Que d’émotions cette semaine! De beaux témoignages: la décision de
visiter les Îles, la découverte des paysages, un poète admiratif, la
réalisation d’un rêve, une petite histoire inventée, mais tellement vraie que
son auteure en avait les larmes aux yeux durant la lecture.
Nous avons aussi vécu un moment très émouvant. Un témoignage très
personnel qui est venu nous piquer au cœur par son intensité. Un être meurtri,
mais qui a osé nous partager sa douleur. J’en suis d’autant plus touchée qu’il
m’a avoué ne l’avoir racontée à aucune autre personne, même pas à son meilleur
ami.
* * *
Ma visite aux Îles.
Ma visite aux Îles, petit rêve
devenu réalité, et puis en partant, mon amour pour le fleuve St-Laurent.
Ce fleuve beau et majestueux
qui m’amène dans de grands espaces. Il m’aide à récupérer, à rêver, à penser
grand.
Il fait partie de ma vie, de
mon enfance d’abord, il m’a donné tant de plaisir. Mes baignades avec mes
frères et sœurs, à l’époque où son eau était claire, à l’observation des
bateaux qui venaient de tous les pays du monde et qui nourrissaient mon
imaginaire.
Mais parlons de ma découverte
de ces minuscules îles sur la carte du monde. Je les imaginais tellement
petites que je les ai trouvées grandes et pleines de vie. Peuplées d’humains
généreux, authentiques et accueillants. La mer toujours présente et la beauté
de ses plages nous charment ainsi que ses paysages et ses maisons colorées.
Le soleil aidant tout a
favorisé mon séjour. J’ai goûté chaque instant. Tant de belles énergies ont su
combler mon âme et mon cœur.
Ce petit voyage est une
parenthèse importante dans ma vie d’urbaine. Une petite oasis où il fait bon se
nourrir de toutes ces bonnes choses que des êtres humains peuvent nous
apporter.
Une nature aux multiples
facettes faites d’air et d’eau.
Ginette
Le tour de l’Île
J’ai fait un tour,
Un grand tour! vous dis-je
Sur une terre rouge et sable
Entourée de bleu.
Des chemins panoramiques,
quelques montagnes escarpées.
Et surtout, surtout…
Comment pourrais-je vous expliquer?
La beauté exceptionnelle de
ses plages,
De ses longues et
extravagantes dunes de sable.
Je vous assure que ce n’est
pas une « Terre ferme » qui a changé ma vision ni ma passion de la
chaleur que peut dégager ce sable chaud.
Imaginez l’invitation du bleu
suite à la marche sur ce sable d’or.
La surprise de se retrouver
comme des enfants riants, chantants, jouant dans l’eau, de goûter une eau
salée, moi qui viens de l’intérieur des terres.
De tenir tête à ces vagues,
cette puissante nature libre, voyageuse et immortelle.
Monique
Îles de la Madeleine.
Thalassocratie
des buttes verdoyantes.
Falaises
de grès rouge des douces demoiselles.
Foulard
de sable à pied d’encre de mer.
Acadiens
forgés d’identité.
Souquer
ferme pour terre ferme.
Gaulois
d’autrefois.
Aujourd’hui
chez soi.
Îles se
tenant par la main.
Pour
tour, par détour d’horizons.
Compagne
de vent constant.
Odeurs
lénifiantes de Grande-Entrée.
Surf
intemporel vers le ciel et
Chevauchée
de liberté.
Pavé
d’histoire d’épave des hauts bancs.
Aux restos
de fourchette bleue.
Aux
salades de faune flore.
Cap-aux-Meules
n’est jamais seul aux
Baisers
des avions et bécots de bateaux.
Bar à
chanson aux meugles de graves harmonies
Qui
chante proverbiales de musiques des accents.
Voix de
petit matin de Pointe-Basse.
À la
bière de Petit Rocher.
Bercail
des débrouillards aux Vert-Mer et crabe des neiges.
Archipel
des caresses aux îles magiques.
Phoques
des orgasmes en renâcle.
En fumé
de brasier
De
baiser de brume.
Duvet
des nuages.
En
mariage aux salines des eaux.
Berceau
en caresse des flots.
Sirènes
aux chants de soleil levant.
Firmament
en soleil couchant.
Miroir
aux alouettes et entrecôte d’Ève en filet d’Adam.
Gilles
Comment
j’ai décidé où j’irais cet été? Durant 8 ans, nous allions dans le New Jersey
passer une semaine au bord de la mer. Nous étions environ 8 à 10 personnes de
la famille pour voir grandir nos petits enfants.
Après
les fêtes, à un de nos dîners mensuels, mon amie Ginette me raconta que ça lui
tentait d’aller aux Îles de la Madeleine. Il y a 7 ou 8 ans, nous avions pensé
à un voyage aux Îles, mais nous avons changé d’idée.
Les Îles
de la Madeleine, de l’inconnu un peu apprivoisé pour la belle famille et, à
bien y penser, nous nous sommes décidées. Il fallait faire les démarches et
savoir quel moyen de transport nous prendrons. À discuter avec parents et amis,
nous choisissons le bateau de croisière, car je commence à perdre le goût de
voyager en auto.
Donc,
s’informer à la compagnie pour la cabine, la durée, le prix avec excursions, le
déplacement arrivé aux Îles, les conditions de température, les vents entourés
d’eau, la question des vêtements d’été ou d’automne au mois d’août sans jamais
penser à la chaleur, même la canicule.
Comme je
suis une fille née et élevée à Montréal sur l’asphalte, comment imaginer des
Îles?
Monique
La petite fille qui avait un trouble du langage.
Des
larmes coulent, j’ai cinq ans, je ne parle pas comme les autres…
Jamais
je n’ai ressenti autant de peine, ma maman me comprenait si bien et mon petit
frère.
À
l’école, c’est difficile. Je vois des petits sourires lorsque je m’exprime et
aussi des drôles de regards. Je fais semblant de ne rien voir…
Dans ma
tête et dans mon cœur, je me sens seule et malgré la présence des autres, leurs
jeux, leurs rires, j’aimerais être ailleurs.
Puis la
cloche sonne enfin… Je retourne dans mon cocon, ma maison. Ma mère m’accueille
le sourire aux lèvres attendant goulûment que je raconte, que je lui dise tout.
J’hésite,
je ne veux pas qu’elle ait de la peine aussi et que naisse en elle ce sentiment
de solitude qui m’habite. Puis elle est sérieuse et cherche dans mon regard,
dans mes entrailles. Elle me prend calmement dans ses bras et je vois qu’elle
comprend.
« Delphine,
tu as eu une journée difficile. Tu verras que cela va aller mieux de jour en jour. »
Elle me berce doucement comme la marée, dans un rythme doux et enveloppant. Comme c’est doux une maman!
- Ta parole va grandir comme toi, me dit-elle, c’est ce que tu as
dans le cœur qui compte. Le reste cela s’apprend. Tu verras l’avenir est beau
pour toi…
Elle
poursuit, mais je n’entends plus, je ressens comme un ressac son amour. C’est
cela qui va m’aider!
Mon
petit frère arrive et rompt le charme. On prend la collation et tout redevient
comme avant. Mais dans mon intérieur, je sais que j’ai commencé à changer et
que demain je devrai affronter encore la vraie vie, mais je crois que je
réussirai à évoluer et à faire ma place dans ce monde. Peut-être même que
j’apprendrai à d’autres des petits mots différents.
La
différence, c’est une richesse, une petite voix me dit que le reste viendra.
Le
soleil se couche sur une journée mouvementée. Le sommeil est long à venir, je
vois la lune à ma fenêtre et je m’imagine de belles histoires dans ma tête.
Doucement, le calme revient et je m’endors en pensant aux bras de ma mère et
aux caresses de sa voix.
Linda
Me voici
à bord d’un navire retournant à Montréal et de là à Gatineau pour chez moi dans
le Moyen Nord. Comment en suis-je arrivée là? C’est dû à mon beau frère
Jean-Pierre.
« On
va aux Îles de la Madeleine Denise. Tu viens avec nous, tu vas aimer ça. »
Eh oui!
J’ai plus qu’aimé cela. Quel beau coin de notre grand pays! il y a encore
tellement d’endroits que j’aimerais visiter : Nunavut, Yukon, Le Grand Lac
des Esclaves… et j’en passe. Les Îles de la Madeleine demeureront longtemps
gravées dans ma mémoire. Plus que ça, j’en parlerai encore et encore à tous
ceux qui voudront me prêter l’oreille et même à ceux et celles qui tenteront de
faire la sourde oreille. J’en parlerai jusqu’à ce que je parvienne à décider
quelques un d’y aller un jour.
Pourquoi?
Pour qu’eux aussi puissent apprendre son histoire, goûter ses délices et
surtout côtoyer les bonnes gens du pays. Denis et son copain Pierre-Luc qui
nous amenèrent à la pêche puis nous servirent notre prise de harengs frits à la
poêle. Cette dame animatrice qui su, par l’entremise de recherches ardues et
sans négliger sa personnalité, nous exposer les travaux de la mine de sel.
Est-ce
que je reviendrai? Peut-être. Mon pays est tellement grand. Il m’en reste
encore trop à découvrir. Donc, je ne peux pas promettre…
Denise
Un rêve
D’où me
vient cette idée folle de partir vers l’aventure des Îles de la Madeleine.
Un rêve
caché au plus profond de mon être, pour retrouver la famille dont je me suis
détachée inconsciemment bien sûr! Que de folie de ne pas m’être aperçue avant
de cette richesse si unique qui me nourrit au plus profond de mon être!
Ho! Vent
du large qui caresse mon visage jusqu’au plus profond de mon être pour m’élever
plus haut que tout sans fin ni commencement où je peux rêver que tout est
possible pour l’enfant que je suis, qui a soif de tout connaître.
Il y a
en moi tant de richesses, tant de talents qui ne demandent qu’à être exprimés!
Monique
Le casse-tête (casse-vie) – Oui ou Non.
Je dois penser, je dois
écrire, j’aurai à dire OUI ou NON.
Depuis une semaine, j’ai
appris que je pense vie, mort, infirmité, limitation, chirurgie.
Mauvaise expérience qui finit
quand même bien. Je ne marchais plus, j’ai dû réapprendre. J’ai réappris après
3 mois d’efforts supervisés. Soixante-dix-huit semaines de reprises d’efforts,
de doutes, de pleurs, de solitude, d’auto-encouragement, d’encouragements
d’amis, de parents, de mon ami Pierre, de ma sœur Georgette et d’autres, mais,
je pense, surtout de moi-même. Je me suis parlé, raconté des moments passés,
réussis, des moments à réussir, des projets, des joies, des tristesses, des
éclats de rire des autres personnes qui comme moi devaient travailler sur
elles-mêmes, physiquement, mentalement et surtout, surtout moralement.
Comment faire pour me
supporter, m’encourager à continuer, à continuer pour moi d’abord, non pas pour
les autres, mais pour moi? Me faire ou me refaire physiquement, réapprendre à
marcher, réapprendre à vivre ou simplement me donner de la place dans ma vie et
ne pas donner ma place aux autres dans ma vie.
Ma vie c’est d’abord MOI.
C’est apprendre à être moi, pour moi, par MOI, avec moi. Apprendre à marcher à
50 ans c’est aussi difficile, sinon plus, qu’à 6 mois ou 9 mois.
Apprendre à marcher, à être
fort pour moi, par moi. Apprendre à me libérer pour MOI, par MOI???
Je n’ai pas réussi il y a 10
ans puisque la vie me ramène encore à moi.
Pourquoi y a-t-il un pourquoi
ou simplement un moi qui n’a pas suffisamment grandi, qui n’a pas suffisamment
pris de soleil, de soi, de moi en MOI-même?
Je devrais dire Oui ou Non… Je
suis comme toujours encore seul à me chercher dans cette peur d’être seul.
J’apprends qu’avant d’être deux, je crois qu’il faut savoir, qu’il faut avoir
le courage d’être seul.
Dit-on Artisan de sa vie,
Artisan de son être.
Je dois assumer : dire
Oui ou Non.
Luc
Partir
Pourquoi toujours vouloir
partir?
Voir l’ailleurs, les ailleurs.
Pourquoi chercher à connaître
l’autre?
Je ne sais pas la réponse,
mais c’est plus fort que moi.
J’ai besoin de rencontres,
j’ai besoin de savoir ce qui se vit au-delà de ce que j’ai toujours connu.
J’ai ce besoin de liberté, de
nature et de paysages.
L’autre, la différence et la
découverte.
Découvrir pour mieux me
découvrir.
C’est ainsi qu’au matin d’un
certain mois d’août, je partais avec dans mon baluchon quelques vêtements, un
peu d’argent et une envie folle d’aventure. C’était comme si le temps m’était
compté, comme si je devais rattraper un quelconque rendez-vous manqué. J’étais
heureuse, j’allais enfin vers un ailleurs.
J’ai vu des paysages fabuleux
et la nature plus grande que nature, mais j’ai compris qu’au-delà de tout, ce
sont ses habitants qui font qu’un ailleurs est beau. Et ce sont les peuples de
la Terre qui ont été ma plus belle découverte…
Claudette
La page blanche ou l’inspiration au repos.
Mercredi 16 h 30. Un
bon et beau groupe se joint à moi pour passer une heure. Une heure de bon
temps, une heure de réflexion, une heure d’émotion.
Tous assis autour de la table,
nous sommes réunis, car nous aimons les mots, nous voulons les faire vivre.
Lorsque vient le temps
d’écrire, chacun se demande :
« Que vais-je écrire?
Quel thème choisir? »
Lorsque l’on écrit, notre plus
grand ennemi est la page blanche, l’impossibilité de rédiger le moindre texte,
la moindre phrase.
Alors que j’écris ceci, entre
deux mots ou deux phrases, je les observe. Je les vois concentrés sur leur
feuille, la tête pleine d’images, de souvenirs qu’ils veulent coucher sur le
papier.
Plus de questionnement, le
crayon se balance entre leur main. C’est le silence total. Seules les
vibrations du bateau se font entendre. Mais aucun ne bouge. Tellement que je me
demande s’ils l’entendent.
Les minutes défilent. Les uns
après les autres, les crayons se posent.
Quelques-uns se relisent ou
pensent à ce qu’ils pourraient ajouter ou peut-être modifier.
Puis vient le temps de lire.
Je casse la glace. Ensuite, c’est plus facile. Il suffit qu’un seul se porte
volontaire puis chacun, à son tour, nous offre ce texte précieux écrit là sans
préparation, juste là en laissant simplement parler son cœur.
Chaque semaine, le mercredi
entre 16 h 30 et 17 h 30, je vis ce moment magique et très
enrichissant qui m’a permis d’écrire aujourd’hui ce petit témoignage et me
donne l’occasion de faire de belles rencontres amicales, simples, émouvantes…
Dominique Damien
Un gros merci à tous mes participants de cette semaine. Ce fut une
belle rencontre avec chacun de vous.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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