La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

mardi 26 septembre 2017

LA FIN

La fin des croisières, la fin de la semaine pour les passagers, la fin de l’été, car oui ce 21 septembre marquait le début de l’automne. Alors, le thème était tout trouvé : LA FIN.
Il y a toujours une fin à tout, quoi que ce soit.
* * *
La fin
La fin justifie les moyens.
Toute bonne chose à une fin.
C’est le début de la fin.
Ce sont des phrases que l’on emploie souvent.
F I N – Petit mot de trois lettres ayant une grande signification.
Je me souviens lorsque j’étais enfant, ces trois lettres s’affichaient sur l’écran lorsque le film se terminait. Soit elles grossissaient pour emplir l’écran, soit elles apparaissaient l’une après l’autre.
Certaines fois, je n’étais pas mécontente de voir apparaître ces trois lettres, car le film me plaisait moins. D’autres fois, je ne voulais pas les voir. Je désirais que le film dure encore et encore.
Dans la vie, c’est la même chose. Il y a des fins qu’on ne veut pas voir ou vivre et il y a des fins qui nous plaisent, comme la fin de l’hiver ou la fin d’une grippe.
Aujourd’hui, ce 21 septembre 2017 marque la fin de la saison des croisières. Depuis vendredi dernier, chaque jour était une fin. Cette saison a été pour moi une merveilleuse période. Au fil des années, j’ai tissé des liens amicaux avec tous les membres de l’équipage. Cette année, je me suis sentie en famille avec tous.
Cette saison, j’ai rencontré des personnes intéressantes et enrichissantes parmi les passagers. Chaque semaine, le petit groupe des ateliers d’écriture m’a apporté beaucoup et après toutes ces années, je garde encore contact avec certains.

C’est sûr que la saison nous pèse sur les épaules, nous avons tous hâte de nous retrouver chez nous, quitter notre petite cabine et retrouver nos affaires. Mais il va y avoir un manque.
Cette fin-là va me peser sur le cœur. Les premiers temps, je vais m’ennuyer puis petit à petit, je vais reprendre le cours de ma vie.
Très vite, nous arriverons au printemps et ce sera le temps de penser à la nouvelle saison des croisières. Et ce sera le début d’un nouvel été à naviguer sur le fleuve, à rencontrer des personnes intéressantes et retrouver tout l’équipage, ma famille de navigation.
J’arrive donc à la fin de mon texte. Je pourrais continuer encore longtemps et je manquerais de papier et d’encre. Cette fin deviendra bientôt le début d’autre chose.
Alors bon hiver à tous et j’écris les trois petites lettres.
F I N
Dominique Damien

La fin
La fin des soucis inutiles. La fin des tracas idiots. La fin de la fin est un commencement nouveau…
Rêves – rêve d’un monde sans fin où chaque jour est une nouvelle fin vers un jour meilleur.
Rêve d’un jour sans fin où la famille s’agrandit sans fin.
Rêve d’un monde sans fin qui chaque jour s’unit et s’aime sans fin.
Rêve d’une jeunesse sans fin, non pas avec le poids des ans, mais avec un esprit qui, sans fin, pense à repousser la fin de se rendre utile.
Rêve de musique et chansons qui, sans fin, nous trottent dans la tête.
Rêve que la fin de la belle saison nous ouvre de beaux jours où, sans fin, nous allons contempler la beauté des couleurs qui vont nous entourer sans fin.
La fin du jour nous ouvre une belle nuit étoilée.
En résumé, pour moi la fin est le commencement de bien des choses.
Marie-Thérèse (fidèle participante)
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Nous voici donc à la fin de ces ateliers qui, comme chaque année depuis 5 ans, m’ont permis de passer une heure par semaine avec des personnes de cœur qui n’ont pas hésité à jouer le jeu des mots et de livrer une partie d’eux-mêmes.
Comme je leur dis, écrire est thérapeutique. L’écriture instantanée comme nous le faisons ne nous laisse pas le temps de trop réfléchir et ce sont les mots du cœur qui viennent en premier.
Je tiens à remercier tous les participants de ces 13 ateliers de 2017. Votre participation en grand nombre m’a fait chaud au cœur. Nous avons vécu des fous rires, des émotions, des larmes, mais chaque semaine ce fut un très beau moment. Je vous dis à l’année prochaine.
Ces dernières semaines, j’ai reçu des textes de participants qui préféraient travailler leur écrit. Dans mon prochain blogue, je vous les partagerai.
Merci à tous participants ou lecteurs de ce blogue.
Bonne semaine à toutes et à tous.



dimanche 17 septembre 2017

Le fleuve Saint-Laurent (suite)

Deuxième partie des textes reçus.
* * *
Au départ, c’était pas gagné : j’ai peur de l’eau, je n’aime pas les bateaux et suis légèrement claustrophobe dans les lieux confinés.
Ma cousine Annick, Canadienne pure souche, bien que d’origine bretonne, m’a tant vanté les Îles de la Madeleine qu’elle m’a convaincue de m’y rendre lors de mon prochain séjour au Canada.
Ici, tout est démesuré : les villes, les échangeurs (spaghettis en langue locale) et bien sûr les fleuves. Chez vous, plus longs que nos Loire et Seine réunies, ils sont dénommés « rivières ».

Que dire du Saint-Laurent ? Que la notion d’eau qui s’écoule disparaît, que cette étendue est une mer intérieure dont les rives disparaissent, laissant place à une apaisante surface.
Non, je n’ai pas eu peur sur le Saint-Laurent. Le mot Saint y est-il pour quelque chose ? Et que vient y faire Laurent ? Il faut dire qu’au Québec, les Saint sont plus nombreux que dans tout le Paradis.
Il aurait fallu le connaître plus rude, quand la glace enserrait les rives, ou que la débâcle du printemps laissait augurer un ciel plus clément.
Oubliant les fleuves tumultueux d’Afrique ou le Mékong grouillant de ses marchés flottants, j’ai trouvé ici la plénitude et la paix. Merci à ce beau fleuve.
Je pourrais désormais faire mienne la devise :
« Je me souviens »
Marie-France
Je me souviens du fleuve Saint-Laurent comme d’un énorme bras de mer. Il m’entoure et me caresse de ses flots innombrables. Toute petite devant ce monstre marin, il m’apporte quiétude et paix, le jour avec lui comme avec un enfant chéri, le soir son silence me calme et m’endort.
Les marins le respectent et souvent le domptent. Les vents forts ne les troublent pas. Les vagues qui embrassent bien des bateaux font la joie des équipages. Les habitants le long de son sillage le saluent allègrement. Ils sont plusieurs à se nourrir de lui.
Je me souviens du fleuve Saint-Laurent comme d’un ami chéri.
G.
Le fleuve Saint-Laurent
Je navigue pour la première fois sur le Saint-Laurent. Ça fait longtemps que j’avais envie de le découvrir. Voir ses berges, reconnaître des villages que j’ai déjà traversés en voiture, vus sur une carte ou à la télévision me fascine. J’aime faire des hypothèses sur le nom du village qui se présente à moi et sur le vécu de ses habitants. J’aime voir les êtres qui y vivent.
Par-dessus tout, j’aime admirer la lumière du soleil qui se reflète sur son eau. Cela me ravit et m’apaise. J’ai l’impression que l’Univers est en harmonie à ces moments-là. Que ce soit la lumière du matin, de la journée ou celle de la fin du jour, chaque moment m’émerveille.
Cette nuit, j’ai entrevu une autre facette du Saint-Laurent. Celle où il est malmené par le vent. Cette face-là, je préfère la voir sur image plutôt que de ressentir ses effets.
Je sais qu’il me reste beaucoup encore à découvrir sur ce majestueux cours d’eau qui traverse notre terre.
Marie-Reine
Le courrier du cœur (correspondance scolaire)
Je me souviens qu’à Pointe-au-Père, sur le fleuve, j’avais visité un petit musée. J’ai examiné les artefacts. Les uns étaient des bébelles de riches, mais d’autres racontaient la détresse des immigrants.
C’était une histoire merveilleuse comme tout ce qui se produit sur ce magnifique cours d’eau qu’est le Saint-Laurent. Comme beaucoup de Canadiens, je ne connaissais pas la nature grandiose, mais aussi cruelle du fleuve.

Les artefacts que je regardais avec tant d’attention me racontaient l’histoire d’un naufrage, un naufrage dont j’aurais dû connaître l’origine puisque c’était notre Titanic canadien : L’Empress of Ireland.
La belle luxueuse pipe avait appartenu à un richissime passager que le fleuve avait avalé sans scrupule. La poupée chiffonnée, création d’une maman aimante, était un don d’une survivante, une fillette irlandaise sauvée in extremis par un marin intrépide.
Tous ces objets, ces artefacts recelaient des espoirs, des succès des tragédies humaines.
Pauline
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Un beau sujet qui tient à cœur à beaucoup d’entre nous.
Je remercie tous les participants pour leur participation et encore une fois de beaux moments durant cette heure bien remplie, riche en émotions et en partage.
Bonne semaine à toutes et à tous.

Le fleuve Saint-Laurent

Le thème cette semaine, Le fleuve Saint-Laurent. Ses beautés, ses richesses.
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Le fleuve Saint-Laurent
Depuis les 6 dernières années, je navigue sur le fleuve Saint-Laurent plusieurs semaines d’affilée.
C’est incroyable de voir cette étendue d’eau d’une côte à l’autre. La couleur de ses eaux différentes entre Montréal et la Gaspésie.
Je m’imagine :
« Jeune matelot parti des côtes de Bretagne en direction de la route des épices, comme bien d’autres. Après avoir traversé l’océan, nous découvrons la première terre. Mais, nous ne sommes pas en Inde, nous sommes de l’autre côté.
Qu’à cela ne tienne, continuons ! Nous entrons dans un détroit qui n’est pas encore inscrit sur les cartes marines. C’est évident, car c’est la première fois que nous y entrons. Avec prudence, nous avançons et découvrons des îles isolées. Nous continuons et suivons la route maritime qui s’ouvre devant nous. Cette voie se rétrécit. Nous entrons maintenant dans un fleuve.
Que de beautés autour de nous ! La nature sauvage verdoyante nous entoure. Des animaux marins sautillent de chaque côté de notre caravelle. Ils nous amusent et nous aident à chasser l’angoisse qui nous étreint depuis que nous sommes entrés dans ce lieu inconnu. C’est d’une telle beauté que rien ne peut nous arriver. Du moins, nous l’espérons.
Je reste sur le pont du bateau à contempler le paysage et imagine ma vie à terre, au bord du fleuve. J’espère que mon capitaine a la même idée. Je resterai avec lui. »
J’aurais aimé faire partie de ces premiers colons qui ont navigué sur ce fleuve et nous ont permis après toutes ces années de profiter du fleuve, de naviguer sans souci en appréciant la vue des levers et des couchers de soleil et en côtoyant les animaux marins qui l’habitent.
C’est un privilège pour moi de vivre cela chaque année et de le partager avec vous tous.
Bonne fin de navigation
Dominique Damien 
Le fleuve, dans sa majesté, est une image de la vie. Il coule, comme le sang dans les veines, il amasse tout ce qui flotte et l’emporte comme la vie amasse expérience après expérience. Il est majestueux comme peut l’être l’existence.

Il est silencieux et respecte les confidences qu’on peut lui faire. Le fleuve chante et son chant peut être doux comme une belle journée ensoleillée ou peut gronder comme par la tempête où il hurle avec un son continu de clapotis.
Enfin, il coule, il coule, il s’enroule autour des piliers de ponts, mais comme la vie, il passe. Heureusement, il est éternel sur terre, mais la vie doit finir pour devenir éternel amer.
Gérald
Le fleuve Saint-Laurent
« Faites attention, les filles, n’allez pas trop près de la rive, il vente toujours près de l’eau. Pierrette jette un œil sur tes sœurs, tu sais que Gisèle entraîne souvent Jeannine sur un terrain dangereux… »
Tant de souvenirs, tant de mémoire reliés à l’eau, à ce si grand fleuve Saint-Laurent. Jeune, j’habitais sur la Rive-Sud de Montréal, à vingt minutes du fleuve. Comme récompense ultime, nos parents nous emmenaient piqueniquer près du fleuve lorsque l’été le permettait. Les souvenirs qui me reviennent sont toujours, ou sont très souvent reliés au DANGER du fleuve.
Pourtant, se rendre en auto sur le terrain rempli de fleurs sauvages qui attiraient les oiseaux, les papillons, l’air du fleuve avait quelque chose de frais, de nouveau, d’excitant pour moi qui vivait dans une petite ville, St-Rémi… si loin de l’eau.
Juste à parler du fleuve à la maison, c’est comme si nous projetions d’aller à la mer. De gros bateaux avec leurs signaux sonores et leur fumée brunâtre, leurs différentes couleurs, leurs écriteaux ou plutôt leurs grosses lettres écrites ici et là, me fascinaient. C’est la raison pour laquelle j’avançais si proche que mes pieds s’enfonçaient dans l’espèce de boue et de petites roches et que mes souliers blancs du dimanche en portaient les traces si longtemps.
À cette époque de ma vie, je n’avais pas encore conscience de toute l’importance de tout l’impact social, environnemental, économique que représentait cette immense étendue d’eau.
En grandissant, vers la vingtaine, je conduisais l’auto de mon paternel si je voulais aller dans le « Grand-Montréal » comme le surnommait ma mère. Il me fallait dépasser ma peur des hauteurs en franchissant le long pont Jacques-Cartier.
Gisèle
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Cette semaine, ayant reçu généreusement plusieurs textes, je vais les publier en 2 blogues différents.
Le fleuve Saint-Laurent nous a tous inspirés. Certains le découvrent en naviguant dessus, d’autres ont vécu sur ses rives. Qu’on l’aime ou qu’on le craigne, tous, nous avions quelque chose à en dire et à partager.

La suite dans le blogue suivant.