Les enfants sont insouciants, s’amusent sans penser à ce que sera leur
lendemain. Ils se font des amis. Ils ne vivent que pour retrouver ces camarades
qui ont les mêmes goûts et les mêmes jeux. Certains vivent ainsi longtemps, car
ils ne quittent pas leur région ou leur pays. D’autres sont obligés de suivre
leurs parents et par le fait même dire au revoir à ces compagnons de jeu, ces
confidents.
Puis ils grandissent, se créent une vie avec d’autres personnes et finissent par oublier ces enfants de leur enfance. On n’oublie pas tout à fait.
Au gré des conversations, des souvenirs surgissent et des visages aussi. Et
puis on se demande ce qu’il ou elle est devenue? Quel est son univers à présent?
Jusqu’à récemment, à moins d’un hasard, il nous était impossible de
retrouver ces personnes facilement, car de nos jours, rares sont ceux qui ne
voyagent pas et restent là où ils ont grandi. Et puis est arrivé Facebook et
son succès mondial. En un seul clic, nous pouvons retrouver des personnes
perdues de vue. On reçoit un message et une demande d’amitié. Dans ces cas-là,
je dirais un renouvellement d’amitié.
Ce nom me dit quelque chose… Je regarde le profil. Il faut quand même se méfier, car il y a aussi le mauvais côté de la médaille. Alors avant d’accepter, on veut être certain de s’adresser à la bonne personne. Aussitôt la validation faite, d’autres images nous reviennent. On demande des nouvelles. Quel a été son parcours? Est-il ou est-elle marié(e)? A-t-il ou a-t-elle des enfants?
Il y a quelque temps, j’ai vécu cette situation. Une fille avec qui
j’ai fait mon cours de secrétariat. Je n’avais pas d’autres amies à cette
époque. Nous nous rendions à notre école à pied. C’était dans une grande ville.
Lorsque je repense à elle, le premier souvenir qui me revient est l’achat d’un cochon
d’Inde.
Nous avions traversé un marché et une femme vendait des petits animaux.
J’ai tout de suite été attirée par cette petite bête. Je la voulais, mais en
même temps je redoutais la réaction de mes parents. Advienne que pourra, je
l’achète ainsi qu’une carotte et des feuilles de salade, le tout dans une
boîte.
Arrivée à la maison, angoissée, je dévoile mon achat à ma mère. Comme
je m’y attendais, elle n’était pas d’accord et elle n’était pas tendre à mon
égard. Seulement, il était tard pour la retourner à la vendeuse. J’espérais que
la soirée la fasse changer d’avis. Mon père n’était pas aussi réfractaire. Le
soir venu, afin que mon animal de compagnie, que j’ai nommé Pimkie, se
familiarise avec son nouvel environnement, je l’ai laissé en liberté tout en la
surveillant. Mes parents et moi assis devant la télé, nous la regardions faire.
Ma mère a commencé à s’amadouer petit à petit et à le trouver aussi « cute »
que moi. Il est donc resté avec nous.
Cette amie, Sylviane, qui m’a retrouvée après toutes ces années, est
décédée il y a quelques mois. Quelques jours après son décès, son mari m’a contactée
pour m’annoncer la nouvelle.
Il m’a envoyé deux photos de mon amie tout en me remerciant d’avoir compté parmi les amies de sa femme.
Les retrouvailles ont été de courte durée, mais elle m’a permis de consolider le lien de mon enfance.
Il m’a envoyé deux photos de mon amie tout en me remerciant d’avoir compté parmi les amies de sa femme.
Les retrouvailles ont été de courte durée, mais elle m’a permis de consolider le lien de mon enfance.
C’est ainsi que quelques semaines plus tard, je recevais une nouvelle demande de renouvellement d’amitié de ma voisine lorsqu’on était très jeune.
On est toujours curieux de voir comment la vie nous transforme et nous
transporte. La vision de notre futur, quand on est jeune, est rarement ce que
nous sommes devenus. C’est tant mieux, enfin pour moi, car j’aime l’aventure et
l’imprévu ne m’angoisse pas.
Je souhaite à tous beaucoup de renouvellement d’amitié.
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