La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

dimanche 24 mai 2015

Te souviens-tu de notre enfance?

Les enfants sont insouciants, s’amusent sans penser à ce que sera leur lendemain. Ils se font des amis. Ils ne vivent que pour retrouver ces camarades qui ont les mêmes goûts et les mêmes jeux. Certains vivent ainsi longtemps, car ils ne quittent pas leur région ou leur pays. D’autres sont obligés de suivre leurs parents et par le fait même dire au revoir à ces compagnons de jeu, ces confidents.

Puis ils grandissent, se créent une vie avec d’autres personnes et finissent par oublier ces enfants de leur enfance. On n’oublie pas tout à fait. Au gré des conversations, des souvenirs surgissent et des visages aussi. Et puis on se demande ce qu’il ou elle est devenue? Quel est son univers à présent?

Jusqu’à récemment, à moins d’un hasard, il nous était impossible de retrouver ces personnes facilement, car de nos jours, rares sont ceux qui ne voyagent pas et restent là où ils ont grandi. Et puis est arrivé Facebook et son succès mondial. En un seul clic, nous pouvons retrouver des personnes perdues de vue. On reçoit un message et une demande d’amitié. Dans ces cas-là, je dirais un renouvellement d’amitié.

Ce nom me dit quelque chose… Je regarde le profil. Il faut quand même se méfier, car il y a aussi le mauvais côté de la médaille. Alors avant d’accepter, on veut être certain de s’adresser à la bonne personne. Aussitôt la validation faite, d’autres images nous reviennent. On demande des nouvelles. Quel a été son parcours? Est-il ou est-elle marié(e)? A-t-il ou a-t-elle des enfants?

Il y a quelque temps, j’ai vécu cette situation. Une fille avec qui j’ai fait mon cours de secrétariat. Je n’avais pas d’autres amies à cette époque. Nous nous rendions à notre école à pied. C’était dans une grande ville. Lorsque je repense à elle, le premier souvenir qui me revient est l’achat d’un cochon d’Inde. 
Nous avions traversé un marché et une femme vendait des petits animaux. J’ai tout de suite été attirée par cette petite bête. Je la voulais, mais en même temps je redoutais la réaction de mes parents. Advienne que pourra, je l’achète ainsi qu’une carotte et des feuilles de salade, le tout dans une boîte.

Arrivée à la maison, angoissée, je dévoile mon achat à ma mère. Comme je m’y attendais, elle n’était pas d’accord et elle n’était pas tendre à mon égard. Seulement, il était tard pour la retourner à la vendeuse. J’espérais que la soirée la fasse changer d’avis. Mon père n’était pas aussi réfractaire. Le soir venu, afin que mon animal de compagnie, que j’ai nommé Pimkie, se familiarise avec son nouvel environnement, je l’ai laissé en liberté tout en la surveillant. Mes parents et moi assis devant la télé, nous la regardions faire. Ma mère a commencé à s’amadouer petit à petit et à le trouver aussi « cute » que moi. Il est donc resté avec nous.

Cette amie, Sylviane, qui m’a retrouvée après toutes ces années, est décédée il y a quelques mois. Quelques jours après son décès, son mari m’a contactée pour m’annoncer la nouvelle.


Il m’a envoyé deux photos de mon amie tout en me remerciant d’avoir compté parmi les amies de sa femme. 



Les retrouvailles ont été de courte durée, mais elle m’a permis de consolider le lien de mon enfance.



C’est ainsi que quelques semaines plus tard, je recevais une nouvelle demande de renouvellement d’amitié de ma voisine lorsqu’on était très jeune.

On est toujours curieux de voir comment la vie nous transforme et nous transporte. La vision de notre futur, quand on est jeune, est rarement ce que nous sommes devenus. C’est tant mieux, enfin pour moi, car j’aime l’aventure et l’imprévu ne m’angoisse pas.

Je souhaite à tous beaucoup de renouvellement d’amitié.

Bonne semaine à tous et à toutes.

mardi 19 mai 2015

Du fond de la mer à l’assiette des gourmets…

Début mai, la lumière du soleil pénètre plus profondément dans l’eau, cette eau qui est encore très froide. Une certaine frénésie s’empare de mes compatriotes. Notre hibernation est terminée, la vie reprend. Nous nous déplaçons sur le fond rocheux de la mer.

J’ai entendu dire que nous n’étions pas seuls. D’autres colonies peuplent les fonds de mer d’autres endroits, même d’autres pays, mais uniquement proche des côtes nord-atlantiques. C’est rassurant, on ne se sent pas trop seul et isolé. Ce serait bien d’aller visiter nos voisins de l’autre côté. J’en ai déjà parlé avec les plus anciens. Ils ont ri de moi. Il paraît que l’océan est trop profond pour que l’on puisse se promener jusqu’à la rive de l’« aut’bord ». De toute façon, aucun n’a essayé ou n’est revenu nous dire que c’était faisable. Moi, je ne suis pas assez téméraire pour tenter l’expérience. Ma seule exploration est mon environnement proche. Je ne déteste pas ça, c’est déjà assez grand.

Depuis quelques jours, j’entends des bruits différents venant de la surface. C’est assez haut que c’en est presque imperceptible. Puis un matin, il faisait nuit encore, une chose étrange nous est tombée pratiquement dessus. La curiosité l’emportant, je me suis précipité voir ce que c’était. Je n’avais encore jamais vu cela. De plus, ma nourriture préférée était à portée de pince. J’explore à la recherche d’un passage et je me rends compte que je ne suis pas le seul à vouloir y entrer. Enfin, j’y suis arrivé. Miam, miam, miam.

Bon, il est temps de retourner d’où je viens, je me sens à l’étroit ici. Bon, par où suis-je entré. Nous sommes tellement nombreux que nos pattes et nos pinces s’entremêlent. Nous finissons par nous rendre à l’évidence, il n’y a pas de sortie. Nous avons été piégés. Je me console un peu, j’ai le ventre plein.

Nous restons là de longues heures. D’autres sont venus nous rejoindre, nous ne pouvions pas les prévenir. Tout à coup, notre cage se met à bouger. Nous sommes décollés du fond de mer et nous montons jusqu’à la surface. Une lumière aveuglante nous éblouit. Mes amis et moi sommes sortis de notre piège, j’essaie de me débattre, de pincer mon assaillant, mais aussitôt mes pinces sont bloquées, je ne peux plus les bouger. Je suis jeté dans une autre caisse. Je ne sais pas ce qui va m’arriver, je finis par m’endormir.

Plus tard, nous sommes à nouveau transportés, recouverts de glace et déplacés dans un autre endroit, sombre cette fois-ci. Un autre bruit de moteur. Je présume qu’on se déplace encore et encore.

J’arrive enfin au bout de mon voyage. Un brouhaha m’entoure. Je suis plongé dans l’eau. L’espace est plus petit, nous sommes trop nombreux. Suis-je de l’autre côté de l’océan? Si c’est cela, il faut que j’arrive à prévenir les autres. Nous sommes bien mieux dans notre endroit d’origine.

C’est la fin de mon périple. Maintenant, je sais que je vais finir dans une assiette. J’entends un humain crier :

­— Un homard des Îles-de-la-Madeleine, table 3.



Je suis fier, car je suis très recherché. Les gens se déplacent de loin pour me déguster. Je suis même la vedette de plusieurs émissions de télévision. Je suis pris en photo par beaucoup de monde. Bref, je suis une vedette.

Bonne saison de pêche à tous les pêcheurs de homards.

Bonne semaine à toutes et à tous.   

dimanche 10 mai 2015

Le plus beau message d'un enfant à sa mère...

Alors qu’il se trouve dans un endroit clos, sombre, mais confortable, le petit d’homme bouge en toute sécurité. Tout en douceur, il se sent transporter, bercer, il entend une voix douce qu’il commence à aimer un peu plus chaque jour. Chaque jour, mais qu’est-ce que des jours?
De temps en temps, d’autres voix se mêlent, certaines inconnues, d’autres qu’il semble reconnaître.
Le temps passe, l’espace se rétrécit, les mouvements deviennent de plus en plus difficiles. Le petit d’homme sent une pression si forte qu’il veut s’en libérer. Une force incontrôlée le pousse dans un couloir. Il ne sait pas ce qui lui arrive, mais la voix, cette voix qu’il aime déjà le réconforte. Il est dans l’inconnu, mais il ne résiste pas. La pression devient de plus en plus forte, la voix de plus en plus forte elle aussi et différente par moment. Il se sent malmené. Il se laisse guider, se laisse emmener. Tout à coup, ses yeux lui font mal, il est ébloui. Une lumière intense l’entoure. Les sons sont plus forts et plus agressifs. Le confort n’est plus là, il grelotte de froid. Une immense douleur à la poitrine le secoue et il pousse un cri. Pourquoi tout le monde est-il aussi content de l’entendre crier? Qui peut se réjouir de la douleur d’un être si petit?



Heureusement, cela ne dure pas. Aussitôt, il sent le contact chaud d’une peau, celle de la voix qu’il entendait depuis si longtemps, mais le son est plus net. Cette voix, il l’aime déjà, car elle l’a accompagné depuis… depuis quand déjà… depuis aussi longtemps qu’il se souvient.

Le petit d’homme se calme, il est en sécurité. Il sait qu’il ne craint rien. Plus tard, il apprendra que cette voix appartient à sa maman. Cela lui prendra plusieurs mois avant qu’il ne prononce ce mot.
Sa maman n’est pas seulement une voix, elle est aussi le visage souriant qu’il voit lorsqu’il se réveille, lorsqu’il a des douleurs qui le font pleurer, lorsqu’il a faim ou tout simplement lorsqu’elle joue avec lui. 

Petit à petit, le petit d’homme va lui aussi sourire à sa maman, car il est toujours très content de la voir. Il aime se blottir contre elle, sentir son odeur, le contact de sa peau sur la sienne. Cette odeur, il l’a connaît. Dans son espace clos, sombre et confortable, il la sentait déjà.




Le temps passe, le petit d’homme grandit et pour remercier sa maman pour ses caresses, ses sourires, ses réconforts, ses mots gentils, ses berceuses, un beau dimanche du mois de mai, il lui dira :

— Bonne fête maman, je t’aime.

Et il le répétera chaque année, elle le mérite bien.



Bonne fête à toutes les mamans.    

dimanche 3 mai 2015

Journée importante pour Francine Dorval…

Ce beau dimanche après-midi, sous un soleil éclatant et une chaleur d’été, fut une journée importante pour Francine Dorval. Elle dévoilait son livre : GRAND-MAMAN EST MALADE, ELLE A LE CANCER…

Le lancement avait lieu à la Maison des cultures amérindiennes de Mont-St-Hilaire, un endroit magnifique où la sérénité indienne était bien palpable.
La maison des cultures amérindiennes
















Lors de notre arrivée, c’est une Francine nerveuse, mais rayonnante qui nous saluait. 
Francine devant son oeuvre

Elle était impatiente de voir la réaction de ses invités. 
Ma présentation

Message de Georges

































Bien sûr, sa famille et ses amis proches sont tous venus l’accompagner et l’encourager dans cette nouvelle aventure qui comme l’a si bien dit Francine :

« Le dévoilement de mon livre c’est comme un retour à la maison, un retour de la guerre où j’ai gagné la bataille » 

Ensuite, elle a terminé son allocution par :

« Aujourd’hui, je suis pratiquement guérie »
 
Magnifique salle de cultures amérindiennes


Pour ceux et celles qui ont suivi Francine dans sa guerre contre la maladie, on voyait beaucoup d’émotion et d'admiration de la voir ainsi et pour le courage qu’il lui a fallu de parler de ce combat de tous les jours, qui va faire partie d’elle. 
Francine remercie ses petits fils

Francine a tenu à remercier ses deux petits fils Victor et Émilien qui ont été un grand soutien durant ces deux années les plus difficiles de sa vie, son fils ainsi que son mari qui a toujours cru en sa guérison et a toujours été présent pour elle.

L'auteure en pleine dédicace


En cette belle journée, nous avons vécu un beau moment, car c’est toujours merveilleux un lancement de livre, c’est l’aboutissement de longues heures, de longs mois de travail, mais nous avons aussi assisté à un élan d’amour envers Francine.



Petit rappel : si vous désirez vous procurer un exemplaire du livre, vous pouvez communiquer avec moi ou directement avec Francine Dorval par courriel : frdorval@videotron.ca


Bonne semaine à toutes et à tous.