comme Céline vous avez un sujet à me proposer, je suis preneuse.
Bonne semaine à toutes et à tous.