La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

dimanche 30 août 2015

Les Îles magiques...

J’ai souvent pensé qu’il y avait quelque chose de magique aux Îles. Maintenant, je commence à y croire, car je le lis dans les textes que je reçois chaque semaine. Le ressenti d’une grand-mère qui a du quitter les Îles, des retrouvailles inespérées, le vent qui impressionne, les oiseaux marins qui fascinent, les paysages qui laissent bouche bée. C’est tout cela que l’on vit, c’est toutes ces émotions que l’on ressent lorsque l’on visite les Îles que ce soit pour la première fois ou que l’on y revient.

* * *

La souvenance

C’est fait, je suis partie voir ce beau pays qui a bercé mon enfance. Ma grand-mère et quelques fois mon grand-père parlaient souvent des Îles. Ma grand-mère me disait souvent combien elle s’ennuyait de ses Îles et comment n’importe quel endroit au monde ne pouvait être aussi beau. Elle s’ennuyait de la mer, elle s’ennuyait de la terre, mais surtout de ses gens qu’elle décrivait comme des gens courageux et merveilleux.

J’ai entrepris ce voyage avec beaucoup d’espoir de voir ce que ma grand-mère me racontait. Est-ce que je l’ai vu? Est-ce que je l’ai vécu?


Je vous dirais que je ne m’attendais pas du tout aux émotions qui sont venues me chercher. Oui, les gens et le pays sont exactement comme ma grand-mère me l’a décrit. Mais ce qui est venu me frapper droit au cœur, c’est le lien que j’ai ressenti avec ma grand-mère quand je suis arrivée avec ma bicyclette dans son village, l’Étang du Nord. Elle était partout! Sur le chemin du Roi (la route principale), dans l’anse à Cléophas (l’anse à Ben), dans l’église de La Vernière, dans les buttes et dans les dunes, mais surtout dans l’odeur et le vent de la mer.

Pendant mes trois jours aux Îles, j’ai retrouvé mes grands-parents disparus et pour moi c’est le plus beau des souvenirs que je vais rapporter des Îles.

Lucie

Retrouvailles aux Îles

16 ans, 20 ans. Je ne sais plus, ça fait tellement longtemps!

Me voilà arrivée dans ce restaurant, remplie de fébrilité, angoisse, inquiétude. J’attends son arrivée. Je n’ai aucune idée de la façon du déroulement de cette rencontre. J’ai vraiment hâte que le supplice de toutes ces émotions qui se bousculent en moi prenne fin.

16 ans, 20 ans. Et puis ça y est. La main tout aussi fébrile et tremblante que moi. Le choc du premier regard passé, nous voici dans les bras l’une de l’autre. Je viens de retrouver ma nièce si chère à mon cœur.

Les paroles se bousculent, les larmes, les étreintes et aussi les regards font partie de ce grand moment.

16 ans, 20 ans. Jamais plus je laisserai autant de temps nous séparer, car oui, je me dois de retourner sur le bateau qui me ramènera chez moi, avec une tout autre gamme d’émotions, car après avoir été remplie de cette joie immense, je ressens un grand vide que je sais cédera la place aux doux souvenirs de cette rencontre. Et c’est le cœur empli de joie, de ces promesses que nous nous quittons, mais cette fois-ci fuir 16 ans, 20 ans… plus jamais!

Céline

Il y a douze ans, je suis descendu pour la première fois aux Îles de la Madeleine.

J’ai été conquis par la beauté physique des lieux, mais surtout par ces habitants que j’ai vus comme de courageux êtres de cœur et de paroles.



J’y suis retourné et j’y ai encore été séduit par la richesse de ces gens si créatifs.

Ce peuple inspiré et joyeux, s’ils étaient plus connus des Québécois, pourrait leur donner une dose additionnelle de courage, la fierté d’être et le désir de résister à l’homogénéisation « mondialisante ».

Jean-Guy

Aux Îles de la Madeleine, de Cap-aux-Meules à Havre-Aubert, notre chauffeur et homme de cœur nous livre simplement, humblement, sa vie d’ancien cuisinier d’école secondaire puis de chauffeur et guide fort beau parleur.

Il nous amène au site d’autrefois à la rencontre de Claude Bourgeois, un ancien pêcheur survivant d’un naufrage grâce au dos d’une vague où il a posé le sien. Il nous livre simplement, humblement la vie qu’il a menée sur divers chemins de la terre à la mer à la terre. Sur la colline, il a construit un village d’autrefois.

Aux Îles de la Madeleine, de Havre-Aubert à Cap-aux-Meules, notre chauffeur nous invite à chanter. Il déclare avoir assez parlé. Les passagers entonnent :

« Partons, la mer est belle, embarquons-nous pêcheurs… »

Et l’eau salée de la mer monte aux yeux et coule sur les joues de chacun.

Marie-Christine

Oh! Vent de la mer

Brise légère
Beauté gracile
Emporte la peine
Qui envahit mon cœur.

J’ai peur de dire
J’ai peur de lancer
Au vent du large
Ce chagrin lointain.

Larme du cœur de mon enfant
Devenu chagrin d’adolescent
Angoisse d’une maman.

Le visage au vent
Cousu du temps
J’ouvre et je l’offre au vent du large
Pour que demain
Il ne reste plus rien de cette douleur
Pour qu’elle puisse maintenant libre
Courir et danser avec le vent.

Il ne demeure plus rien
Qu’un rire, qu’un sourire, un printemps.
Le vent a poussé la peur vers le large
La joie respire et s’agite au-dehors.

Manon

Cette immensité qui va au-delà de l’incommensurable
Qu’aucune âme ne peut traverser
M’a donné le goût de dépasser mes limites
Pour me rendre vers l’infini là où la paix m’envahit.

Ô beauté pure, immaculée,
Tu as su me ramener à la simplicité,
À la passion et à l’émotion.

Merci!

Suzanne

J’aime écrire pour quelqu’un. Souvent, je m’adresse à mes petits-enfants.
Aujourd’hui plus précisément, j’aimerais leur faire partager ma visite aux Îles de la Madeleine.

J’ai lu et beaucoup parlé des Îles au cours des semaines précédant notre départ. J’avais bien hâte de voir ce beau coin de notre province, ce coin où les gens ont un accent chantant et savoureux pour les oreilles. Même après des années passées hors des Îles, ils en parlent encore avec des larmes dans les yeux. Ils ont aussi gardé leur langage coloré.

Me voilà partie pour une croisière, une première croisière dans ma vie, un voyage de rêve. Sur le bateau, je n’ai pas les yeux assez grands et je passe beaucoup de temps à désirer et vivre en pensée l’arrivée aux Îles. Le cœur me débat lorsqu’on aperçoit L’Île-d’Entrée au loin, des falaises rouges, de petites maisons sur les côtes.

Vite, on se retrouve sur la terre ferme enfin. Le soleil éclaire ces étendues vertes sur le bord d’une mer bleue à perte de vue. Enfin, on voit le beau Cap-aux-Meules avec son beau belvédère. Ah que j’ai hâte de voir de là-haut toutes ces petites maisons de toutes les couleurs que j’imagine depuis des semaines!

J’ai pris beaucoup de photos de tous ces petits bijoux et j’ai hâte de rencontrer tous ces gens, ces combattants, ces gens au cœur grand comme la mer.

Colombe

Les fous de Bassan virevoltent au-dessus de la mer. En groupe ou seuls, ils cherchent le maquereau le plus gros. Trois cormorans sèchent leur plumage, les ailes étendues comme des camisoles sur une corde à linge. Ils se laissent bercer par les vagues.

Les fous piquent du nez au-dessus d’eux en rase-mottes. Ils effleurent l’eau sans y toucher puis remontent dans les airs. Ils volent, ils tournent en rond regardant d’un œil bleu et vif où se trouve leur proie sous l’eau.

Les fous ne sont pas si fous. S’ils n’ont rien trouvé à se mettre dans l’estomac, ils descendent à toute vitesse vers les cormorans et fendent l’eau comme pour leur faire peur. Le garde-manger n’est pas bien loin.

Jacqueline



Voyage

Expérience de voyage!
Expérience de courage!

Pour une première fois, je voyage avec mes cousines, pleines d’admiration pour les gens de ce coin de pays si solitaire et si chaleureux.

La tendresse familiale a découvert un morceau de « p’tit » bonheur : Les Îles de la Madeleine.

Louise

Le vent du large
Me pousse vers la plage.
Les pieds dans l’eau
Sous les rires des oiseaux.



J’accueille ce souffle d’en haut.
J’y plonge mon âme assoiffée de liberté.

Îles enchanteresses, avec ta lumière pleine de tendresse,
Ta terre rouge transpire de chaleur,
Tes âmes qui inspirent ta beauté et ta bonté.

Je m’y berce dans tes eaux bleutées
Et m’y promène pour y retenir un plaisir d’été.

Sue les étoiles




Il était une fois.
Je me sens une femme libre et libérée après plusieurs années de travail sur moi-même.
Le calvaire est terminé, je repars à neuf.

J’ai fêté mes 63 ans sur les Îles.
Enfin la belle vie!

Je suis décidée, je profite au maximum.
Je conseille aux dames prises dans un calvaire,
Libérez-vous!

La vie est belle, même après 36 ans de vie commune.


Francine

 
L’Île Bonaventure.

Chaque été, des bateaux s’approchent, fendant l’eau qui m’entoure. Au début, je sentais la fierté m’envahir. Tous ces gens se déplacent pour venir m’admirer!

En y regardant de plus prêt, je me rends compte que ce n’est pas moi qu’ils viennent voir. C’est mon voisin la vedette. Le vent emporte les paroles des personnes accostées au bastingage du navire :

— À quelle heure arrive-t-on au Rocher Percé?
— De quel côté va se trouver le Rocher Percé?
— Malgré la brume, va-t-on bien voir le Rocher Percé?

Bla, bla, bla…

Pourquoi un simple rocher avec un trou au milieu attire autant de monde? Qu’a-t-il de plus que moi?

Lui, on ne peut pas en faire le tour. En plus, il s’effrite d’année en année.

Moi, j’ai plus à offrir. Je suis parée de couleurs verdoyantes avec les arbres qui me recouvrent. Mes falaises sont bien plus attirantes.

C’est sans parler de mes habitants; les fous de Bassan. Ils ne sont pas si fous que cela. Ils ont élu domicile sur mes hauteurs et dans tous les interstices de mes falaises.

C’est vrai, quelques petits navires amènent quelques visiteurs et je les gâte. Ils ont la possibilité de marcher sur mes sentiers pour découvrir la colonie des fous de Bassan.

Seulement, quand les bateaux de croisière approchent, quelques rares personnes se trouvent sur le pont tribord. Ils sont tous à bâbord pour le rocher.

Heureusement, quelques capitaines tournent leur gouvernail dans ma direction et tout à coup le pont tribord se remplit. C’est à ce moment-là que je donne l’ordre aux fous de Bassan de faire leur plus belle parade pour les photos.

Moi aussi, je deviens aussi importante et immortalisée qu’un simple rocher avec un trou en plein milieu.

Dominique Damien

Un gros merci à vous toutes mesdames et un merci particulier à Jean-Guy le seul homme cette semaine. J’ai passé un très beau moment en votre compagnie.


Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 24 août 2015

Un atelier empli d'émotions...

Que d’émotions cette semaine! De beaux témoignages: la décision de visiter les Îles, la découverte des paysages, un poète admiratif, la réalisation d’un rêve, une petite histoire inventée, mais tellement vraie que son auteure en avait les larmes aux yeux durant la lecture.
Nous avons aussi vécu un moment très émouvant. Un témoignage très personnel qui est venu nous piquer au cœur par son intensité. Un être meurtri, mais qui a osé nous partager sa douleur. J’en suis d’autant plus touchée qu’il m’a avoué ne l’avoir racontée à aucune autre personne, même pas à son meilleur ami.

* * *

Ma visite aux Îles.


Ma visite aux Îles, petit rêve devenu réalité, et puis en partant, mon amour pour le fleuve St-Laurent.
Ce fleuve beau et majestueux qui m’amène dans de grands espaces. Il m’aide à récupérer, à rêver, à penser grand.

Il fait partie de ma vie, de mon enfance d’abord, il m’a donné tant de plaisir. Mes baignades avec mes frères et sœurs, à l’époque où son eau était claire, à l’observation des bateaux qui venaient de tous les pays du monde et qui nourrissaient mon imaginaire.

Mais parlons de ma découverte de ces minuscules îles sur la carte du monde. Je les imaginais tellement petites que je les ai trouvées grandes et pleines de vie. Peuplées d’humains généreux, authentiques et accueillants. La mer toujours présente et la beauté de ses plages nous charment ainsi que ses paysages et ses maisons colorées.

Le soleil aidant tout a favorisé mon séjour. J’ai goûté chaque instant. Tant de belles énergies ont su combler mon âme et mon cœur.

Ce petit voyage est une parenthèse importante dans ma vie d’urbaine. Une petite oasis où il fait bon se nourrir de toutes ces bonnes choses que des êtres humains peuvent nous apporter.

Une nature aux multiples facettes faites d’air et d’eau.

Ginette

Le tour de l’Île

J’ai fait un tour,
Un grand tour! vous dis-je
Sur une terre rouge et sable
Entourée de bleu.


Des chemins panoramiques, quelques montagnes escarpées.
Et surtout, surtout…
Comment pourrais-je vous expliquer?
La beauté exceptionnelle de ses plages,
De ses longues et extravagantes dunes de sable.

Je vous assure que ce n’est pas une « Terre ferme » qui a changé ma vision ni ma passion de la chaleur que peut dégager ce sable chaud.

Imaginez l’invitation du bleu suite à la marche sur ce sable d’or.
La surprise de se retrouver comme des enfants riants, chantants, jouant dans l’eau, de goûter une eau salée, moi qui viens de l’intérieur des terres.
De tenir tête à ces vagues, cette puissante nature libre, voyageuse et immortelle.

Monique

Îles de la Madeleine.       

Thalassocratie des buttes verdoyantes.
Falaises de grès rouge des douces demoiselles.
Foulard de sable à pied d’encre de mer.
Acadiens forgés d’identité.


Souquer ferme pour terre ferme.
Gaulois d’autrefois.
Aujourd’hui chez soi.

Îles se tenant par la main.
Pour tour, par détour d’horizons.
Compagne de vent constant.
Odeurs lénifiantes de Grande-Entrée.

Surf intemporel vers le ciel et
Chevauchée de liberté.
Pavé d’histoire d’épave des hauts bancs.

Aux restos de fourchette bleue.
Aux salades de faune flore.

Cap-aux-Meules n’est jamais seul aux
Baisers des avions et bécots de bateaux.
Bar à chanson aux meugles de graves harmonies
Qui chante proverbiales de musiques des accents.

Voix de petit matin de Pointe-Basse.
À la bière de Petit Rocher.
Bercail des débrouillards aux Vert-Mer et crabe des neiges.
Archipel des caresses aux îles magiques.
Phoques des orgasmes en renâcle.
En fumé de brasier
De baiser de brume.

Duvet des nuages.
En mariage aux salines des eaux.
Berceau en caresse des flots.
Sirènes aux chants de soleil levant.
Firmament en soleil couchant.
Miroir aux alouettes et entrecôte d’Ève en filet d’Adam.

Gilles

Comment j’ai décidé où j’irais cet été? Durant 8 ans, nous allions dans le New Jersey passer une semaine au bord de la mer. Nous étions environ 8 à 10 personnes de la famille pour voir grandir nos petits enfants.


Après les fêtes, à un de nos dîners mensuels, mon amie Ginette me raconta que ça lui tentait d’aller aux Îles de la Madeleine. Il y a 7 ou 8 ans, nous avions pensé à un voyage aux Îles, mais nous avons changé d’idée.

Les Îles de la Madeleine, de l’inconnu un peu apprivoisé pour la belle famille et, à bien y penser, nous nous sommes décidées. Il fallait faire les démarches et savoir quel moyen de transport nous prendrons. À discuter avec parents et amis, nous choisissons le bateau de croisière, car je commence à perdre le goût de voyager en auto.

Donc, s’informer à la compagnie pour la cabine, la durée, le prix avec excursions, le déplacement arrivé aux Îles, les conditions de température, les vents entourés d’eau, la question des vêtements d’été ou d’automne au mois d’août sans jamais penser à la chaleur, même la canicule.

Comme je suis une fille née et élevée à Montréal sur l’asphalte, comment imaginer des Îles?

Monique

La petite fille qui avait un trouble du langage.

Des larmes coulent, j’ai cinq ans, je ne parle pas comme les autres…

Jamais je n’ai ressenti autant de peine, ma maman me comprenait si bien et mon petit frère.
À l’école, c’est difficile. Je vois des petits sourires lorsque je m’exprime et aussi des drôles de regards. Je fais semblant de ne rien voir…

Dans ma tête et dans mon cœur, je me sens seule et malgré la présence des autres, leurs jeux, leurs rires, j’aimerais être ailleurs.

Puis la cloche sonne enfin… Je retourne dans mon cocon, ma maison. Ma mère m’accueille le sourire aux lèvres attendant goulûment que je raconte, que je lui dise tout.

J’hésite, je ne veux pas qu’elle ait de la peine aussi et que naisse en elle ce sentiment de solitude qui m’habite. Puis elle est sérieuse et cherche dans mon regard, dans mes entrailles. Elle me prend calmement dans ses bras et je vois qu’elle comprend.
« Delphine, tu as eu une journée difficile. Tu verras que cela va aller mieux de jour en jour. »

Elle me berce doucement comme la marée, dans un rythme doux et enveloppant. Comme c’est doux une maman!

- Ta parole va grandir comme toi, me dit-elle, c’est ce que tu as dans le cœur qui compte. Le reste cela s’apprend. Tu verras l’avenir est beau pour toi…

Elle poursuit, mais je n’entends plus, je ressens comme un ressac son amour. C’est cela qui va m’aider!


Mon petit frère arrive et rompt le charme. On prend la collation et tout redevient comme avant. Mais dans mon intérieur, je sais que j’ai commencé à changer et que demain je devrai affronter encore la vraie vie, mais je crois que je réussirai à évoluer et à faire ma place dans ce monde. Peut-être même que j’apprendrai à d’autres des petits mots différents.

La différence, c’est une richesse, une petite voix me dit que le reste viendra.

Le soleil se couche sur une journée mouvementée. Le sommeil est long à venir, je vois la lune à ma fenêtre et je m’imagine de belles histoires dans ma tête. Doucement, le calme revient et je m’endors en pensant aux bras de ma mère et aux caresses de sa voix.

Linda

Me voici à bord d’un navire retournant à Montréal et de là à Gatineau pour chez moi dans le Moyen Nord. Comment en suis-je arrivée là? C’est dû à mon beau frère Jean-Pierre.
« On va aux Îles de la Madeleine Denise. Tu viens avec nous, tu vas aimer ça. »

Eh oui! J’ai plus qu’aimé cela. Quel beau coin de notre grand pays! il y a encore tellement d’endroits que j’aimerais visiter : Nunavut, Yukon, Le Grand Lac des Esclaves… et j’en passe. Les Îles de la Madeleine demeureront longtemps gravées dans ma mémoire. Plus que ça, j’en parlerai encore et encore à tous ceux qui voudront me prêter l’oreille et même à ceux et celles qui tenteront de faire la sourde oreille. J’en parlerai jusqu’à ce que je parvienne à décider quelques un d’y aller un jour.


Pourquoi? Pour qu’eux aussi puissent apprendre son histoire, goûter ses délices et surtout côtoyer les bonnes gens du pays. Denis et son copain Pierre-Luc qui nous amenèrent à la pêche puis nous servirent notre prise de harengs frits à la poêle. Cette dame animatrice qui su, par l’entremise de recherches ardues et sans négliger sa personnalité, nous exposer les travaux de la mine de sel.

Est-ce que je reviendrai? Peut-être. Mon pays est tellement grand. Il m’en reste encore trop à découvrir. Donc, je ne peux pas promettre…

Denise

Un rêve

D’où me vient cette idée folle de partir vers l’aventure des Îles de la Madeleine.

Un rêve caché au plus profond de mon être, pour retrouver la famille dont je me suis détachée inconsciemment bien sûr! Que de folie de ne pas m’être aperçue avant de cette richesse si unique qui me nourrit au plus profond de mon être!





Ho! Vent du large qui caresse mon visage jusqu’au plus profond de mon être pour m’élever plus haut que tout sans fin ni commencement où je peux rêver que tout est possible pour l’enfant que je suis, qui a soif de tout connaître.

Il y a en moi tant de richesses, tant de talents qui ne demandent qu’à être exprimés!

Monique   

Le casse-tête (casse-vie) – Oui ou Non.

Je dois penser, je dois écrire, j’aurai à dire OUI ou NON.

Depuis une semaine, j’ai appris que je pense vie, mort, infirmité, limitation, chirurgie.

Mauvaise expérience qui finit quand même bien. Je ne marchais plus, j’ai dû réapprendre. J’ai réappris après 3 mois d’efforts supervisés. Soixante-dix-huit semaines de reprises d’efforts, de doutes, de pleurs, de solitude, d’auto-encouragement, d’encouragements d’amis, de parents, de mon ami Pierre, de ma sœur Georgette et d’autres, mais, je pense, surtout de moi-même. Je me suis parlé, raconté des moments passés, réussis, des moments à réussir, des projets, des joies, des tristesses, des éclats de rire des autres personnes qui comme moi devaient travailler sur elles-mêmes, physiquement, mentalement et surtout, surtout moralement.


Comment faire pour me supporter, m’encourager à continuer, à continuer pour moi d’abord, non pas pour les autres, mais pour moi? Me faire ou me refaire physiquement, réapprendre à marcher, réapprendre à vivre ou simplement me donner de la place dans ma vie et ne pas donner ma place aux autres dans ma vie.

Ma vie c’est d’abord MOI. C’est apprendre à être moi, pour moi, par MOI, avec moi. Apprendre à marcher à 50 ans c’est aussi difficile, sinon plus, qu’à 6 mois ou 9 mois.

Apprendre à marcher, à être fort pour moi, par moi. Apprendre à me libérer pour MOI, par MOI???
Je n’ai pas réussi il y a 10 ans puisque la vie me ramène encore à moi.

Pourquoi y a-t-il un pourquoi ou simplement un moi qui n’a pas suffisamment grandi, qui n’a pas suffisamment pris de soleil, de soi, de moi en MOI-même?

Je devrais dire Oui ou Non… Je suis comme toujours encore seul à me chercher dans cette peur d’être seul. J’apprends qu’avant d’être deux, je crois qu’il faut savoir, qu’il faut avoir le courage d’être seul.

Dit-on Artisan de sa vie, Artisan de son être.

Je dois assumer : dire Oui ou Non.

Luc

Partir

Pourquoi toujours vouloir partir?
Voir l’ailleurs, les ailleurs.
Pourquoi chercher à connaître l’autre?
Je ne sais pas la réponse, mais c’est plus fort que moi.
J’ai besoin de rencontres, j’ai besoin de savoir ce qui se vit au-delà de ce que j’ai toujours connu.
J’ai ce besoin de liberté, de nature et de paysages.
L’autre, la différence et la découverte.
Découvrir pour mieux me découvrir.


C’est ainsi qu’au matin d’un certain mois d’août, je partais avec dans mon baluchon quelques vêtements, un peu d’argent et une envie folle d’aventure. C’était comme si le temps m’était compté, comme si je devais rattraper un quelconque rendez-vous manqué. J’étais heureuse, j’allais enfin vers un ailleurs.

J’ai vu des paysages fabuleux et la nature plus grande que nature, mais j’ai compris qu’au-delà de tout, ce sont ses habitants qui font qu’un ailleurs est beau. Et ce sont les peuples de la Terre qui ont été ma plus belle découverte…

Claudette

La page blanche ou l’inspiration au repos.

Mercredi 16 h 30. Un bon et beau groupe se joint à moi pour passer une heure. Une heure de bon temps, une heure de réflexion, une heure d’émotion.

Tous assis autour de la table, nous sommes réunis, car nous aimons les mots, nous voulons les faire vivre.

Lorsque vient le temps d’écrire, chacun se demande :

« Que vais-je écrire? Quel thème choisir? »

Lorsque l’on écrit, notre plus grand ennemi est la page blanche, l’impossibilité de rédiger le moindre texte, la moindre phrase.

Alors que j’écris ceci, entre deux mots ou deux phrases, je les observe. Je les vois concentrés sur leur feuille, la tête pleine d’images, de souvenirs qu’ils veulent coucher sur le papier.

Plus de questionnement, le crayon se balance entre leur main. C’est le silence total. Seules les vibrations du bateau se font entendre. Mais aucun ne bouge. Tellement que je me demande s’ils l’entendent.

Les minutes défilent. Les uns après les autres, les crayons se posent.

Quelques-uns se relisent ou pensent à ce qu’ils pourraient ajouter ou peut-être modifier.

Puis vient le temps de lire. Je casse la glace. Ensuite, c’est plus facile. Il suffit qu’un seul se porte volontaire puis chacun, à son tour, nous offre ce texte précieux écrit là sans préparation, juste là en laissant simplement parler son cœur.

Chaque semaine, le mercredi entre 16 h 30 et 17 h 30, je vis ce moment magique et très enrichissant qui m’a permis d’écrire aujourd’hui ce petit témoignage et me donne l’occasion de faire de belles rencontres amicales, simples, émouvantes…

Dominique Damien   

Un gros merci à tous mes participants de cette semaine. Ce fut une belle rencontre avec chacun de vous.

Bonne semaine à toutes et à tous.