La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

lundi 30 novembre 2015

Le premier matin de ma nouvelle vie

Dans ma présentation d’un atelier d’écriture, je donne quelques petits « trucs » aux participants pour leur permettre d’attraper la piqûre de l’écriture. L’un d’entre eux est :

Comment commencer!

Pour certains, c’est facile, pour d’autres c’est plus ardu. Je dis toujours qu’il y a deux phrases qui peuvent nous aider :

— Il était une fois
— Je me souviens

Cette semaine, j’ai voulu me prêter à cette technique et, cette nuit, j’ai commencé ce texte :

Je me souviens. C’était un matin de juillet, un début de journée ensoleillée et chaude. Il y a de cela quelques années. C’était le premier matin de ma découverte d’un lieu qui me marquera et par la suite changera ma vie.

Un bruit que je ne connaissais pas encore me réveilla. Ce son deviendra musique à mes oreilles et rythmera mes journées. Il s’agit de la sirène du traversier annonçant son prochain départ. Trois coups 15 minutes avant, deux coups 10 minutes avant et un coup 5 minutes avant l’appareillage.
Tout de suite, j’ai aimé ce que j’entendais. J’avais l’impression de faire partie de ces gens qui vivent au rythme des bateaux. Chaque matin, j’ai entendu cette sirène. Plus tard, quand ce lieu devint mon havre de paix, les matins où le bateau ne voyageait pas, la sirène me manquait.

Donc, revenons à ce premier jour de ma nouvelle vie.

Après un petit déjeuner goûteux et complet, équipé de mon appareil photo, d’un cahier et d’un crayon, du guide touristique, j’ouvre la capote de ma convertible et me voilà partie à la découverte de mon futur environnement, direction est.
J’emprunte pour commencer la route principale, mais aussitôt que je croise une route à ma gauche ou à ma droite, je m’y engage. Je ne crains pas de me perdre, car je finirais toujours par me retrouver soit au bord de l’eau, soit sur la route principale.

Ce parcours m’a permis de découvrir des paysages à couper le souffle. Le soleil faisant ressortir toutes les couleurs qui m’entouraient, il ne m’était pas difficile de pointer mon appareil photo, de le déclencher et de mémoriser une photo superbe. Je reprends la route vers un autre site aussi enchanteur et ainsi de suite durant toute la journée et les journées qui ont suivi.


Ce premier jour, je me suis arrêtée sur une plage où j’ai dégusté une crêpe tout en regardant les vagues venir mourir sur le sable, formant des moutons blancs en surface. Les enfants jouaient et riaient et criaient. Je me suis prise au jeu.
Après ma collation, je me suis avancée sur la plage et pieds nus j’ai marché dans l’eau, un peu fraîche à mon goût, mais si délicieuse. Je me suis offert un massage de pieds au sable blond et à l’eau de mer. Ce que je voyais tout en marchant était époustouflant. Des falaises et des grottes de grès rouge tout autour de moi. J’ai décidé de prolonger mon « séjour » en ce lieu et d’y repartir seulement en fin de journée. Je me suis remplie d’odeur de mer, de chaleur du soleil, du chant des goélands et du paysage qui m’entourait. Il me restait encore plusieurs jours pour visiter les autres endroits.

Cette première journée fut mémorable et l’est encore aujourd’hui. Après un souper léger, j’ai assisté au coucher du soleil. Bien sûr, il y avait beaucoup de monde, mais dans ma tête je me trouvais sur une île déserte et j’étais la seule à avoir le privilège de voir un tel spectacle.

Après avoir flâné encore un peu, je suis allée me coucher la tête pleine de magnifiques images. L’air marin aidant, je ne mis pas de temps à m’endormir pour être à nouveau réveillée par les trois coups de la sirène du bateau. C’est le sourire aux lèvres que j’ai entamé ma deuxième journée d’exploration.

Cet endroit niché au cœur du golfe Saint-Laurent, les Îles de la Madeleine, m’a bouleversée du premier au dernier jour de mes vacances. Sur le chemin de retour, le cœur gros, je me disais que je ne pouvais pas en rester là. Je devais y retourner et, pourquoi pas, y faire mon nid. Cela m’a pris onze mois et je posais mes valises au bord de la mer avec le même émerveillement et la même passion qu’au premier jour.

Je suis une Madelinienne d’adoption, mais les Îles de la Madeleine m’habitent comme aucun autre endroit où j’ai vécu. Dans mon cœur et dans mes racines, je fais partie de cette terre flottant dans le golfe, ces îlots intrigants qui ensorcellent bon nombre de visiteurs.

Je me souviens et me souviendrais longtemps de ce premier matin de ma nouvelle vie.



Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 23 novembre 2015

Des mots pigés au gré des pages

Cette semaine, je me livre à un petit exercice. J’ai demandé à mon conjoint de me donner 10 numéros de page. J’ai alors ouvert le livre de Dan Brown : Le code Da Vinci.
J’ai noté les 10 mots ou groupes de mots au début de chaque page avec lesquels je vais inventer une histoire. Voici la liste :

(Des) saules pleureurs – Paris – comme – (les) carreaux – moderne – c’est exactement – posé – assis – moyens – elle avait réfléchi.

Je me suis donné 3 ou 4 minutes en lisant ces mots, puis… voici le texte :


Justine tourne en rond. Sa vie ne ressemble pas du tout à ce dont elle rêvait. Toute petite, elle désirait plus que tout au monde s’installer dans la capitale. Paris pour elle était la ville où tous ses rêves se réaliseraient. Elle avait fait le vœu de s’y installer.


Puis, elle grandit et malgré elle la vie en décida tout autrement. Elle vit aujourd’hui dans une cité moderne où les rues se croisent perpendiculairement, où vu du ciel son quartier, en ligne droite, est un alignement d’immeubles de façade de vitres et des trottoirs de carreaux noirs et blancs. Elle n’est pas malheureuse. Elle a un bon emploi, des amis fidèles, un appartement comme on en voit dans les grands films américains.

Ce matin, elle fait le bilan de sa vie. Elle se promène dans le parc voisin et regarde les gens autour d’elle. Quelle vie ont-ils? Sont-ils heureux ou tristes? Elle voit un couple de personnes âgées assis sur un banc. De jeunes enfants jouent devant eux. Le bonheur illumine leurs visages et ils parlent tout en se tenant la main tendrement. Après quelque temps, la femme s’aperçoit que Justine les observe. Elle parle à son compagnon et s’approche. Gênée, Justine se lève, mais la femme l’arrête et lui demande de s’asseoir à côté pour discuter. La gentillesse dans la voix de cette femme et son regard doux posé sur elle, Justine se livre. Elle lui raconte toute sa vie, comme jamais elle ne l’avait fait, même avec ses plus proches amis. Elle n’a plus de famille depuis longtemps et de voir cette femme qui lui tient la main, c’est exactement comme si elle avait donné rendez-vous à sa mère, dans ce parc qu’elle côtoie chaque jour.



La femme l’écoute sans un mot, sans quitter son regard. Quelque chose dans l’histoire de Justine la touche profondément. Cette jeune femme ressemble à la fille dont elle rêvait et qu’elle n’a jamais eue. Avec son mari, ils ont eu trois beaux et bons garçons qui leur ont donné cinq petits enfants. Elle avait souvent réfléchi à la relation qu’elle aurait eue avec une fille. Toutes les deux, à travers cette rencontre, comblent un besoin qui manque à leur vie.

La femme se permet de donner un conseil à Justine.

— Donne-toi les moyens et réalise ton rêve. Même si cela reste temporaire, vas-y. Ne passe pas ta vie à te demander si tu aurais été heureuse, si cette ville est vraiment comme tu l’imaginais. Prends le temps de la découvrir et ensuite cela te permettra de savoir si ta vie est là-bas ou si cette vie que tu mènes ici est celle que tu dois continuer.

Justine se remémore cette merveilleuse rencontre. Voilà déjà six mois qu’elle s’est installée dans un petit appartement. Elle a réalisé son rêve. Devant sa fenêtre, des saules pleureurs se balancent au vent.
 Elle a gardé contact avec cette femme croisée un beau jour et lui partage son aventure. Elle ne s’était pas trompée. Paris est une merveilleuse ville, mais elle se sent orpheline. Elle s’était donné une année complète pour décider si elle restait ou si, après s’être abreuvée de tout ce qu’elle pouvait emmagasiner, elle retournerait vers sa vie qu’elle connaît et qui n’est finalement pas si triste que cela. Surtout avec cette nouvelle amie.

Ce voyage l’a changée complètement et elle ne regarde plus sa vie de la même façon. Elle va rester jusqu’au bout de ces douze mois et ensuite elle reprendra son histoire là où elle l’avait laissée, mais avec une tout autre vision et un tout autre intérêt.

* * *

Voici ce que ces 10 mots ou groupes de mots m’ont inspiré dans le moment présent. Un autre jour, cela aurait donné un texte complètement différent et une autre personne aurait écrit une autre histoire.


Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 16 novembre 2015

Expectative ou certitude?

Après une certaine controverse, involontaire de ma part, lors de la parution de mon dernier blogue « Éole, le Dieu du vent », j’avais décidé aujourd’hui de parler d’un sujet beaucoup plus banal tout en l’enrichissant à ma façon. Malheureusement, mon cœur n’est pas très bucolique depuis ce vendredi.

Vendredi 13 novembre. Était-ce voulu? Cela va ajouter des arguments aux superstitieux.

 Justement, ce vendredi je passais la soirée autour d’une table entourée d’amis très chers où l’on débattait de ce chiffre 13. Certains trouvaient des façons pour conjurer le sort, d’autres comme moi avaient une certaine sympathie pour ce chiffre. En effet, c’est mon jour de naissance.

Après ce bon repas, nous avons pris connaissance de l’horreur qui s’abattait à nouveau sur la France. Un massacre encore plus fort qu’en janvier dernier. Nous étions tous rassemblés devant la télé, sans mot, impuissants devant de telles images, de tels évènements.

Je n’ai jamais voulu faire de ce blogue un exutoire à ma colère, cette colère qui m’appartient. Mais devant de tels faits qui touchent mes racines, qui touchent un peuple qui se trouve au centre de tous les conflits Est-Ouest, je n’ai pas l’esprit à la dérision et à l’amusement.


Il y a certains sujets qui semblent aujourd’hui bien anodins et qui provoquent des tensions que je trouve bien ridicules. Souvent, je me demande : 

Comment le monde peut-il vivre en paix alors que 2 voisins sont prêts à aller en cour pour une histoire de haie d’arbres?

Il y a toujours eu des guerres de pouvoirs, de religions. C’est dans les gênes de l’homme de s’approprier les biens d’autrui. Au tout début de l’humanité sur terre, l’homme avait besoin de tuer pour se nourrir et cela occupait tout son temps. Avec le progrès et un nouvel équipement, il s’est retrouvé avec des temps libres. Son instinct de chasseur ne l’ayant pas quitté, il a décidé de s’attaquer à son peuple voisin en premier lieu puis au reste du monde. Les colonisations ont commencé avec tous les massacres dont l’homme est capable.

Y aura-t-il une fin à toutes ces guerres? Je ne le sais pas vraiment, même j’en doute. Malgré l’évolution des médias, bien que de telles horreurs soient connues par le reste du monde, le marché des armes rapporte beaucoup plus que la vie de pauvres innocents qui ne désirent qu’une seule chose – Vivre Libre – libre de s’exprimer, libre de ses opinions, libre de croire et d’honorer qui il veut, libre de vivre comme il le veut.

J’ai de la peine et de la crainte pour mes enfants et mes petits-enfants. Le monde qui s’ouvre à eux est très incertain. L’homme est capable d’aller sur la lune, d’explorer l’espace, mais il est incapable de vivre en paix et de respecter son voisin. Tout cela à cause d’une religion et d’un pouvoir sur le pétrole. Il est temps de nous réveiller et de crier haut et fort notre volonté de vivre dans un monde où le soleil brille, où la nature est luxuriante, où la faune comme l’humain peut se déplacer sans craindre de se faire anéantir.

Je veux croire que ce jour viendra.

Bonne semaine à toutes et à tous.

dimanche 8 novembre 2015

Éole, le Dieu du vent.

Dieu du vent dans la mythologie grecque, Éole est le régisseur des vents dans les récits de Homère. Le vent, cette énergie renouvelable qui est sous-exploitée.

Pourtant, les éoliennes existent depuis très longtemps. Il n’était pas rare autrefois de voir ces éoliennes à eau à côté des maisons ou des fermes. Installée sur un grand pylône, une roue faite de panneaux de tôles reliés au centre cherchait le vent à l’aide de son gouvernail en arrière et servait soit à pomper l’eau ou, plus tard, à faire de l’électricité. Dans tous les bons vieux films américains, il y a toujours cette image. Elles ressemblaient aux moulins à vent.

Puis, l’éolienne fut délaissée. Le premier choc pétrolier des années 1970 remet cette technologie en avant plan.

En 2005, j’ai eu la chance de visiter le centre d’interprétation des éoliennes à Cap-Chat en Gaspésie. Je me trouvais, avec d’autres visiteurs, au pied du parc des éoliennes, accompagnés par un guide. Nous étions entourés de mâts gigantesques surmontés de pales qui tournaient avec le vent léger de cette journée ensoleillée.

Nous n’avions aucune difficulté à entendre les explications du guide en pleine nature. J’ai été charmée ce jour-là par ces « dames du vent », ces servantes du Dieu Éole. Je trouvais qu’elles flirtaient avec cet élément, qu’elles le charmaient.


Depuis ce jour, j’ai une certaine fascination pour ces moulins à vent modernes et chaque fois que j’en aperçois au loin, je ne peux m’empêcher de faire un détour pour les admirer et les prendre en photo.


Quelle ne fut pas ma surprise, lors de mon arrivée à Sainte-Martine! Depuis mon salon, je vois les pales d’une éolienne en mouvement. Eh oui! à quelques kilomètres de chez moi, des éoliennes trônent fièrement dans les champs. Alors oui, j’ai pris mon auto, je me suis rendue le plus près possible. Je sentais une attirance, comme un aimant. Je n’ai pu m’approcher très très près, mais elles étaient là devant moi, aux abords d’une ferme.

J’ai beaucoup de mal à comprendre l’animosité face aux éoliennes. Je préférerais être alimentée en électricité par une éolienne que par tout autre moyen comme le pétrole. Certains disent qu’elles sont bruyantes, d’autres que cela détruit le paysage… Je ne débattrais par sur ce sujet, car pour moi c’est une perte de temps.


Nos ancêtres construisaient des éoliennes et bien avant cela, des moulins à vent furent érigés. Depuis longtemps on cherche à maximiser l’énergie du vent. Une énergie renouvelable et dans certaines régions une énergie très présente.

Je laisse les détracteurs de côté et je continue d’admirer ces « dames du vent » qui me fascinent chaque fois que je prends la route et que je les croise. J’irais encore à leur pied pour les photographier et me remplir les yeux de leurs mouvements gracieux.

Bonne semaine à toutes et à tous.