La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

dimanche 28 septembre 2014

Un atelier sur fond de poésie.

À l’occasion du festival international de poésie de Trois-Rivières, j’ai demandé à mes participants d’écrire un texte poétique qui sera envoyé aux organisateurs. Ce fut pour nous tous une belle occasion de remercier Trois-Rivières de promouvoir la langue et l’écriture. Ce fut tellement apprécié que tous m’ont offert leur texte et de plus, le lendemain, j’ai reçu un deuxième texte d’une femme qui avait aimé l’expérience et avait décidé de rédiger un autre poème.

Étant donné le bon nombre d’écrits, cette semaine je vais vous en partager cinq, choisit au hasard, et la semaine prochaine je publierai les cinq autres.
Je vous laisse les découvrir.

Le réveil des poètes.

Jadis, les poètes étaient admirés
Peu à peu, ils furent oubliés.
Leurs poèmes à la rue jetés,
Parmi les détritus et les objets.
Plus personne ne rêvait.
La vie devenait difficile,
Sans joie, sans ambition.
Métro, boulot, dodo
Devenait pour tous le credo.
Puis certains ont décidé de renaître.
Ils ont sorti leur plume,
Ils ont décrit leurs peines,
Leurs joies, leurs angoisses.
Ils ont voulu crier au monde :
Réveillez-vous les poètes!
Notre heure est revenue.
Aujourd’hui, les poètes parcourent le monde.
Ils redeviennent écoutés, admirés.
Leurs écrits voyagent
Illuminant l’esprit des lecteurs,
Qui chacun à son heure,
Devient lui aussi un peu poète,
Et un peu plus au fil des jours.
Les poèmes sont dans notre quotidien.
Les poètes redorent notre vie.
Ainsi, le soleil, autrefois assombri, reluit.

Dominique Damien


Je préfère le bout du monde au bout des terres.
Je préfère le vent fou au calme plat des enceintes clôturées.
Je préfère le sable, les embruns, le sel et l’eau
Aux paysages anonymes des forêts vertes et brunes.
Je préfère les demi-soleils, les ciels gris et blancs
Aux lumières trop claires qu’aucun nuage ne frôle.
Je préfère les caps et les falaises qui s’effritent, brisées par les vagues.
Je préfère la chaleur tiède de ce climat.
Je préfère les Îles au continent.

Carol Tremblay
(du Québec)
25 septembre 2014


Partir en croisière pour la première fois.
Partir pour les Îles-de-la-Madeleine,
Avec pour vêtements quelques laines.
Les paysages merveilleux approfondissent votre foi.
Gens d’une gentillesse exceptionnelle
Maisons éloignées et colorées avec goût.
Mer et bateaux ne font qu’un tout.
Avec tous ces éléments, nous sommes au ciel!!

Gilberte Lépine Martin
(du Québec)
25 septembre 2014


Le St-Laurent, fleuve magique, calme ou déchaîné,

Emmène vers les Îles lointaines et inconnues,
Des vagabonds venus de loin, de Belgique.
Le Vacancier est accueillant, en prélude à l’accueil
Des Îles espérées depuis si longtemps.
La presqu’île nous sourit, avec derrière ses défenses grisâtres
Et très vite sa palette de couleurs extraordinaires.
Quel dépaysement!
Quel autre monde
Nous invite entre ciel et mer!
Les cloches de l’église ont sonné hélas depuis plus d’une heure
L’Action de grâce pour la nature madelinienne.
L’émerveillement devant le travail de ses artisans
De ses artistes, remplace le moment béni du week-end.
L’attrait ne se mesure pas.
Le rouge de ses falaises,
Le sable fin de ses plages,
L’accent grave des habitants,
Les couleurs vives des maisons,
Nous donnent envie de rester sur cette terre menacée
Par les horreurs de la destruction.
Les poètes et conteurs madelinots
Veulent faire entendre leur voix.
Protégeons la Nature.

Marie Thérèse Portier
(de Belgique)
25 septembre 2014


Pour moi, les Îles-de-la-Madeleine me sont apparues
Comme un arc-en-ciel
Avec les petites maisons si colorées.
Et que dire des falaises d’un beau ocre,
Les dunes de sable blond,
Les moutons sur la mer.
Je ne peux passer sous silence
Les habitants de ce paradis
Qui sont si accueillants.
Et que dire de leur langage si chantant.
Ce fut pour moi un séjour de rêve.
J’espère revenir un jour aux Îles.

Huguette Langevin
(du Québec)
25 septembre 2014


Tous ces ateliers d’écritures ont été pour moi l’occasion de belles rencontres avec des amoureux des mots, des gens sensibles, qui avaient tous quelque chose à nous partager.
Je voudrais tous vous remercier en espérant un jour avoir de vos nouvelles et, pourquoi pas, un texte à partager à mes lecteurs.

Je tiens également à remercier mes lecteurs de me lire chaque semaine et pour les bons commentaires que je reçois fidèlement.


Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 22 septembre 2014

Couleurs et luminosité d’automne

En demande spéciale de Lucie Archambault, voici un texte sur le thème : Couleurs et luminosité d’automne aux Îles.

La plus grande majorité des visiteurs découvrent les Îles-de-la-Madeleine en été. Ils veulent voir les plages de sable blanc, les falaises de grès rouges, les dunes vertes et les maisons de toutes les couleurs. Ils profitent également du beau soleil, particulièrement cet été où chaleur et soleil étaient très présents.
Par contre, il y a les Îles des autres saisons. Aujourd’hui, je vais vous conter les Îles en automne :


Alors que mes visiteurs sont retournés dans leur région avec en réserve des centaines, voire des milliers de photos de moi prises sous tous les angles, je me prépare à changer.
Tranquillement, la température baisse, mais le soleil me réchauffe encore un peu. L’herbe qui me recouvre cesse de pousser et perd un peu de son éclat de verdure. 

Mes habitants reprennent possession de moi et de leurs habitudes. C’est le temps de ranger tous leurs accessoires qu’ils avaient installés dehors et où ils avaient passé beaucoup de temps afin de m’admirer et d’emmagasiner l’énergie du soleil, comme je l’ai fait dans mon sous-sol. Il faut dire que le vent est beaucoup plus fort en automne, particulièrement en décembre. De grosses tempêtes me balaient déchaînant la mer autour de moi.
L’automne est une saison que j’aime, car mes couleurs sont plus franches, plus vives, plus découpées.




Même si mon vert pâlit quelque peu, son éclat est pur, tout comme les couleurs des maisons parsemées sur mon dos ou encore les falaises qui bordent mes plages.







L’eau de la mer est encore plus turquoise qu’en été et, lors de tempête, des moutons blancs la parsèment roulant jusqu’à la plage.
















Bien sûr, de gros nuages couvrent mon ciel, comme partout ailleurs. 










La particularité chez moi, c’est lorsque le soleil veut percer un rayon à travers les nuages. Le spectacle est magnifique et mes habitants appellent cela des pieds de vent. 



J’en vois parfois en été, mais en automne ils sont beaucoup plus marqués. Sur la fin de cette saison, un léger et fin manteau blanc peut me recouvrir pour souvent fondre par la suite. Il faudra attendre l’hiver bien installé pour que la neige me recouvre entièrement et pour une plus longue durée.







L’automne est une belle période aussi pour me visiter. 







Je suis tout aussi belle, sinon plus, mais je suis surtout plus tranquille. Ce qui me rend heureuse, c’est que mes habitants m’apprécient et profitent de moi pleinement.  










Faites comme Lucie, suggérez-moi un thème et je me ferai un plaisir de vous concocter un texte.

Merci Lucie pour cette belle idée.
Bonne semaine à toutes et à tous.

dimanche 14 septembre 2014

Quand les oiseaux nous emportent…

Parfois, on prévoit une activité ou une sortie, puis, arrivée sur place, on assiste à toute autre chose. Voici une petite histoire…

À la barre de mon bateau blanc, je file sur l’eau à la rencontre de mammifères marins très touchants et très espiègles en même temps. M’approchant de leur plage au ralenti, je me rends compte qu’elle est vide, désertée par ses habitants qui d’habitude se font dorer au soleil, faisant fi de tous les visiteurs venus les immortaliser sur leurs photos.
Mais où sont-ils? Je ralentis mon moteur et je scrute aux alentours. Soudain, j’aperçois une tête sortie de l’eau, regardant dans ma direction.
Puis en arrière de moi, une autre petite tête. Je me sens espionnée, surveillée. Je reste aux aguets au cas où l’un d’eux aurait l’idée de sauter sur mon bateau.
Rassurés, ne se sentant pas en danger, ils replongent après m’avoir laissé le temps de les graver sur la pellicule. Il faut avoir l’œil ouvert, car ils ne sortent que leur museau. Je reste encore quelques instants dans les parages, mais la plage aux loups-marins reste déserte, abandonnée par ses locataires estivaux. Je relance mon moteur quelque peu.


Un peu plus loin, c’est une colonie de cormorans qui m’offre un spectacle inattendu. Ils se tiennent tous là, alignés les uns à côté des autres, se faisant sécher les plumes avant de s’envoler. 

Même si auparavant j’avais à nouveau diminué mon moteur, ils prennent leur envol les uns après les autres, comme répondant au signal du chef. Ils ne sont pas seuls. Quelques goélands et sternes se sont mêlés à la tribu. Alors qu’un cormoran prend du temps avant de monter dans les airs, il lui faut plusieurs battements d’ailes, une sterne prend rapidement de la hauteur et se laisse guider par le vent, cherchant les courants ascendants ou descendants. Elle semble jouer avec les risées.



On aimerait l’accompagner, la laisser nous guider dans son univers et voir la terre telle qu'elle la voit.





Je ne me lasse pas de les regarder virevolter, monter très haut puis subitement plonger dans la mer, tel un missile, pour finalement ressortir quelques secondes plus tard, un poisson dans le bec. De très bons pêcheurs, ces sternes.


Je poursuis ma route jusqu’à l’entrée de la marina.
De loin, je l’avais aperçu et, appareil photo en main, je m’approche en douceur. Seulement, il n’aime pas le bruit de mon moteur et se met à battre des ailes quittant son lieu de repos temporaire. J’étais prête et avec mes photos je l’ai accompagné dans son vol. J’en avais déjà vu, les pattes dans l’eau, stoïques, mais jamais je n’avais vu un héron en pleine action.
Le moteur à l’arrêt, je l’ai suivi du regard, jusqu’à le perdre de vue, là où il s’est reposé sur une autre pierre, son autre oasis.
Ce petit moment entre mer et ciel restera inoubliable pour moi. Les mammifères, les oiseaux font partie intégrante de la nature, cette nature si fragile que l’homme ne sait pas toujours apprécier et respecter comme il le devrait. Mes intrusions dans le monde animal maritime me donnent des leçons de vie et me font comprendre qu’ici je suis une visiteuse dans leur milieu naturel, que je me dois de rester humble et de les remercier pour ces images qui resteront gravées dans ma mémoire.

Quelques heures plus tard, de retour à la maison, ma journée s’est terminée par un magnifique clair de lune.Comment ne pas dormir sereinement après une telle journée?

***

À compter de cette semaine, je vous lance un appel.
Si cela vous intéresse, envoyez-moi une idée, un thème et je m’amuserai à écrire un texte dessus. Tout ce qui vous tente, dans le respect bien entendu, sur n’importe quel sujet et je laisserai aller mon imagination.


En attendant de vous lire, soit par Facebook, par courriel ou directement sur ce blogue, je vous souhaite une belle semaine à toutes et à tous.

mardi 9 septembre 2014

Les Îles de la Madeleine, source d'optimisme...

Nous avons tous un passé rempli d’épreuves de toutes sortes. La vie nous paraît parfois difficile à vivre, mais elle met sur notre route des personnes ou des lieux qui ramènent de l’optimisme. Parmi ces lieux, les Îles-de-la-Madeleine ont toujours ce même pouvoir sur ces visiteurs. Voici quelques beaux témoignages…


Mon rêve devenu réalité.

Mon besoin d’écrire était si intense que je ne survivais que dans l’espoir d’y arriver un jour.
Je me faisais une promesse. Peu importe le temps que cela me prendrait, un jour j’écrirais. Quoi? Je ne le savais pas encore. J’en avais des idées, des rêves, mais ce n’étaient que des images qui ne se transformaient jamais en mots.
Puis j’ai grandi, en taille et en esprit. J’ai appris que si je voulais arriver à réaliser mon rêve, je devais d’abord travailler sur moi-même. Je me suis répété très souvent :
« Je suis quelqu’un et je suis capable ».
Cela m’a pris de longues, trop longues années. J’ai rencontré des personnes clés qui ont contribué à mon changement, à mon évolution.
Enfin, la promesse que je m’étais faite, il y a bien longtemps, je l’ai tenue et aujourd’hui j’écris.
Les mots sont ma nourriture de tous les jours. Je ne survis plus. Je vis enfin dans ce monde qui est le mien désormais, ce monde que je me suis créé.
De plus chaque semaine, j’ai le bonheur de transmettre ma passion à d’autres personnes et ma récompense se lit dans les textes écrits et que je reçois. Ce sont de merveilleux cadeaux.
Pour moi, le Père-Noël passe chaque semaine. Merci à tous de me faire ces cadeaux.

Dominique Damien


Dix ans plus tard aux Îles, je suis inquiète pour ces Madelinots qui se font envahir par ces trop riches qui se paient un coin de paradis. Vont-ils se payer les Îles? Ils en sont capables. L’homme est capable de tout et il se donne bonne conscience en investissant dans les programmes sociaux. Les Anglais donnaient des bonbons aux enfants des mineurs de Thetford-Mines. Ils ont laissé là des montagnes de poussières de sable. Que laisseront les riches investisseurs aux Îles?

La vie est belle…

Je suis un ressuscité! Voici mon histoire.
Il y a 5 ans, la femme de ma vie m’a quitté. Elle ne s’est pas réveillée un matin, son agonie était commencée. Quelques jours plus tard, elle quittait définitivement notre monde.
Quelques années ont passé et le hasard a mis sur mon chemin une formidable personne. Elle s’appelait Bernadette. Nous avons été ensemble durant 2 ans, quand soudain, elle fut terrassée par un AVC. Une semaine plus tard, elle décédait. Il y a un an de cela.
Quelques semaines après son décès, je fus terrassé par un délirium qui me fit perdre l’équilibre, chute sur la tuile de la salle de bains. J’habitais seul donc je suis demeuré étendu sur le plancher durant plusieurs jours, probablement quatre. Ma fille, n’ayant pas de nouvelle de moi, vint à mon condo et fit venir l’ambulance, et avec un fil de vie l’hôpital me prit en main. J’y restai trois mois et on me remit sur pied.
Ce voyage est le premier depuis ces incidents. J’avais besoin d’air pur, d’optimiste et de dépaysement. J’ai tout trouvé ici, impressionné par la joie de vivre de la population, leur débrouillardise et surtout par la beauté des Îles et des paysages. Tout ceci fait partie de mon retour à la vie. Merci les Îles.

Charles G. Maheux

Quelle traversée!

Depuis hier soir, j’ai en moi un sentiment ou encore quelque chose de beau qui m’habite!
Accueil, rencontres de gens, gaieté, douceur de la mer!
Aujourd’hui, journée exceptionnelle! Que d’émotion, de souvenirs lointains meublent cette heure avec des gens comme mon neveu Georges qui, avec sa conférence, vint toucher en moi quelque chose que je ne peux oublier… « Les naufrages aux Îles » là où mon cœur a beaucoup de difficultés à pardonner à cette mer devenue dominante pour ces chers disparus, dont le souvenir ne s’effacera jamais.
Je demande aujourd’hui à cette mer de protéger tous ceux qui la fréquentent.
Ô Mer belle et sublime,
Je loue ta beauté!

Hélène Gaudet


Ma solitude.

Il y a une chanson, est-ce de Serge Reggiani ou de quel autre chanteur français déjà qui me décrit bien par moments :
« Ma solitude. Non je ne suis jamais seule avec ma solitude… »
J’ai vécu ces derniers jours, avec mon Christian, des heures de solitude. Tous les deux à marcher sur différentes plages des Îles-de-la-Madeleine, pieds nus sur le sable, bains de pieds dans l’eau froide, petits pique-niques avec la musique de l’océan et des oiseaux marins dans les oreilles. C’était tellement apaisant et serein. J’en ai fait le plein avant de retourner dans le tumulte de la ville.

Hélène Simard


Beaucoup d’émotions cette semaine, beaucoup de partages lors de cet atelier d’écriture.
Un gros merci à tous les participants pour ce beau moment passé en votre compagnie.

Bonne semaine à toutes et à tous.