La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

dimanche 27 août 2017

Qui est-il ?

Une phrase tirée de mon dernier roman Roméo et ses Juliette marque le début du texte à continuer selon l’inspiration de chacun.
* * *
Je m’appelle Jennifer. Enfin, je crois. Seulement pour lui, je suis Juliette. Une Juliette parmi les autres…
Lui, comment s’appelle-t-il ? Je n’ai de cesse de lui demander, mais il me répond toujours :
— Contente-toi d’être Juliette.
Quelle Juliette ? Il y en a d’autres que moi. Comment savoir si je suis vraiment Juliette ? Il me semble que ça ne sonne pas bien à mes oreilles.
Quand je pense à mon enfance, ce n’est pas ce nom qui revient. Cela peut paraître identique.
Juliette. Jennifer.
Non décidément, ce n’est pas pareil. Et puis aujourd’hui, quels parents voudraient appeler leur fille Juliette ! Jennifer c’est bien plus beau, plus contemporain.
D’ailleurs où suis-je ? Drôle de décor autour de moi. Paysage d’un autre temps.
Ce ne peut être vrai, je dois rêver. Comment me suis-je retrouvée dans cette salle de pierre triste, froide, vide, seul un lit à baldaquin et quelques vêtements anciens.
Bon je vais faire le test. Je vais me pincer. Aïe ! Ça fait mal. Eh bien non, je ne rêve pas. Tout cela est bien réel.
Pour commencer, je dois essayer de me souvenir où j’étais et ce que je faisais avant de me réveiller dans cette salle.

Quel jour sommes-nous ? Quelle saison ? Quel pays ?
— Juliette, es-tu prête ?
Mais c’est lui qui me parle ! Je ne le connais pas. Je ne pense pas l’avoir déjà vu quelque part.
Juliette ! Juliette ! Juliette !
Je dois vraiment lui faire comprendre que je ne suis pas Juliette, mais Jennifer. Ah ! Le voilà qui repasse.
— Eh le Roméo ! Arrête de m’appeler Juliette. Ce n’est pas mon nom. Je me nomme Jennifer.

Tiens ! Quand je l’ai nommé Roméo, il a réagi. Serait-ce son nom ? Si oui, il n’a pas l’attitude pour plaire à Juliette.
— Bon, tout le monde en place. Nous tournons la scène du balcon. Roméo et Juliette, on se réveille, on n’a pas de temps à perdre. Il nous reste encore quelques heures de tournage.
Oups !! 
* * *
Nous avons vécu un moment de grande émotion et de plaisir mêlé. Ce thème a inspiré les participants de moments vécus ou simplement de pure invention.
Je remercie tous les participants d’avoir bien voulu se prêter au jeu.

Bonne semaine à toutes et à tous.

mardi 22 août 2017

Où sont-elles passées?

Dans mon dernier roman Roméo et ses Juliette, chacun des participants choisit un numéro de page et nous notons les mots ou groupes de mots de la première ligne. Voici ces mots :
Depuis – Non, pas du tout – Appartient – Oui – Martine  - Lorsque – Décomposition – Leur disparition – Je comprends – De retour – Sécurité – Parce que.
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Où sont-elles passées ?
Depuis ma plus tendre enfance, je rêvais de devenir policière. Pas une simple policière, mais faire les enquêtes sur le terrain.
Pourquoi ? me direz-vous. Tout simplement parce que pour moi ce serait ma façon d’être utile au plus grand nombre de personnes. Je comprends que cela peut paraître étrange pour certains. Pour moi, non pas du tout, ce n’est pas bizarre.
Lorsque j’ai grandi, ce rêve inatteignable n’a pu se réaliser.
Alors je me suis inventé mes propres enquêtes, mes propres crimes. Dans mes histoires, je me nomme Martine. Je suis responsable d’une équipe extraordinaire qui fait un travail remarquable.
Avec nous, les citoyens peuvent se sentir en sécurité. Nous sommes là pour veiller. Nous avons l’œil ouvert. Nous parcourons les rues.
Bien entendu, on ne peut être partout et il arrive que des crimes soient commis.
C’est alors que nous retroussons nos manches, nous faisons notre travail du mieux que l’on peut et le plus vite possible afin d’apaiser la population.
Nous avons eu besoin d’enquêter sur la découverte de corps en décomposition. Nous avons vite déterminé la date de leur disparition, ce qui nous a permis d’accélérer nos investigations et trouver le coupable.
Tout à coup, un bruit me fait sursauter. De retour à la réalité, je suis assise dans mon salon, la manette de la télé en main, un film policier venant de se terminer.
Oui, ce rêve m’appartient et revient régulièrement lorsque la nostalgie de ma jeunesse remonte en moi.
Je recommencerai et je résoudrai encore beaucoup d’autres crimes.
Dominique Damien         

Martine appartient à une famille riche. Malheureusement, ses parents sont décédés dans un accident alors qu’elle n’avait que 3 ans.
On pourrait penser que Martine est demeurée très chagrinée de cet événement. Mais non, pas du tout !
Depuis leur disparition, Martine habite avec ses grands-parents maternels qui l’on entourée d’amour et lui ont permis d’oublier ce drame en ne conservant que les beaux souvenirs de ses jeunes années.
Habitant loin de la ville, elle doit maintenant s’éloigner de ses grands-parents adorés afin d’aller étudier à l’université. Lorsqu’arrive le moment du départ, elle a beaucoup d’inquiétudes parce qu’elle doit abandonner la sécurité qui l’entoure depuis sa petite enfance.
Oui, je comprends, tout comme vous, qu’elle anticipe le moment où elle sera de retour dans son foyer familial.
Pendant la dernière nuit qu’elle passe dans cette maison chaude et confortable, au moins 100 mouchoirs ont été mis en décomposition. Mais, il faut avancer dans la vie et assumer son choix afin de terminer ses études.
Après tout, que sont 3 années comparativement à toute une vie ?
Et puis, il faut devenir adulte !
Michèle

Depuis, l’ambiance dans la cuisine n’était plus la même. Tous se rappelaient le temps où le groupe se retrouvait ensemble autour de la table et discutaient.

Cependant le vide que Martine a laissé, cette chaise vide que personne n’a jamais plus occupée et qui aujourd’hui appartient à son fantôme ne laisse personne indifférent. Je comprends que leur disparition (Martine et ses chats) par ce matin chaud de juillet et que personne n’a pu expliquer, laisse un froid parce que justement personne ne s’explique ce mystère. Oui, j’aimerais me dire qu’elle s’est juste envolée lorsque j y pense, mais non, pas du tout !! La découverte de ses trois chats en décomposition n’apporte pas plus de réponses sur sa disparition.
De retour chez moi, je me demande encore pourquoi la sécurité à l’asile n’était pas mieux adaptée à Martine!

Si tel avait été, cette chaise ne serrait pas vide, Martine serait toujours là et les chats auraient comme d’habitude servi de repas aux bénéficiaires.

Sylvain Poirier
16 août 2017


* * *
 Je suis toujours émerveillée de voir la réaction des participants lors de la lecture des textes inventés de chacun. Un moment de rires francs à rendre jaloux les passagers qui nous écoutent derrière les portes et qui n’ont pas participé.
Merci à tous mes participants et plus particulièrement à Michèle et Sylvain d’avoir eu la gentillesse de me donner leur texte afin que je les partage avec vous tous.

Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 14 août 2017

Découvrir le monde

Sur le thème du voyage, après la lecture du texte de Fred Pellerin, c’est le temps de raconter notre idée du voyage. Un voyage réalisé, un voyage idéal, voyager dans sa tête, etc.
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Découvrir le monde
On dit que les voyages forment la jeunesse.
Qui n’a pas rêvé plus jeune, de parcourir le monde équipé d’un sac à dos, de bonnes chaussures de marche, au gré de l’aventure ? Tout le monde, ou presque, en rêve, mais une minorité le fait. Aujourd’hui avec l’internet, il est facile de voyager tout en restant chez soi.
Avant tout, j’aime découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles cultures. Je veux en premier lieu contempler le pays où je vis et toutes ses beautés.
Ensuite, avec de l’imagination, je voyage dans ma tête. Je m’imagine sur le dos d’un éléphant en Inde. Je me vois dans un temple au Tibet en pleine méditation. Je me vois arpenter les avenues de Paris ou de Rome découvrant les vieux bâtiments et inventant leur histoire et ceux qui les ont habités.

Que je sois en auto, en vélo ou à pied, je me transpose dans un lieu inconnu que je parcours de long en large. Ce genre de voyage m’apaise et me permet d’apprécier l’endroit où je vis, car j’ai l’impression de l’avoir quitté souvent et je reviens à mon port d’attache comme tous les marins, satisfaite de mes découvertes toujours nouvelles, parfois étranges.
J’ai eu la chance dans ma vie de visiter quelques places, de rencontrer ses habitants.

C’est sûr que pour moi l’idéal serait de voyager à travers le monde, d’observer la nature des pays étrangers. Une nature à la fois très différente dans ses espèces, mais en même temps pareille partout.
Alors, pourquoi pas, en rêve, remplir mon sac à dos, chausser mes souliers, prendre mon appareil photo et partir à l’aventure, sans itinéraire, au gré du vent ou des étoiles en oubliant les malheurs, les tragédies de certains pays et ne voir que ce que la terre et la nature ont à nous offrir.
Dominique Damien
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Merci à tous mes participants et encore cette semaine. Encore une fois, avec le même thème la lecture a permis de découvrir des histoires complètement différentes : drôles, émotives, inventives…

Bon voyage et bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 7 août 2017

Mon premier vol en montgolfière

Un exercice aimé de tous et qui donne toujours de beaux moments.
Des mots pigés dans le dictionnaire au hasard des pages :
Alibi – Breuvage – Apaisant – Montgolfière – Concéder – Diffus – Barrage – Boulimie – Stick – Publiciste.
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Mon premier vol en montgolfière
Voilà plusieurs années, je décidais qu’il était temps que je me lance un défi. En tout cas, un autre défi. J’avais déjà sauté en parachute et j’avais aimé l’expérience. Je devais trouver autre chose qui me ferait autant « triper ».
Je lis alors les annonces dans les guides touristiques et le publiciste le plus important faisait une boulimie d’encarts vantant les bienfaits d’un vol en montgolfière. Il expliquait les moments apaisants que l’on pouvait vivre en survolant les montagnes et le barrage nouvellement construit.
Je devais lui concéder cela. Il aimait vraiment ce qu’il annonçait et on sentait qu’il l’avait expérimenté plusieurs fois. Je fais donc ma réservation pour la semaine prochaine.
Même si je me suis lancé ce défi, l’angoisse commence à me gagner de plus en plus. Je pourrais peut-être ne pas y aller simplement et trouver un bon alibi pour justifier ma lâcheté.
Assise à ma table, mon breuvage frais devant moi, j’ai honte de ce que je viens de penser. Il est hors de question que j’annule. Je dois me lancer et je vais y aller.
Je marche jusqu’au site d’envol, tenant à la main un stick, frappant les herbes hautes et laissant mes idées diffuses aller toutes seules.
Finalement, à 18 h, sous un soleil éclatant, un très léger vent accompagne notre décollage. Seul le bruit du souffle gazeux dans le ballon venait entrecouper le silence total du survol des plaines, des montagnes, des villes et des villages. Le temps s’était arrêté. L’atterrissage se fit en douceur, si doucement que je me croyais encore en vol.
Le pilote a fini par me faire sortir de mon état d’exaltation, car il était temps que je descende de la nacelle.
Ce fut un moment inoubliable que je revivrais n’importe quand.

Dominique Damien

En guise de bâton, j’utilise aujourd’hui ce stick qu’est mon parapluie. Tel était mon désir pour me préserver de la pluie dans mes excursions aux Îles de la Madeleine. Je sais j’ai toujours trop de bagages, ainsi j’ai toujours un breuvage à la main. C’est très apaisant quand j’ai une quinte de toux. C’est aussi un bon alibi que je me concède pour cacher mes émotions. 
Je ne souffre pas de boulimie, car au contraire je me limite dans la nourriture et j’en laisse souvent la moitié. C’est un barrage naturel pour me garder mince. C’est ma publicité. Un jour une grand-mère disait « un bon étalon, ça se garde mince ».
Je sais, je suis très diffus dans mes propos. C’est ainsi que je cache mes réelles intentions, car je vis comme la montgolfière, je suis en ascension.
René
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Encore un gros merci à tous les participants pour leur implication et la facilité qu’ils ont eue pour écrire un texte dans si peu de temps – 20 minutes. Merci à René d’avoir eu la gentillesse de me laisser son texte afin de vous le partager. Comme chaque semaine, avec les mêmes mots pour chacun de nous, nous avons découvert des univers complètement différents reflétant le caractère et le vécu de chacun.
Encore un beau moment.
Bonne semaine à toutes et à tous.