La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

lundi 8 février 2016

La ville fantôme

C’est décidé, je pars pour l’aventure, pour découvrir un autre monde, pour rencontrer d’autres gens et me mêler à leur vie.

Comme les chevaliers d’antan, j’enfourche mon fier destrier… enfin, je m’installe au volant de ma petite voiture et me voilà partie.

Je roule, j’enfile les kilomètres vers une destination inconnue pour moi, que je vais découvrir sous peu. Je traverse une petite ville, bien ordinaire, identique à toutes les villes que je connais. 

Je continue. Mon but n’est pas encore atteint. La nature autour de moi est luxuriante et je chante les chansons qui sortent des haut-parleurs. Je ne vois pas le temps passer et tout à coup je m’aperçois que le soleil décline à l’horizon. Il est temps que je m’arrête, que je sorte ma tente et m’installe pour la nuit. Dans la pénombre, je vois des silhouettes de maisons au loin. C’est un endroit calme et isolé. Je suis sûre que les résidents n’auront aucune d’objection à ce que je m’installe aux abords de leur village.

Aucun son, aucune vibration de toute sorte ne viennent troubler mon sommeil. À croire que tous les habitants se sont couchés très tôt. Je n’ai aucun mal à m’endormir profondément et me laisser emporter dans des rêves de rencontres extraordinaires.

La chaleur du soleil me réveille à travers la toile de ma tente. Toujours aucun bruit. Je regarde ma montre : 9 h 30. C’est incroyable ce silence lourd et angoissant. Que se passe-t-il dans ce village? Il me semble bien avoir vu un certain nombre de maisons pas trop loin. Il doit bien y avoir des enfants. Et nous savons tous que les enfants se lèvent de bonne heure et ne s’empêchent aucunement de crier en jouant dehors, surtout en plein été.

Je passe la tête par l’ouverture de mon abri. Je scrute autour de moi. Personne. Aucune âme qui vive. Des maisons cossues, bien bâties, alignées le long du chemin, l’herbe tondue de près. Seuls quelques oiseaux témoignent par leur chant que la vie ne s’est pas arrêtée totalement.

Je pars à la découverte. Cela semble si irréel que j’ai l’impression d’avoir immergé dans une carte postale. Rien ne bouge. Les bâtisses d’un autre temps ayant résisté aux vents, à la pluie, à la neige, semblent indestructibles. 


Tiens cela ressemble à une école. Je m’y aventure. J’avais raison. Les pupitres attendent les élèves disparus. Je ferme les yeux en essayant de m’imaginer cette classe pleine de jeunes bambins curieux d’apprendre à lire, à écrire, de connaître leur histoire.

Leur histoire… Justement, que leur est-il arrivé?

Je visite certaines maisons. Vides. D’autres ont eu moins de chance. Elles ont perdu le combat contre les intempéries à l’extérieur comme à l’intérieur. 












Je continue mon exploration. Je me demande ce qui a pu entraîner tous ces gens à quitter ainsi ce lieu magnifique. Ce n’est pas le manque d’eau. J’entends une rivière couler et en levant les yeux, je vois très bien une cascade à gros débit.



Mais que s’est-il donc passé ici? Depuis combien de temps?

Je suis à la fois angoissée et intriguée. J’aimerais en savoir plus, mais je ne veux prendre aucun risque. Je démonte ma tente, range toutes mes affaires dans ma voiture et reprends le volant. Plus loin, dans la petite ville que j’ai traversée la veille, quelqu’un doit connaître l’histoire de cette ville fantôme.

Je reprends le chemin à l’envers sans précipitation. Hier, il faisait nuit et je n’ai rien vu de tout cela. Au bout du chemin, je vois une arche et une pancarte. En m’approchant, je peux lire :

« MERCI D’AVOIR VISITÉ LE SITE HISTORIQUE DE VAL-JALBERT.
AU PLAISIR DE VOUS REVOIR »

Je freine si brusquement que ma tête a failli frapper mon parebrise. Je fixe la pancarte et me trouve complètement ridicule.

Val-Jalbert, la ville fantôme. La ville abandonnée après la fermeture de la seule usine de pâte à papier qui faisait vivre toute la population.

Je n’ai pas visité une ville fantôme, mais un site historique et touristique témoignant de la vie de ses habitants de l’époque. Ce village était nommé à ce moment-là Ouiatchouan. Un certain Monsieur Jalbert y construisit son usine, alimentée par la chute d’eau, qui fonctionnera de 1901 à 1927. À sa fermeture, tous les habitants partirent pour trouver un emploi ailleurs.
 

Je me souviendrai longtemps de mon périple et de la chance que j’ai eue de vivre une nuit dans ce village historique, laissant mon imagination faire le reste. En y repensant, je n’ai aucun mal à voir les enfants courir, les femmes lavant leur linge à la rivière, les hommes partant travailler et toute cette population se retrouvant pour célébrer des mariages, des naissances ou honorer la mémoire des êtres chers disparus.

Ces gens, je ne les ai pas rencontrés, mais j’ai croisé leur âme dans les ruines, dans l’école, dans les maisons encore debout.

Val-Jalbert n’est pas une ville fantôme. On peut très bien ressentir la vie qui s’y est déroulée durant ces 26 années.

Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 1 février 2016

Un cadavre dans le chalut en numérique

« Alice Grandmaison se promène dans son auto-patrouille. Elle sillonne les rues de Grande-Entrée à environ 60 km des bureaux de la Sûreté du Québec (SQ) à Cap-aux-Meules.

Alice a réalisé son rêve de jeunesse ; devenir inspectrice de police. Dans les années 70, elle obtient son diplôme de l’École de police de Nicolet, petite localité située sur la rive-sud de Trois-Rivières. Après quelques postes dans des régions de petites importances plus ou moins éloignées, elle a été transférée aux Îles-de-la-Madeleine. Malheureusement pour elle, elle relève du bureau de Rimouski. De plus aux Îles, les délits se résument à des excès de vitesse, des contrôles d’alcootest, des violences conjugales. Rien de bien excitant pour Alice qui voulait résoudre des crimes importants. Encore récemment, elle se demandait ce qui avait cloché dans son parcours pour avoir été parachutée dans cet archipel perdu au cœur du golfe Saint-Laurent. Partout où elle avait été en poste, elle avait mené ses enquêtes de main de maître et avait été félicitée par ses supérieurs. Elle avait même reçu des distinctions honorifiques.
Seulement, elle était une femme, une des premières femmes diplômées et aujourd’hui, elle était la seule parmi toutes ses consœurs de l’époque à être encore en poste. Les autres n’avaient pas supporté l’esprit macho de leurs collègues masculins. La pression et le dénigrement étaient trop forts. Alice ne s’était pas laissée impressionner et, par sa ténacité, avait su garder ses distances avec les policiers mâles…
… Malgré les questions, elle n’a jamais rien dévoilé sur sa vie privée qu’elle garde secrète. De plus, aux Îles, la discrétion n’est pas chose évidente, car dans cette petite communauté tout le monde se connaît et tous se surveillent entre eux. Elle n’a jamais été mariée, mais a eu plusieurs relations qui se sont mal terminées. Actuellement, elle vit seule et en est très satisfaite…
… Alors qu’elle est en pleine réflexion, sa radio crépite. On lui annonce la découverte par un pêcheur de ce qui pourrait être des restes humains. Enfin quelque chose d’intéressant arrive aux Îles. Elle va pouvoir démontrer tout son talent à ces machos. Elle doit tout faire pour résoudre cette affaire seule, avant que Rimouski envoie un enquêteur pour prendre l’enquête en main. Si elle y arrive ce sera pour elle une porte ouverte vers un nouveau poste plus enrichissant et finir ainsi sa carrière en beauté.

Elle prit donc l’appel et demanda quelques renseignements.
— C’est Charles Dubreuil qui a appelé, lui expliqua la réceptionniste. Il est proche d’accoster au port de Havre-Aubert.
— Qu’est-ce qu’il a vu? demanda Alice.
— Il dit qu’il aurait ramassé une chose étrange dans sa drague à pétoncles.
— Où ça?
— Proche du Pearl Reef.
— C’est dans quel coin ça?
— Environ dix milles à l’est-nord-est de L’Île-d’Entrée.
— L’île d’Entrée! Et il appelle seulement maintenant qu’il approche du Havre. Ça prend combien de temps avec un bateau comme le sien?
— Un peu plus de deux heures.
— Ah ces maudits pêcheurs! Il aurait pas pu nous appeler aussitôt qu’il s’en est aperçu. Maudite marde, moi qui suis à Grande-Entrée. Je dois me taper 100 km avant d’arriver sur place.
Enragée, Alice coupa la communication… »


Voici le début d’une histoire palpitante qui fait aujourd’hui son apparition dans le monde des livres numériques. En effet, le livre coécrit avec Georges Gaudet, Un cadavre dans le chalut, est désormais disponible en version numérique sur le site Amazon.


Si vous désirez vous le procurer et faire partie des lecteurs qui l’ont déjà bien apprécié, il vous suffit de vous rendre sur le site Amazon de votre lieu de résidence, taper mon nom dans la recherche et mes deux livres apparaîtront, soit Finissants 92 : rencontre ultime au prix de 6,67 $ CA et Un cadavre dans le chalut au prix de 8,40 $ CA.

Un immense merci pour votre encouragement. Faites circuler la nouvelle dans votre famille, à vos amis, vos collègues, qu’ils passent eux aussi le message. Ainsi vous serez fier d’avoir été un des premiers maillons de la chaîne qui a permis à faire découvrir mes écrits à un grand nombre de personnes.

Il est toujours possible de laisser un message sur le site Amazon lors de votre achat ou après la lecture. Faites-moi savoir par qui ou comment vous en avez entendu parler. Ce serait très apprécié.

Bonne lecture et encore merci de m’encourager dans ce vaste monde de la littérature.

Bonne semaine à toutes et à tous.