Alors qu’il se trouve dans un endroit clos, sombre, mais confortable,
le petit d’homme bouge en toute sécurité. Tout en douceur, il se sent
transporter, bercer, il entend une voix douce qu’il commence à aimer un
peu plus chaque jour. Chaque jour, mais qu’est-ce que des jours?
De temps en temps, d’autres voix se mêlent, certaines inconnues,
d’autres qu’il semble reconnaître.
Le temps passe, l’espace se rétrécit, les mouvements deviennent de plus
en plus difficiles. Le petit d’homme sent une pression si forte qu’il veut s’en
libérer. Une force incontrôlée le pousse dans un couloir. Il ne sait pas ce qui
lui arrive, mais la voix, cette voix qu’il aime déjà le réconforte. Il est dans
l’inconnu, mais il ne résiste pas. La pression devient de plus en plus forte,
la voix de plus en plus forte elle aussi et différente par moment. Il se sent
malmené. Il se laisse guider, se laisse emmener. Tout à coup, ses yeux lui font
mal, il est ébloui. Une lumière intense l’entoure. Les sons sont plus forts et
plus agressifs. Le confort n’est plus là, il grelotte de froid. Une immense
douleur à la poitrine le secoue et il pousse un cri. Pourquoi tout le monde est-il
aussi content de l’entendre crier? Qui peut se réjouir de la douleur d’un être
si petit?
Heureusement, cela ne dure pas. Aussitôt, il sent le contact chaud
d’une peau, celle de la voix qu’il entendait depuis si longtemps, mais le son
est plus net. Cette voix, il l’aime déjà, car elle l’a accompagné depuis…
depuis quand déjà… depuis aussi longtemps qu’il se souvient.
Le petit d’homme se calme, il est en sécurité. Il sait qu’il ne craint
rien. Plus tard, il apprendra que cette voix appartient à sa maman. Cela lui
prendra plusieurs mois avant qu’il ne prononce ce mot.
Sa maman n’est pas
seulement une voix, elle est aussi le visage souriant qu’il voit lorsqu’il se
réveille, lorsqu’il a des douleurs qui le font pleurer, lorsqu’il a faim ou
tout simplement lorsqu’elle joue avec lui.
Petit à petit, le petit d’homme va
lui aussi sourire à sa maman, car il est toujours très content de la voir. Il
aime se blottir contre elle, sentir son odeur, le contact de sa peau sur la
sienne. Cette odeur, il l’a connaît. Dans son espace clos, sombre et
confortable, il la sentait déjà.
Le temps passe, le petit d’homme grandit et pour remercier sa maman
pour ses caresses, ses sourires, ses réconforts, ses mots gentils, ses
berceuses, un beau dimanche du mois de mai, il lui dira :
— Bonne fête maman, je t’aime.
Et il le répétera chaque année, elle le mérite bien.
Bonne fête à toutes les mamans.
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