La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

lundi 18 janvier 2016

Les couleurs de l'hiver

Cela pourrait sembler paradoxal, mais l’hiver possède ses propres couleurs. Tout peintre dira que le blanc n’est pas une couleur, mais l’absence de couleur. Dès que la neige recouvre le sol de son épais manteau blanc, on pourrait supposer que les couleurs disparaissent. Les couleurs de l’herbe, des fleurs, des feuilles, etc. On a bien vu qu’à l’automne, les feuilles perdent leur verdure et les couleurs ternissent et s’unifient vers le jaune qui pâlit de plus en plus.


Nous sommes maintenant recouverts de ce tapis immaculé. Ce blanc-là n’est pas une absence de couleur, bien au contraire. Si on s’y attarde un peu et que l’on observe, on peut distinguer différentes nuances dans ce blanc qui va du gris au bleu. 


Il en est de même pour l’eau gelée. La glace qui recouvre les rivières ou le fleuve ou même la mer se compose d’une palette de couleurs variées. Si le soleil brille à son zénith, le bleu est bien présent. Lorsque le soleil descend vers l’horizon, la glace se transforme en un tapis argenté parsemé de diamants brillants sous la lumière.


Toutes ces nuances de couleurs se trouvent à nos pieds. Lorsque l’on relève la tête, la végétation ayant disparu, on distingue bien mieux les couleurs des rares oiseaux qui osent voleter de branche en branche.


 Plus il fait froid et plus les couleurs sont franches. On se retrouve devant un tableau fraîchement peint qui n’a pas encore été terni par le temps, par le soleil, la chaleur ou la pollution. Et que dire du soleil couchant? Ses tons orangés très soutenus sont une merveille pour les yeux.


L’hiver, comme chacune de ses sœurs, est une saison remplie de couleurs, de ses propres couleurs. Il faut s’arrêter pour les apercevoir. Ce sont des couleurs froides, mais qui ont leur importance dans toute la gamme chromatique.


Une question que je me pose très souvent lorsque vient l’automne et que je flâne dans les centres d’achat. Pourquoi la mode d’hiver est-elle toujours dans les tons de gris, de noir, de toutes les couleurs foncées? L’hiver est une saison lumineuse à sa façon. Pourquoi ne pas se vêtir de couleurs vives?

Bonne découverte des couleurs et bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 11 janvier 2016

Attente interminable utile ou inutile?

Il n’y avait pas grand-chose à voir dehors dans l’obscurité à part l’église éclairée et la supérette Konsum qui était en train de fermer…

Cette phrase pigée au hasard dans le livre de Stieg Larsson : « Millénium 1 – Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » sera mon point de départ aujourd’hui. Voici la suite :


« Il n’y avait pas grand-chose à voir dehors dans l’obscurité à part l’église éclairée et la supérette Konsum qui était en train de fermer. Il était encore tôt, mais à cette période de l’année les journées sont de plus en plus courtes. Il avait neigé un peu la veille, juste assez pour laisser une légère couche sur le sol. L’humidité me pénètre jusqu’aux os et un frisson me parcourt de la tête au pied.
 Cela fait deux heures que je patiente là immobile, enfin presque, car je piétine pour me réchauffer. Deux longues heures à me questionner sur les raisons d’un tel retard. Était-ce une erreur? Me serais-je trompée de lieu? Ou même de jour?

Je ne peux rester à cet endroit indéfiniment. Je devrais m’en aller, retourner d’où je viens, même si ce n’est pas ce qui était prévu. Encore d’autres questions me trottent dans la tête. Et si je partais trop tôt? Si je m’étais trompée d’heure ou de lieu et que je quitte avant, vais-je le regretter?

Je tourne et retourne tout cela dans ma tête. Au moins pendant que je pense, je ne ressens pas le froid qui s’intensifie. Ma tête est en ébullition. Je vais attendre encore un peu tout en sautillant. Les derniers clients de la supérette sont tous partis et les lumières sont éteintes. La nuit est encore plus lugubre. Je sens l’impatience monter. Ou est-ce l’angoisse? C’est la première fois que je me retrouve en ce lieu, dans cette ville que je ne connais pas.

Mais pourquoi suis-je venue à cet endroit-là précisément? J’aurais très bien pu attendre proche de chez moi. Pourquoi ici, aussi loin de mon confort et de ce que je connais?

Ces questions me font paniquer et j’essaie de m’encourager du mieux que je peux. Ici c’est mieux que chez moi. J’ai plus de chance de le voir. Puis que peut-il m’arriver?

Je scrute le ciel aussi noir que du charbon. Bon, je vais marcher un peu cela ne peut pas déranger. Ici ou un peu plus loin, il n’y a aucune différence, surtout après une si longue attente. Les heures défilent et je sens la colère monter en moi. Là, c’en est trop. Je suis certaine que c’était ce soir et que c’était à cet endroit précis que j’avais le plus de chance. Je suis peut-être arrivée un peu tôt, mais il faisait déjà noir, noir comme du charbon.

Du charbon… Oh ça alors… Si le ciel est noir comme du charbon, je ne verrais rien. Il faut un ciel sans nuage. Et dans un ciel sans nuage, on voit les étoiles! J’aurais dû me méfier et vérifier la météo avant de venir jusqu’ici. Je me souviens maintenant de ce que la fille de la météo a dit :

« Rendez-vous à la nuit tombée dans un endroit où il n’y a aucune lumière, vous aurez plus de chance de voir l’éclipse solaire »

Elle a juste oublié de préciser que le ciel ne serait pas dégagé et qu’on ne verrait absolument rien. Je suis tellement en colère que je ne ressens plus du tout le froid. Je retourne à ma voiture et repars vers mon appartement au centre-ville que je n’aurai jamais dû quitter ce soir.

Je vais lui faire savoir à la fille de la météo qu’avant d’envoyer le monde à l’autre bout des lumières de la ville, ce serait bien qu’elle précise si le ciel sera dégagé ou pas.

Tout cela pour une éclipse solaire. On ne me reprendra plus… »


Bonne semaine à toutes et à tous.