La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

lundi 27 avril 2015

Dis Grand-maman…

Grand-maman est en voyage, elle s’arrête quelque temps chez ses petits enfants. Il y en a de tous les âges. 
Bien sûr, les tout petits la font rire avec leurs grimaces lorsqu’ils mangent ou semblent plongés dans leur univers secret.






Ensuite, celui de 3 ans qui parle ou plutôt baragouine, mais grand-maman ne comprend pas tous les mots. Cela agace le petit qui n’a pas envie de répéter une énième fois. Grand-maman n’est pas la seule à ne pas comprendre, même les parents échafaudent des hypothèses.



Il y a le timide. Il est bien content de voir sa grand-mère, mais il reste en retrait. De temps en temps, il s’approche, fait un câlin et repart jouer. Lorsque c’est le temps de se mettre à table, il veut sa grand-maman à côté de lui.




Puis il y a les plus grands. Ceux qui vont à l’école où ils apprennent pleins de choses, où leur créativité se développe et s’exprime, où ils découvrent d’autres champs d’intérêt. 

C’est l’âge des questionnements, ces questions bien différentes selon le caractère de l’enfant, mais toutes, aussi intéressantes et surprenantes les unes que les autres.


— Dis Grand-maman, quand j’aurai l’âge de maman, seras-tu morte?
— Je ne pense pas mon petit. Pourquoi me demandes-tu cela?
— Parce que je ne veux pas que tu meures, même si tu es vieille.


— Dis Grand-maman, es-tu beaucoup fatiguée?
— Bien, un peu fatiguée c’est vrai. Mais pourquoi cette question?
— Parce que tu as des cernes sous les yeux. Moi quand ça m’arrive, je dors une bonne nuit et le lendemain on ne voit plus rien. Tu devrais te coucher plus tôt ce soir et demain tu n’auras plus de cernes.
— Tu as peut-être raison, mais vois-tu quand on est plus âgé…
— Hahaha! Usagés. Tu n’es pas usagée grand-maman.
— Pas usagé, mais plus âgé. Quand on est plus vieux, cela nous prend plus de temps pour réparer les petits bobos ou se remettre d’une grosse fatigue. Quand on est jeune comme toi, tes cellules se renouvellent plus vite et les traces de tes petits bobos disparaissent.
— C’est comme ma cicatrice sur mon doigt, on ne la voit plus maintenant.

Alors que la grand-maman se plaint d’un mal de ventre :
— C’est normal si ton ventre te fait mal, grand-maman.
— Ah oui! Pourquoi?
— Ben parce qu’il est vieux!

— Dis Grand-maman, c’est quand que tu reviens?
— À l’automne, au début de la rentrée scolaire.
— C’est dans longtemps ça!
— Quelques mois. Ça peut paraître long, mais tu vas voir, tu vas tellement t’amuser que tu ne verras pas le temps passer.
— J’ai déjà hâte que tu arrives.

Grand-maman sourit à ces moments très précieux. Elle se rappelle les expressions de ses propres enfants. Elle en avait ri à ce moment-là. Seulement, les discussions entre les petits-enfants et les grands-parents ne sont pas les mêmes, les questions sont bien différentes.

Grand-maman repart des souvenirs pleins la tête, ces causeries avec ses petits enfants gravées au fond de sa mémoire. Tous ces instants, ces discussions noircissent les pages du livre de sa vie. Après le chapitre du rôle de maman, elle remplit désormais les pages du chapitre du rôle de grand-maman. Elle espère que cette partie du livre s’épaissira encore durant plusieurs années, car ce sont des trésors accumulés.

Bon voyage grand-maman et à la prochaine.




Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 20 avril 2015

Naissance d’un nouveau bébé littéraire…



Notre jeune maison d’édition, Les Éditions Azélie, va procéder très bientôt au lancement de son quatrième ouvrage. Après « Un cadavre dans le chalut », écrit en duo par Georges Gaudet et moi-même, la réédition de « Un cri dans la dune » par Georges Gaudet et l’édition du livre « C’est assez », écrit par Claude Perron, le 3 mai prochain ce sera au tour de Francine Dorval.



Lancer son propre livre, c’est comme donner naissance à un enfant. Les douleurs ne sont pas identiques, mais l’émotion est presque aussi forte. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de son premier. Je ne dis pas que, pour les suivants, tout cela disparaît! Non! C’est la même chose pour les bébés. On sait ce qui nous attend, on connaît par où nous allons passer, mais l’émotion est toujours là.

Peu importe le sujet du livre, lorsque l’on écrit, on livre un peu de nous-mêmes. Nous les auteurs nous nous dévoilons à travers nos écrits. Que ce soit de la fiction ou un témoignage de vie, nous nous « déshabillons » face à nos lecteurs… tout en gardant une certaine pudeur.


Tout cela Francine Dorval va le vivre le 3 mai prochain. Elle nous livre son témoignage sur ce qu’elle a vécu pendant 2 ans, la maladie qui a bouleversé sa vie ainsi que celle de son entourage; sa famille et ses amis. Elle nous parle de cette maladie que tout le monde côtoie de près ou de loin, le cancer. Elle nous raconte comment elle a abordé ce sujet avec ses petits enfants pour les protéger, mais en même temps les plonger dans la réalité de l’inconnu pour la suite des évènements. Elle a eu l’idée de ce livre lors de ses séjours à l’hôpital alors qu’elle discutait avec les autres malades qui ne savaient comment en parler avec leurs petits-enfants sans leur faire peur, mais aussi avec la crainte de ne pas les voir grandir.

Son livre intitulé GRAND-MAMAN EST MALADE… ELLE A LE CANCER est en deux parties.

La première partie est un dialogue mettant en scène la grand-maman, son fils et ses petits-fils tout au long du processus médical jusqu’à la rémission. Dans la deuxième partie, elle donne certains trucs et conseils aux lecteurs sur la façon d’aborder le sujet avec leurs proches, mais surtout avec leurs enfants. Leur expliquer à travers leur univers ce qu’est cette maladie si présente qu’elle en devient quotidienne.

Voici comment elle termine, comment elle voit son futur, son envie de vivre :

« En dernier lieu, mon plus grand souhait est de VIEILLIR. Je veux faire du casse-tête; je veux tricoter des chaussettes; je veux continuer à rigoler avec mes amies; je veux voyager avec mon conjoint et mes sœurs; je veux semer des carottes au printemps et les récolter à l’automne; je veux lire sur ma balançoire au bord du Richelieu; je veux devenir arrière-grand-mère; je veux continuer à chialer sur les jeunes et sur les vieux; je veux poursuivre les réflexions sur le temps qui passe avec mon fils. Je veux vivre vieille, vieille! »

J’ai eu la chance de rencontrer Francine sur le bateau durant l’été 2014 ce qui nous a permis de collaborer ensemble afin de livrer ce magnifique livre plein d’émotion, de tendresse, de rires parfois, mais surtout d’espoir.


Francine Dorval et nous-mêmes, les Éditions Azélie vous attendons à La Maison amérindienne qui est située au 510 montée desTrente à Mont-Saint-Hilaire, le 3 mai prochain de 14 h à 16 h. Le grand public est invité à cet évènement pour lequel il est nécessaire de réserver une place en composant le 450 464-2500. Pour ceux qui ne peuvent être présents, mais qui désirent se procurer le livre, vous pouvez me contacter ou communiquez directement avec Francine Dorval par courriel : frdorval@videotron.ca

Bon lancement Francine, longue vie à ce beau témoignage et merci de m’avoir fait confiance tout au long de ce processus de publication.

Je tiens à préciser que toutes les illustrations du livre ont été réalisées par Georges Gaudet.

Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 13 avril 2015

Les hirondelles ont disparu.

Suite à la publication de mon dernier blogue, Adèle, une fidèle lectrice, m’interrogeait sur la disparition des hirondelles, que ce soit aux Îles-de-la-Madeleine ou dans d’autres régions.

Je me souviens très bien lorsque j’étais enfant, j’étais fascinée par le vol des hirondelles au printemps et en été. Pour ma mère, elles étaient un baromètre. Elle me disait souvent :
— Demain, il va pleuvoir, les hirondelles volent bas.

Cela m’a pris plusieurs années à comprendre la raison. En fait, ce n’était pas la façon dont les hirondelles volaient, mais la hauteur où leur nourriture, les insectes volants, se trouvait. Ce sont eux qui déterminaient quel temps il ferait le lendemain. Lorsque le temps « tournait » à la pluie, les insectes volaient plus près du sol, donc les hirondelles devaient descendre pour se nourrir.

Ces fameux insectes, nourriture de ces oiseaux gracieux, deviennent de plus en plus rares par la main de l’homme. C’est ce qui occasionne l’exil voire la disparition des hirondelles. Dans les 10 dernières années, la population des hirondelles en France a diminué de 84 %.

Les hirondelles voyagent jusqu’à 10 000 km au printemps et en automne. Elles reviennent toujours dans le même lieu de leur dernier nid. Par contre, si leur environnement se modifie et devient dangereux pour leur survie, elles changent de place et ne reviennent jamais aux endroits qu’elles ont quittés.


Leur disparition est causée par les pesticides déversés dans les champs causant une rareté de nourriture. Les insectes infectés empoisonnent la graisse des hirondelles qu’elles accumulent afin de survivre durant leur migration. C’est à ce moment-là que le poison, diffusé par la graisse, cause leur mort.

L’urbanisation des grandes villes est un frein à la nidification des hirondelles. Elles ont besoin de verdure, ce qui attire les insectes. Les constructions modernes lisses, à toit plat ou en tôle, les empêchent d’agripper leur nid. De plus, beaucoup considéraient la fiente des hirondelles responsable de la grippe aviaire et elles étaient chassées. Aujourd’hui, elles sont protégées, mais comme pour beaucoup d’autres choses on agit lorsque le mal est fait et qu’il est presque trop tard.


Les souvenirs de notre enfance sont un bien précieux dans notre mémoire. Nous avons connu et vu des choses que les jeunes générations d’aujourd’hui ne verront jamais. Nous avons accumulé des trésors qu’il nous est impossible de matérialiser pour le transmettre à nos enfants et nos petits enfants.

La simple disparition d’un insecte a des répercussions insoupçonnées dans le monde animal. Changer la chaîne alimentaire de la nature cause des catastrophes irréparables malgré toute la belle technologie que l’homme a inventée au détriment de la nature qui le fait vivre.

Immortalisons la nature qui nous entoure, car j’ai bien peur que bientôt elle ait changé ou disparu.

Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 6 avril 2015

Les oiseaux annonciateurs du printemps.

L’hiver fut long et rigoureux pour beaucoup. Début février, certains attendaient la décision de la marmotte à savoir si cet hiver que l’on voudrait oublier durerait encore longtemps.
Le printemps calendaire a déjà sonné depuis plusieurs jours et la neige recouvre encore le sol.
Mais ce n’est pas la marmotte qui annonce la fin de l’hiver! Ce sont les oiseaux les meilleurs baromètres. Tant que les outardes ou les oies sauvages ne montrent pas le bout de leurs ailes ou ne nous enchantent avec leur chant, le printemps reste en veilleuse. Il y a aussi les petits oiseaux qui peuplent la nature environnante. Leur sérénade au lever du soleil, même si le temps est gris, met un peu de gaieté dans la maison, car cela signifie que l’hiver nous quitte pour de bon.

Il n’y a pas que nous qui sommes impatients de voir arriver ce printemps. Il suffit de regarder les oiseaux voler de branche en branche. Les merles qui se rassemblent, 


le cardinal qui se prépare pour la saison des amours,





les colibris qui virevoltent en cherchant leur nourriture, 


les geais bleus. 


Leur frénésie est contagieuse et comme eux nous serions enclins à courir dans tous les sens, à respirer cet air printanier qui nous ressource. 

Oui! L’arrivée ou le réveil des oiseaux est très significatif. Qui ne s’est pas émerveillé par les vols d’outardes? Ce vol en V parfait qui donne la chance à chacun de se reposer après avoir mené le groupe. 

Qui n’a pas fait une halte au bord de la route pour regarder ou photographier la colonie d’oies sauvages blanches au repos dans les champs? Ces endroits très précis où elles se regroupent à leur arrivée ou juste avant leur départ. Chaque année, elles se posent toujours au même endroit. 


Et pourtant elles n’ont pas de GPS ni de cartes routières. Elles ont l’instinct. Elles ont suivi leurs parents après leur naissance et elles y amènent leur progéniture quand leur tour est venu. Même si elles parcourent de très longues distances, elles reviennent toujours, chaque année, au même endroit.

La nature nous envoie des signes. Il ne tient qu’à nous de les voir et de les déchiffrer. Que l’on soit en ville ou à la campagne, la nature vit et rythme nos vies. Nous avons la chance de vivre dans un pays où la nature est très présente. Apprécions-la et vivons en harmonie avec elle. Désormais, surveillons les oiseaux et les migrations plutôt qu’une marmotte endormie. Chacun son rôle dans ce monde merveilleux de la nature et de la Terre.


Bonne semaine à toutes et à tous.