Beaucoup l’écrivent, d’autres la chantent, certains se battent pour
elle. D’autres encore la décrient, l’abandonnent, la remplacent, l’oublient…
Nous qui sommes nés dans un pays francophone, nous avons étudié, appris
les règles et les exceptions. Certains défenseurs se font un devoir de la
protéger et de respecter ces règles qui nous ont été inculquées. Nous
l’utilisons chaque jour sans nous demander comment tout cela a commencé.
Comment l’orthographe française a-t-elle évolué?
Premier changement au XIIIe siècle, on ajoute les points sur les i et
les j.
Au XVIe siècle, introduction des accents.
En 1539, François 1er remplace le latin par le français
comme langue officielle des documents juridiques et administratifs.
En 1635, Le Cardinal de Richelieu crée l’Académie française qui entame
la rédaction d’un dictionnaire de l’Académie française. Ses membres définissent
l’orthographe en tenant compte de l’usage, de l’étymologie et des contraintes
phonétiques.
Une deuxième édition du dictionnaire avec l’introduction du j et du v
en remplacement des lettres muettes : apuril devient avril. Par contre,
d’autres lettres muettes sont ajoutées : le g de doigt en référence avec
digitus (on enlève d’un côté pour ajouter de l’autre).
En 1740, 3e édition. Un tiers des mots changent
d’orthographe et les accents apparaissent : throne devient trône, escrire
devient écrire, fiebvre devient fièvre.
Puis, ont suivi plusieurs révisions jusqu’en 1990. Après un sondage,
il est apparu que la langue française était perçue comme plus complexe et plus
chère dans les traductions que toute autre langue. Des spécialistes de tous les
pays francophones se sont réunis afin de procéder à une grande révision. C’est
ainsi que 400 changements majeurs ont été apportés. À la suite de la parution
de cette révision, beaucoup de détracteurs ont réagi parmi les plus virulents
défenseurs de la langue et de son orthographe.
Après discussions, débats et échanges de point de vue, les
modifications apportées restent, mais ne deviennent pas obligatoires. Par
contre, la nouvelle orthographe est enseignée aux élèves dès le primaire. Petit
à petit, même si la révision n’est pas obligatoire, dans quelques générations
il n’y aura que la nouvelle orthographe qui sera utilisée. À moins que d’ici
là, d’autres révisions importantes soient faites.
C’est vrai que la langue française est complexe. N’est-ce pas cela qui
fait sa beauté? C’est ce qui fait sa particularité pour laquelle des étrangers
se font un honneur de l’apprendre et en sont fiers.
Aujourd’hui avec les réseaux sociaux et les messages instantanés, nous
parlons en code, en abrégé, même en phonétique. Parfois, je suis obligée de
lire à voix haute pour comprendre ce que je lis.
Ce que je déplore encore plus, c’est que dans le berceau de la langue
française, les membres de l’Académie française apportent chaque année des
changements ou ajoutent de nouveaux mots tirés très souvent de mots anglais qui
sont alors francisés.
De par mes romans, je suis une adepte du langage familier, du langage « de
la rue », seulement, pas au détriment de notre langue originale. Il faut
bien sûr s’adapter aux changements et aux nouveautés, et c’est très bien d’en
tenir compte.
Pour ma part, je trouve qu’en ce moment on a tendance à niveler vers le
bas pour plus de facilité… toujours, la facilité l’emporte sur la beauté d’une
langue qui a eu son heure de gloire et qui est en train de la perdre.
Pour conclure, oui nous avons chialé lorsqu’il était temps d’apprendre
nos règles, d’écrire nos dictées sans fautes, mais lorsque l’on s’attarde à
cette langue on se rend compte de sa beauté et de sa fragilité dans ce monde
envahissant.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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