Suite à la publication de mon dernier blogue, Adèle, une fidèle
lectrice, m’interrogeait sur la disparition des hirondelles, que ce soit aux
Îles-de-la-Madeleine ou dans d’autres régions.
Je me souviens très bien lorsque j’étais enfant, j’étais fascinée par
le vol des hirondelles au printemps et en été. Pour ma mère, elles étaient un
baromètre. Elle me disait souvent :
— Demain, il va pleuvoir, les hirondelles volent bas.
Cela m’a pris plusieurs années à comprendre la raison. En fait, ce
n’était pas la façon dont les hirondelles volaient, mais la hauteur où leur
nourriture, les insectes volants, se trouvait. Ce sont eux qui déterminaient
quel temps il ferait le lendemain. Lorsque le temps « tournait » à la
pluie, les insectes volaient plus près du sol, donc les hirondelles devaient
descendre pour se nourrir.
Ces fameux insectes, nourriture de ces oiseaux gracieux, deviennent de
plus en plus rares par la main de l’homme. C’est ce qui occasionne l’exil voire
la disparition des hirondelles. Dans les 10 dernières années, la population des
hirondelles en France a diminué de 84 %.
Les hirondelles voyagent jusqu’à 10 000 km au printemps et en
automne. Elles reviennent toujours dans le même lieu de leur dernier nid. Par
contre, si leur environnement se modifie et devient dangereux pour leur survie,
elles changent de place et ne reviennent jamais aux endroits qu’elles ont
quittés.
Leur disparition est causée par les pesticides déversés dans les champs
causant une rareté de nourriture. Les insectes infectés empoisonnent la graisse
des hirondelles qu’elles accumulent afin de survivre durant leur migration. C’est
à ce moment-là que le poison, diffusé par la graisse, cause leur mort.
L’urbanisation des grandes villes est un frein à la nidification des
hirondelles. Elles ont besoin de verdure, ce qui attire les insectes. Les
constructions modernes lisses, à toit plat ou en tôle, les empêchent d’agripper
leur nid. De plus, beaucoup considéraient la fiente des hirondelles responsable
de la grippe aviaire et elles étaient chassées. Aujourd’hui, elles sont
protégées, mais comme pour beaucoup d’autres choses on agit lorsque le mal est
fait et qu’il est presque trop tard.
Les souvenirs de notre enfance sont un bien précieux dans notre
mémoire. Nous avons connu et vu des choses que les jeunes générations
d’aujourd’hui ne verront jamais. Nous avons accumulé des trésors qu’il nous est
impossible de matérialiser pour le transmettre à nos enfants et nos petits
enfants.
La simple disparition d’un insecte a des répercussions insoupçonnées
dans le monde animal. Changer la chaîne alimentaire de la nature cause des
catastrophes irréparables malgré toute la belle technologie que l’homme a inventée
au détriment de la nature qui le fait vivre.
Immortalisons la nature qui nous entoure, car j’ai bien peur que
bientôt elle ait changé ou disparu.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire