Deuxième partie des textes reçus.
* * *
Au départ,
c’était pas gagné : j’ai peur de l’eau, je n’aime pas les bateaux et suis
légèrement claustrophobe dans les lieux confinés.
Ma cousine
Annick, Canadienne pure souche, bien que d’origine bretonne, m’a tant vanté les
Îles de la Madeleine qu’elle m’a convaincue de m’y rendre lors de mon prochain
séjour au Canada.
Ici, tout
est démesuré : les villes, les échangeurs (spaghettis en langue locale) et
bien sûr les fleuves. Chez vous, plus longs que nos Loire et Seine réunies, ils
sont dénommés « rivières ».
Que dire
du Saint-Laurent ? Que la notion d’eau qui s’écoule disparaît, que cette
étendue est une mer intérieure dont les rives disparaissent, laissant place à
une apaisante surface.
Non, je
n’ai pas eu peur sur le Saint-Laurent. Le mot Saint y est-il pour quelque
chose ? Et que vient y faire Laurent ? Il faut dire qu’au Québec, les
Saint sont plus nombreux que dans tout le Paradis.
Il aurait
fallu le connaître plus rude, quand la glace enserrait les rives, ou que la
débâcle du printemps laissait augurer un ciel plus clément.
Oubliant
les fleuves tumultueux d’Afrique ou le Mékong grouillant de ses marchés
flottants, j’ai trouvé ici la plénitude et la paix. Merci à ce beau fleuve.
Je pourrais
désormais faire mienne la devise :
« Je
me souviens »
Marie-France
Je me
souviens du fleuve Saint-Laurent comme d’un énorme bras de mer. Il m’entoure et
me caresse de ses flots innombrables. Toute petite devant ce monstre marin, il
m’apporte quiétude et paix, le jour avec lui comme avec un enfant chéri, le
soir son silence me calme et m’endort.
Les marins
le respectent et souvent le domptent. Les vents forts ne les troublent pas. Les
vagues qui embrassent bien des bateaux font la joie des équipages. Les
habitants le long de son sillage le saluent allègrement. Ils sont plusieurs à
se nourrir de lui.
Je me
souviens du fleuve Saint-Laurent comme d’un ami chéri.
G.
Le fleuve Saint-Laurent
Je navigue
pour la première fois sur le Saint-Laurent. Ça fait longtemps que j’avais envie
de le découvrir. Voir ses berges, reconnaître des villages que j’ai déjà
traversés en voiture, vus sur une carte ou à la télévision me fascine. J’aime
faire des hypothèses sur le nom du village qui se présente à moi et sur le vécu
de ses habitants. J’aime voir les êtres qui y vivent.
Par-dessus
tout, j’aime admirer la lumière du soleil qui se reflète sur son eau. Cela me ravit
et m’apaise. J’ai l’impression que l’Univers est en harmonie à ces moments-là.
Que ce soit la lumière du matin, de la journée ou celle de la fin du jour,
chaque moment m’émerveille.
Cette
nuit, j’ai entrevu une autre facette du Saint-Laurent. Celle où il est malmené
par le vent. Cette face-là, je préfère la voir sur image plutôt que de
ressentir ses effets.
Je sais
qu’il me reste beaucoup encore à découvrir sur ce majestueux cours d’eau qui
traverse notre terre.
Marie-Reine
Le courrier du cœur (correspondance scolaire)
Je me
souviens qu’à Pointe-au-Père, sur le fleuve, j’avais visité un petit musée.
J’ai examiné les artefacts. Les uns étaient des bébelles de riches, mais
d’autres racontaient la détresse des immigrants.
C’était
une histoire merveilleuse comme tout ce qui se produit sur ce magnifique cours
d’eau qu’est le Saint-Laurent. Comme beaucoup de Canadiens, je ne connaissais
pas la nature grandiose, mais aussi cruelle du fleuve.
Les
artefacts que je regardais avec tant d’attention me racontaient l’histoire d’un
naufrage, un naufrage dont j’aurais dû connaître l’origine puisque c’était
notre Titanic canadien : L’Empress of Ireland.
La belle
luxueuse pipe avait appartenu à un richissime passager que le fleuve avait
avalé sans scrupule. La poupée chiffonnée, création d’une maman aimante, était
un don d’une survivante, une fillette irlandaise sauvée in extremis par un
marin intrépide.
Tous ces
objets, ces artefacts recelaient des espoirs, des succès des tragédies
humaines.
Pauline
* * *
Un beau sujet qui tient à cœur à beaucoup
d’entre nous.
Je remercie tous les participants pour leur
participation et encore une fois de beaux moments durant cette heure bien
remplie, riche en émotions et en partage.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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