La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

dimanche 27 septembre 2015

Nostalgie et au revoir.

Nostalgie et au revoir. Dernière semaine de croisière pour la saison 2015. Dernier atelier d’écriture avec un grand groupe qui tous ont raconté leur voyage à leur façon. Ce voyage qui est venu les bouleverser, les faire grandir, leur faire voir la vie d’une tout autre façon. Voici les textes de cette semaine :

* * *

Îles de la Madeleine

J’ignorais votre existence jusqu’à la semaine dernière. Par un concours de circonstances des plus imprévues me voilà embarquée pour une croisière inattendue.

Remonter le St-Laurent, d’abord; partir sur les traces de Jacques Cartier, jamais je ne l’aurais espéré. Moment délicieux, au fil de l’eau, paysage serein, port accueillant, on se laisse bercer, emporter. On oublie tout ce qui peut-être source d’inquiétude.

Puis les Îles.

Déjà, nous sommes charmés par leur nom. Nous décidons de les découvrir à notre rythme. Le vélo sera pour nous un moyen de déplacement idéal, nous permettant de faire des haltes où nous voulons, de rencontrer de nombreux insulaires.


Tous nous ont séduits par leur hospitalité, leur facilité à engager la conversation et nous avons adoré leurs expressions et leur accent savoureux.

Quant au paysage, c’est une succession de merveilleuses cartes postales. Nous avons aimé ses maisons aux couleurs si chatoyantes, à l’architecture sobre et élégante. Chacune a son cachet et elles ont cependant des points communs.

La population est certes clairsemée, mais omniprésente dans ces paysages verdoyants et légèrement vallonnés.

Reviendrons-nous un jour?
Qui sait?

Michèle

Mon premier voyage seul.
Je me regarde et je regarde.
Je me dirige sur le chemin.
Il y a moi et les autres.
Les gens se sont avancés.
Je me suis retrouvé.
J’ai avancé et j’ai rencontré
Des gens pour apprécier
Cette vie qui me sourit.

Je suis l’autre, on n’est pas seul.

Merci, merci, merci
La vie.

Jean-Gérard

Mer de mes Îles.

Je me souviens de la mer de mes Îles.
Chaque année quand je reviens dans ma terre natale, mon regard est d’abord attiré par ces teintes de bleu.

J’ai vécu 19 ans sur ces îles. Je pouvais les voir changer été comme hiver, quoiqu’à ce moment c’était sous un couvert de glace qu’elle se cachait.

Je me souviens des soirs d’été les soirs de pleine lune. Les rayons de cet astre scintillaient comme une traînée bleue.

Les jours de tempête, je me souviens aussi de ces rages de félin qui venaient gruger les falaises et le bruit des flots agressait nos oreilles.

Pour moi, cette mer fut aussi nourricière pour mon père, mais combien inquiétante pour ma mère. Chaque fois que je la revois, plein de souvenirs refont surface, ma mémoire n’a rien oublié.

Imelda

J’ai aimé le voyage sur le CTMA.
Voir la nature des Îles de la Madeleine.
La bouffe était bonne sur le bateau.
Les gens sont accueillants.
J’ai vu la baleine à Pointe-aux-Loups.
La plage c’était beau.
J’ai aimé la musique sur le bateau.
J’ai aimé le coucher de soleil et le lever du soleil.

Stéphane



Un rêve.

Il y a une quinzaine d’années, mon rêve était de voir les Îles de la Madeleine. Chaque fois que j’entendais parler des Îles je rêvais à ce moment-là.

Aujourd’hui, le 18 septembre 2015, mon rêve se réalise.

Je pris le Vacancier, le bateau qui va aux Îles. Quand je suis arrivée, il y avait un des membres d’équipage qui m’attendait avec un beau sourire. Il m’offrait de l’eau citronnée. Cela commence bien mes vacances, car c’est dans ma palette de saveur.


Je suis en attente que l’on nous appelle pour embarquer dans la navette moi et mon conjoint.

L’appel se fait. On se lève, on va vers la navette.
Arrivée à la passerelle, j’embarque. On voit les sourires nous accueillir.

Je ressens en moi une grande joie, car là c’est vrai. Plus question de reculer. Je suis là, le pied dans le bateau en train de réaliser un rêve.

Le premier jour, c’est comme si cela faisait plus d’un jour que j’étais à bord. Le temps ne compte plus. Je suis là à regarder tout autour de moi. Les gens sont à ma disposition.
Le temps de contempler les merveilles de la nature. Les maisons au large, la forêt, l’eau qui passe sous le bateau et qui fait des vagues. Se laisser bercer par les vagues que fait le bateau.

Sybyle

Impression du dîner gastronomique de la croisière sur le CTMA le samedi 19 septembre 2015.

Chacun des cinq services plaisait tout autant à l’œil qu’au palais. Dès le premier plat, on sentait une harmonie entre chacune des pièces à goûter, mais un élément de surprise s’y détachait.

Cette belle harmonie se démarqua par exemple lors du potage. Bien chaud, il dégageait tous les parfums d’herbes et d’assaisonnement avec équilibre, sans qu’un en particulier n’émerge pour le briser, un peu comme un orchestre qui joue à l’unisson. Les convives à notre table étaient ravis et ne tarissaient pas d’éloges.

Et ce fut ainsi jusqu’au dessert. Bien que je les évite normalement, car trop sucrés, trop gros, j’ai pu déceler rapidement au premier coup d’œil la qualité de la composition. La pâtisserie n’était pas trop sucrée à peine, juste bien à mon goût. Le moelleux coulant se mêlait agréablement au goût d’érable, de pommes fondantes et du croustillant de la petite tuile.


Enfin la surprise de la fin se révéla un vrai cadeau, tout comme le fut ensemble du repas.

J’ajouterai qu’habituellement, je fréquente un restaurant pour y retrouver des mets que je me sens incapable de préparer, des mets bien réussis, mais qui m’enchantent pour en faire une belle expérience culinaire.

Ce fut le cas sur toute la ligne au soir de ce dîner gastronomique. J’y penserai et le savourerai encore longtemps.

Christiane

Les voyages

Visiter son pays, voilà mon pari.
Les Îles m’ont conquise.
Je revois ses falaises rouges, ses maisons disséminées aux quatre vents.

La Grave fut mon havre de paix, j’ai pu me blottir à la chaleur de son « café ». Le piano resta muet, mais le charme opéra quand même. Les artisans, tous plus chaleureux les uns que les autres, me firent découvrir des petits trésors. Moi qui m’étais juré de ne rien acheter, car j’ai déjà tout ce dont j’ai besoin, me semble-t-il. Eh bien non! Ils avaient un bijou avec une pierre de ma région soit de l’Outaouais. J’ignorais que ma région abritait une pierre d’un bleu violet si magnifique. Moi qui adore le bleu, me voilà conquise.

J’arbore donc à mon annulaire une délicate bague artisanale sertie de « ma » pierre de l’Outaouais. Moi qui croyais tout posséder ce dont j’avais besoin, me voilà repartie des Îles avec mon petit présent de moi à moi.

Merci les Îles.

Partir de si loin pour se retrouver face aux trésors de sa région, c’est si spécial.

Ginette

Ces Îles qui m’accueillent m’offrent un moment de réflexion et de repos. Loin des bruits de la ville me voilà au paradis sur terre, ou plutôt sur mer.

Ce qui me fascine dans un premier regard, c’est l’horizon. Cette ligne au loin qui me donne le goût de rêver tout en dégustant le moment présent.


Ces tons de bleu avec quelques pastilles de blanc sont comme une œuvre en mouvement. Une toile interactive avec mes émotions.

Mon second regard s’émerveille devant les maisons colorées et le relief des vallées. Wow, ces couleurs éclatantes ne me laissent pas indifférente. Elles créent une joie profonde à l’intérieur de moi et le goût de courir en pensée seulement puisque je demeure consciente que je n’ai plus le souffle pour ce genre de course.

Jocelyne

75 mois et un peu plus.

Il y a 75 mois et un peu plus, je déposais mes bagages sur un archipel situé dans le golfe du St-Laurent. L’émerveillement a duré 75 mois et un peu plus.

Les paysages, les couleurs selon les saisons, les odeurs de la nature et de la mer, les sons reliés à la vie maritime.

Même après tout ce temps, quand je me promène, j’ai encore les yeux grands ouverts et je suis ébahie par ce que je découvre. Chaque matin, mon paysage était différent.

Hier, après 75 mois et un peu plus, en quittant le port de Cap-aux-Meules, la nostalgie s’est emparée de moi. Eh oui! Je quitte mes îles pour plusieurs mois en me promettant d’y revenir.

Je veux graver dans ma mémoire tous les endroits qui ont fait mon quotidien. Inconsciemment, durant ces 75 mois et un peu plus, j’ai photographié les îles, je les ai immortalisées dans mon ordinateur. J’apporte dans mes bagages les couleurs, les odeurs, les sons qui m’aideront à me rappeler.

Dans 9 mois et un peu plus, je reviendrais goûter à nouveau ces lieux et me ressourcer dans ces îles qui m’ont tellement apporté, qui m’ont tellement fait grandir.

Je pars le cœur un peu gros, mais avec tellement de souvenirs heureux que le temps passera vite avant mon retour que j’espère déjà.

Dominique Damien

Un gros merci aux participants de cette semaine. J’ai passé un très beau moment en votre compagnie.
Un grand merci à tous les participants de cette saison 2015, vous avez tous enrichi mes ateliers.
C’est le cœur en peine que je finis la saison, mais je sais que je reste en contact avec nombre d’entre vous et je vous en remercie.

Au plaisir de vous revoir bientôt, qui sait, ou de vous lire.


Bonne semaine à toutes et à tous mes fidèles lectrices et lecteurs.

lundi 21 septembre 2015

Semaine d'émotions et de découvertes.

Semaine d’émotions et de découverte. Croisière en direction d’Havre-St-Pierre, l’histoire de ces navigateurs partis à la recherche d’une terre d’accueil. Une journée intense où je ne savais où poser le regard tant l’énergie que je ressentais me bouleversait. Ce sentiment fut ressenti par les passagers en visite aux Îles et leur texte en témoigne. Bien des larmes ont coulé lors de mon atelier d’écriture, des larmes d’émotions qui font du bien au cœur.

* * *


Les Îles de la Madeleine, vous voilà enfin!
Vous avez été un de mes rêves, la visite est brève.
Mais les souvenirs sont nombreux.
Premier voyage sur le fleuve, je m’abreuve.

Je me nourris de vos merveilleux paysages,
Même le ciel est à découvrir.
Et que dire des couchers de soleil époustouflants?
La magie s’installe, je me sens chez moi.

Par quel bord commencer, les sites sont nombreux.
Ma sœur et moi décidons de prendre un taxi.
Nous aimons toutes les deux partir à l’aventure.

Jean-Claude arrive, c’est un gentil Madelinot
Qui nous trace notre route,
Nous explique ce qui peut être intéressant,
À commencer par Havre-aux-Maisons.

J’y tiens. Une amie, maintenant âgée,
M’a souvent parlé de son patelin.
La curiosité l’emporte, Havre-aux-Maisons
C’est vers toi que nous allons.

Se promener sur ton île, sans raison,
Sauf celle de connaître ton histoire
Et de rencontrer ces Madelinots débrouillards
Qui nous parlent de leur parcours et de leurs passions.

Durant le trajet, mes yeux observent la mer,
Qui entoure ces îles comme un secret bien gardé.
La mer, elle est calme, elle fait rêver.

Hélène

C’était mon troisième voyage aux Îles depuis 2006.

À chaque fois, je découvre et redécouvre la fierté de ses habitants, fiers de leur histoire, fiers de leurs racines.

Je les envie et les admire. L’épopée de ce coin de pays m’a toujours fasciné. Le courage des pêcheurs, l’accueil des Madelinots me réconfortent et me donnent l’élan nécessaire pour continuer à avancer et surtout le goût de revenir encore et encore et encore…

Marc



Des Îles de la Madeleine à Havre-St-Pierre.

D’errance en errance, ils ont fait leur vie sur un archipel au cœur du golfe du St-Laurent. Les Acadiens ont essayé de se rebâtir une vie loin de tous les tumultes et de toutes les guerres dont ils ne voulaient pas se mêler.

Malheureusement, la vie n’était pas facile pour tout le monde. Certaines familles ont décidé d’embarquer sur des bateaux à la recherche d’une terre d’accueil, d’un avenir plus prometteur pour tous et pour leur descendance.

Après plusieurs déboires, ils découvrent un endroit appelé « La pointe aux Esquimaux », une terre au bord de l’eau, une terre où ils pourraient faire la pêche comme ils le faisaient aux Îles.

Ils s’y sont établis en 1857 et fondé Havre-St-Pierre. Leur attachement à la terre de leurs ancêtres était tel que, même aujourd’hui, ils en ont gardé le langage. Partout dans les rues, on retrouve un lien avec l’Acadie. Les plaques de rues sont bleu-blanc-rouge avec l’étoile symbolisant l’Acadie.

Notre escale à Havre-St-Pierre m’a bouleversée au plus profond du cœur. Je ne suis pas madelinienne d’origine, mais j’ai appris à vivre comme eux, j’ai connu l’histoire des Acadiens qui est devenue la mienne.

Lorsque j’étais jeune, durant mes années d’école en France, personne ne m’a enseigné l’histoire de l’Acadie et la façon dont la France les a traités. Je ne peux racheter ce qui a été fait dans ces années-là et c’est peut-être la raison de mon affection à ce peuple.

L’accueil chaleureux des St-Pierrais, les entendre raconter leur vie présente tout en gardant un lien avec les Îles de la Madeleine était toute une expérience. Bien sûr, il a fallu repartir, reprendre le bateau.

Voir les centaines de drapeaux acadiens flotter, tenus par les passagers et les habitants présents sur le quai, restera gravé dans ma mémoire comme un des plus beaux moments de ma vie.

Cette journée a amplifié en moi mon appartenance à l’Acadie, à ce peuple qui en aurait beaucoup à apprendre à de nombreux peuples du monde.

Merci Havre-St-Pierre pour cette belle journée. Je reviendrai et certainement plus longtemps en apportant et en brandissant fièrement mon drapeau acadien.

Dominique Damien

Un grand merci aux participants qui, malgré la programmation, ont choisi de passer une heure en ma compagnie et m’ont fait vivre un merveilleux moment. Je les remercie également de me permettre de vous offrir un peu d’eux à travers leur texte.


Bonne semaine à toutes et à tous.