Parallèlement à l’expression : « Il faut tourner sept fois la
langue dans sa bouche avant de parler », ma muétitude est une façon de ne rien dire au lieu de dire n’importe
quoi.
Quand on est en colère, sous le coup de l’émotion, on est capable de
prononcer des paroles que l’on va regretter plus tard, lorsque la pression sera
tombée.
Devant un événement quelconque ou face à une personne qui vit des
choses malheureuses, on voudrait prononcer la phrase qui va la réconforter,
mais notre « malhabileté » opère et l’on finit par sortir des phrases
banales qui peuvent être parfois plus blessantes ou dérangeantes que
bénéfiques.
Donc dans de tels cas, j’ai pris la décision d’opter pour ma muétitude. Cette aptitude que je me suis
créée m’a permis de ne pas tomber dans les pièges que la décence nous impose.
Je me suis inventé cet état par respect pour moi et pour les autres. Je vous
explique…
Pendant longtemps, j’ai plus souvent été muette et renfermée. Je ne
m’autorisais pas la discussion. Plus tard, lorsque je suis sortie de mon
mutisme, par manque de pratique peut-être, tout sortait tout croche.
Lors de discussions enflammées sur n’importe quel sujet, si j'étais passionnée et surtout convaincue par mes arguments, j’avais tendance à défendre
mes opinions, même jusqu’à en devenir insistante. Depuis quelque temps,
quelques années même, j’ai décidé d’atténuer l’intensité de ma défense
d’opinion. Ce n’est pas que je me soumette aux idées des autres, non au
contraire. J’ai compris qu’on a tous droit à nos propres points de vue. Il est
bon d’exposer, de discuter, de partager, mais on ne peut pas imposer. C’est pourquoi
j’utilise ma muétitude. Je ne reste
pas muette, je ne me renferme pas. Je pèse mes mots ou mes arguments pour
participer à la discussion, mais ne pas y mettre le feu.
Il y a certains sujets, comme beaucoup le savent, qu’il vaut mieux éviter
que ce soit en famille ou entre amis, qui sont la religion, la politique,
l’argent… pour les plus importants. C’est dans ces cas-là que j’utilise le plus
ma muétitude. Eh oui, les
participants peuvent penser que je suis devenue muette, que je me renferme sur
moi-même, que je ne veux pas participer ni échanger. Que nenni!! Je suis en
pleine muétitude. Je vais parler
quand cela me tentera, mais je resterai toujours neutre dans mes paroles. Pour
moi, ces sujets, surtout la religion et l’argent, sont des thèmes « privés ».
Prenons comme exemple la religion. Dans une tablée de quelques personnes,
chacun a sa propre opinion. Aucune n’est mieux que l’autre, aucune n’est
idéale. Bien sûr, je ne dis pas qu’il ne faut jamais, jamais aborder ces
sujets, mais je pense que lorsque le débat s’échauffe, il serait bon de couper
court et passer à autre chose. Bien entendu, si tout le monde est sur la même
longueur d’onde la discussion devient intéressante.
Ceux qui me connaissent bien pourront le confirmer, je suis « bizarre ».
Mon esprit ne fonctionne pas comme tout le monde. J’ai tendance à inventer des
mots qui expriment mieux ce que je veux dire que celui inscrit dans le
dictionnaire. J’ai des idées bien arrêtées sur la vie dans tout son sens. Je
suis comme cela, je m’assume et même j’en suis fière. En agissant ainsi, en me
créant mes mots ou mes états d’esprit, je me suis fabriqué un univers qui est
le mien et dans lequel je suis bien. Je respecte les autres dans leurs idées et
leur façon de vivre, cela leur appartient, mais moi je m’amuse avec ma
bizarrerie et je trouve qu’elle embellit ma vie.
Attention! Je ne suis pas une extra-terrestre comme certains peuvent le
penser. Heu... Enfin, je crois…
Je vous offre une photo d’un lever de soleil prise cette semaine depuis ma cuisine.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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