La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

dimanche 30 novembre 2014

La chasse aux cadeaux…

Voici un sujet récurrent qui vient me chercher chaque année. Il y a quelques jours, j’ai reçu un message d’une fidèle lectrice, Céline Caron, qui me proposait ce thème intéressant et très à propos.
Je ne parlerai pas de la signification religieuse du temps qui s’en vient, mais uniquement de son côté social et commercial. Vous l’avez compris, je vais exposer sur le temps des fêtes.

Aujourd’hui, tout est prétexte à la surconsommation. Je ne voudrais pas paraître vieux jeu, mais lorsque j’étais jeune il fallait mériter nos cadeaux et cela se résumait à notre date anniversaire de naissance et à Noël. Pour ma fête, généralement je recevais un vêtement que ma mère avait elle-même cousu et quelquefois c’était moi qui choisissais ce que je voulais. Je dis quelquefois, car ce n’est pas arrivé très souvent. À Noël, que j’attendais avec impatience, je recevais une orange et un livre que je « dévorais ». Il devenait mon trésor pour une année.
Ceux qui étaient nés aux alentours des fêtes recevaient deux cadeaux à des dates rapprochées, mais devaient attendre tout le reste de l’année. On ne s’en offusquait pas, c’était comme cela.

Plus tard, je suis devenue maman et l’impact publicitaire télévisuel prenait de l’ampleur. Durant le mois de décembre, nous subissions un bombardement d’annonces de toute sorte, surtout lors des programmes pour enfant ou durant les heures où ceux-ci pouvaient se trouver devant la télé. Là a débuté l’opulence des cadeaux, les listes au Père-Noël s’allongeaient. Les enfants ont commencé à être noyés de cadeaux pour leur fête et pour Noël. 

Ensuite, je suis devenue une grand-maman. L’abondance n’a cessé d’augmenter. De plus, une majorité d’enfants se retrouvent avec des parents séparés, des grands-parents divorcés. Ils sont rendus à 6 « familles » où ils reçoivent quantité de cadeaux. Ce n’est plus seulement à Noël et à leur fête qu’ils sont gâtés. Il y a la St-Valentin (on offre des chocolats), Pâques (encore du chocolat), le Noël du campeur (pour les adeptes du camping), l’Halloween (des bonbons), le calendrier de l’avent (des chocolats ou des petits présents) et pour finir Noël et le 1er janvier. C’est sans compter les visites régulières de certains grands-parents qui n’arrivent pas les mains vides.    

Avez-vous remarqué que les enfants d’aujourd’hui ne s’amusent plus? Ils sont blasés, ils ne savent plus ce que c’est que d’attendre et de recevoir un cadeau mérité. Ils piétinent d’impatience pour ouvrir le énième cadeau distribué, mais lorsqu’il est ouvert il passe aux oubliettes. Que voulez-vous acheter pour Noël à un enfant qui possède un magasin de jouets dans sa chambre ou dans sa salle de jeux, toute cette quantité de jouets abandonnés et poussiéreux?

Nous sommes agressés d’annonces de cadeaux qui nous culpabilisent si nos chères petites têtes blondes ne possèdent pas cet article. Si cela continue, les annonces pour les cadeaux de Noël passeront durant toute l’année.

Dès les fêtes terminées, les annonces et les étalages dans les magasins pour la St-Valentin débutent. Avant, la St-Valentin était la fête des amoureux, maintenant c’est l’occasion de vendre pour tout le monde. À l’école primaire, les enfants se souhaitent la St-Valentin, les parents doivent envoyer une carte à l’école de leur enfant…
Le 15 février commence la vente des chocolats pour Pâques. Qui attend Pâques pour acheter et offrir les chocolats?? Six mois séparent Pâques de l’Halloween. Six longs mois vides d’offres et de matraquages. Bien évidemment, il y a les articles de plages ou de piscines qui envahissent les rayons dès le mois de mai… 

Après la rentrée scolaire, arrivent les articles de décorations, de déguisements, de friandises pour l’Halloween qui cèdent rapidement leur place, dès le 1er novembre, aux cadeaux pour Noël, aux sapins et toutes les décorations toutes plus ou moins grosses et onéreuses les unes que les autres.

Dans les rues, c’est la compétition à la plus belle décoration. Ma maison est plus décorée que la tienne… na! Non, c’est la mienne, je viens d’y ajouter d’autres articles… na!

Où est-ce que tout cela va finir? On entend parler de récession et pourtant des foules se ruent à la porte des magasins pour le vendredi fou ou le Boxing Day, certains vont même jusqu’à dormir dans une tente sur le stationnement du centre d’achat.

Coluche, un humoriste français, disait :
« Et dire qu’il suffirait que plus personne n’achète pour que cela ne se vende plus! »

Il est temps de se réveiller et de se reprendre en mains. Nous sommes manipulés par des centrales de vente et nous perdons notre identité et la vraie valeur des choses.
Il y aurait matière à développer encore et encore, mais j’espère naïvement que le monde va se réveiller et ne plus acheter l’amour de ses enfants ou de ses proches par des cadeaux.

Quel plus beau cadeau que dire JE T’AIME à ceux qui nous sont proches et montrer à nos enfants et nos petits-enfants que l’amour sincère est plus enrichissant qu’un cadeau et que ce mot reste au fond de notre cœur à jamais!

Merci Céline pour cette belle proposition.

Si comme Céline vous avez un sujet à me proposer, je suis preneuse.


Bonne semaine à toutes et à tous.

dimanche 23 novembre 2014

La « muétitude » ou l’art de se taire au bon moment…


Parallèlement à l’expression : « Il faut tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler », ma muétitude est une façon de ne rien dire au lieu de dire n’importe quoi.
Quand on est en colère, sous le coup de l’émotion, on est capable de prononcer des paroles que l’on va regretter plus tard, lorsque la pression sera tombée.
Devant un événement quelconque ou face à une personne qui vit des choses malheureuses, on voudrait prononcer la phrase qui va la réconforter, mais notre « malhabileté » opère et l’on finit par sortir des phrases banales qui peuvent être parfois plus blessantes ou dérangeantes que bénéfiques.

Donc dans de tels cas, j’ai pris la décision d’opter pour ma muétitude. Cette aptitude que je me suis créée m’a permis de ne pas tomber dans les pièges que la décence nous impose. Je me suis inventé cet état par respect pour moi et pour les autres. Je vous explique…

Pendant longtemps, j’ai plus souvent été muette et renfermée. Je ne m’autorisais pas la discussion. Plus tard, lorsque je suis sortie de mon mutisme, par manque de pratique peut-être, tout sortait tout croche.
Lors de discussions enflammées sur n’importe quel sujet, si j'étais passionnée et surtout convaincue par mes arguments, j’avais tendance à défendre mes opinions, même jusqu’à en devenir insistante. Depuis quelque temps, quelques années même, j’ai décidé d’atténuer l’intensité de ma défense d’opinion. Ce n’est pas que je me soumette aux idées des autres, non au contraire. J’ai compris qu’on a tous droit à nos propres points de vue. Il est bon d’exposer, de discuter, de partager, mais on ne peut pas imposer. C’est pourquoi j’utilise ma muétitude. Je ne reste pas muette, je ne me renferme pas. Je pèse mes mots ou mes arguments pour participer à la discussion, mais ne pas y mettre le feu.

Il y a certains sujets, comme beaucoup le savent, qu’il vaut mieux éviter que ce soit en famille ou entre amis, qui sont la religion, la politique, l’argent… pour les plus importants. C’est dans ces cas-là que j’utilise le plus ma muétitude. Eh oui, les participants peuvent penser que je suis devenue muette, que je me renferme sur moi-même, que je ne veux pas participer ni échanger. Que nenni!! Je suis en pleine muétitude. Je vais parler quand cela me tentera, mais je resterai toujours neutre dans mes paroles. Pour moi, ces sujets, surtout la religion et l’argent, sont des thèmes « privés ». Prenons comme exemple la religion. Dans une tablée de quelques personnes, chacun a sa propre opinion. Aucune n’est mieux que l’autre, aucune n’est idéale. Bien sûr, je ne dis pas qu’il ne faut jamais, jamais aborder ces sujets, mais je pense que lorsque le débat s’échauffe, il serait bon de couper court et passer à autre chose. Bien entendu, si tout le monde est sur la même longueur d’onde la discussion devient intéressante.

Ceux qui me connaissent bien pourront le confirmer, je suis « bizarre ». Mon esprit ne fonctionne pas comme tout le monde. J’ai tendance à inventer des mots qui expriment mieux ce que je veux dire que celui inscrit dans le dictionnaire. J’ai des idées bien arrêtées sur la vie dans tout son sens. Je suis comme cela, je m’assume et même j’en suis fière. En agissant ainsi, en me créant mes mots ou mes états d’esprit, je me suis fabriqué un univers qui est le mien et dans lequel je suis bien. Je respecte les autres dans leurs idées et leur façon de vivre, cela leur appartient, mais moi je m’amuse avec ma bizarrerie et je trouve qu’elle embellit ma vie.

Attention! Je ne suis pas une extra-terrestre comme certains peuvent le penser. Heu... Enfin, je crois…
  
Je vous offre une photo d’un lever de soleil prise cette semaine depuis ma cuisine.



Bonne semaine à toutes et à tous.

dimanche 16 novembre 2014

La compassion ou le soutien des gens qu’on aime…

Cette semaine, je vais parler d’un sujet plus sérieux. Le point de départ fut le poème qu’un ami m’a transmis et m’a permis de vous partager.
Par respect, j’ai volontairement supprimé le nom de l’auteur du poème et de la personne à qui il s’adresse.
*The identity of the persons involved have been witheld to protect their privacy

Voici le poème que j’ai adressé à mon amie lors la perte de son fils.
Le 4 juin 2008

Lorsque tu m’as appelé ce jour-là,
Les yeux pleins de larmes, d’un murmure sanglotant
Tu m’as dit :
Mon Christopher s’est enlevé la vie.
Mon cœur se serra, sauta un battement ou deux.
Ressentant immensément ta douleur pour la perte de Christopher,
Plus que tu ne pourrais l’imaginer.
Personne et rien ne pourra jamais remplacer Christopher.
Le beau jeune homme troublé et malheureux,
Décédé si prématurément,
Alors qu’il n’avait à peine que vingt-cinq ans.

* * *

Que dire dans ces situations?
Recevoir de tels appels de personnes proches et chères bouleverse plus que l’on puisse imaginer. On ne peut rester insensible à ces peines. Peu importe l’âge ou la raison, nous ne sommes jamais préparés à vivre cela.

« La compassion est une prédisposition à la perception et la reconnaissance de la douleur d'autrui, entraînant une réaction de solidarité active, ou seulement émotionnelle ».

La compassion est un sentiment fort et n’est pas malsaine vis-à-vis de la personne touchée. On aimerait avoir les outils pour faire en sorte que sa douleur ou son mal-être disparaisse. Malheureusement, nous ne pouvons prendre sur nos épaules toutes les détresses des autres sans être atteints nous-mêmes. En même temps, nous ne pouvons rester insensibles.

Nous avons tous, un jour ou l’autre, appris de mauvaises nouvelles. Même si ce n’est pas la première fois, on se retrouve tout aussi démuni. Il n’y a pas d’habitude à prendre pour ce genre de situation. Chaque peine, chaque malheur sont différents et viennent nous chercher chaque fois. 

Alors que faire?
Comme cet ami, le simple fait d’avoir écrit ce petit poème, d’avoir pu décrire ses sentiments a dû apporter beaucoup à cette mère inconsolable. Simplement être à l’écoute peut aider beaucoup. La personne qui souffre ne veut pas forcément des conseils ou des solutions. Elle veut simplement partager son malheur et ne plus être la seule à le supporter.

Est-ce que cela allège le fardeau?
C’est possible, mais je pense surtout que cela doit faire sentir que l’on n’est pas seul.
Vivre un deuil, quel qu’il soit, dans la solitude doit être extrêmement difficile. La souffrance n’a aucune solution pour sortir de notre corps. Elle s’enracine et finit par nous détruire. Alors que si on partage, si on parle, si on raconte notre chagrin, on lui permet de sortir et de s’évanouir. Il restera toujours un petit quelque chose en dedans de nous qu’on ne pourra effacer complètement, mais nous serons capables de vivre à peu près normalement.

La seule chose qu’une personne en deuil ne veut pas entendre est ce genre de phrase :
« Avec le temps, tu finiras par oublier ».
« Change-toi les idées et tout finira par s’arranger ».
Il en est de même pour la perte d’un être cher que pour une personne atteinte d’une grave maladie.

Nous devons être à l’écoute de nos proches ou à l’inverse ne vivons pas nos épreuves en solitaire. Écoutons et partageons.

Bonne semaine à toutes et à tous. 

dimanche 9 novembre 2014

Après la pluie vient le beau temps...

Le mois de novembre est un mois gris en général. Les journées raccourcissent. Il pleut plus souvent. Les températures baissent rapidement et très souvent les prémisses de l’hiver font leur apparition. Quel merveilleux temps pour parler d’un sujet qui est d’actualité!

La pluie

Après la pluie vient le beau temps…

« Je suis une goutte d’eau. Je voyage au gré des courants. Je me laisse transporter par le vent qui m’emporte haut dans le ciel. Je ne voyage pas seule. Je suis accompagnée de milliers de mes congénères. Comme c’est agréable de se laisser aller! Plus je monte et plus l’air se rafraîchit. Entre nous toutes, nous formons un immense nuage qui se charge et finit par se déverser. Nous retombons avec plus ou moins de vitesse.
Il nous arrive de tomber en brouillard. Lorsqu’il fait chaud, les humains ne nous haïssent pas trop. D’autres fois, lorsque l’air est différent nous prenons de l’ampleur, nous grossissons. C’est alors que nous voyons les habitants de la planète courir dans tous les sens, se mettre à l’abri, comme ils disent.
Moi ce que j’aime le plus, c’est quand je tombe dans une flaque d’eau. Moi et mes amis faisons des ploc… ploc… ploc… Ça me chatouille et le son me fait rire. Puis la flaque grossit, devient un ruisseau qui coule jusqu’à la rivière qui file jusqu’au fleuve puis le golfe et pour finir dans l’océan. Toute cette quantité d’eau, tous ces milliards de gouttes d’eau qui ne cessent de voyager entre la terre et les nuages se retrouvent dans cette immense étendue.
L’humidité recrée des gouttes et je remonte vers le ciel pour un nouveau voyage. Je ne sais jamais vers où je me dirige, car c’est mon ami le vent qui choisit la destination. »

J’aimerais que cette petite histoire naïve fasse aimer la pluie à ceux qui n’y voient que du négatif.
Photo Georges Gaudet
L’eau fait partie de nous. L’eau est notre survie. Les nuages qui se forment par évaporation des océans, des fleuves, des rivières sont ensuite transportés par le vent afin de déverser leur précieux chargement. La pluie occasionne de merveilleux phénomènes que sont les arcs-en-ciel.
La pluie fait pousser les récoltes. La pluie augmente nos réserves en eau afin de nous abreuver. Lorsque la pluie est absente dans certaines régions du globe, ses habitants ont plus de difficulté à vivre et à se nourrir. Ils tentent de survivre autant qu’ils peuvent.
Par contre, dans les pays où l’eau est en abondance, comme chez nous, nous ne savons pas toujours apprécier les bienfaits de ces gouttes de pluie. Lorsqu’il pleut trop souvent, en automne ou au printemps, on a tendance à s’irriter facilement après les premières gouttes. Dans ces moments-là, il nous suffit d’imaginer une année sans aucune goutte de pluie. Pas de pluie, pas de neige. Une année de sécheresse. Je suis certaine que très vite nous implorerions le ciel de nous arroser, nous guetterions sans arrêt les nuages en espérant qu’ils déversent leur trésor sur nous.

Dans un monde idéal, le soleil brillerait la journée et la nuit la pluie emplirait nos réserves. Un monde idéal… Cela n’existe pas. On en a la preuve chaque jour.
Au contraire, nous devons nous estimer chanceux de pouvoir sentir la pluie sur nous. Nous devons l’adopter, car elle nous est indispensable, autant que le soleil, car bien entendu s’il pleuvait tout le temps nous finirions par être tous dépressifs.
Alors si :
Après la pluie vient le beau temps…
Après le beau temps, vive la pluie…


Bonne semaine à toutes et à tous.