Il n’y avait pas grand-chose à
voir dehors dans l’obscurité à part l’église éclairée et la supérette Konsum
qui était en train de fermer…
Cette phrase pigée au hasard dans le livre de Stieg Larsson : « Millénium 1
– Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » sera mon point de départ
aujourd’hui. Voici la suite :
« Il n’y avait pas
grand-chose à voir dehors dans l’obscurité à part l’église éclairée et la
supérette Konsum qui était en train de fermer. Il était encore tôt, mais à
cette période de l’année les journées sont de plus en plus courtes. Il avait
neigé un peu la veille, juste assez pour laisser une légère couche sur le sol.
L’humidité me pénètre jusqu’aux os et un frisson me parcourt de la tête au
pied.
Cela fait deux heures que je
patiente là immobile, enfin presque, car je piétine pour me réchauffer. Deux
longues heures à me questionner sur les raisons d’un tel retard. Était-ce une
erreur? Me serais-je trompée de lieu? Ou même de jour?
Je ne peux rester à cet
endroit indéfiniment. Je devrais m’en aller, retourner d’où je viens, même si
ce n’est pas ce qui était prévu. Encore d’autres questions me trottent dans la
tête. Et si je partais trop tôt? Si je m’étais trompée d’heure ou de lieu et
que je quitte avant, vais-je le regretter?
Je tourne et retourne tout
cela dans ma tête. Au moins pendant que je pense, je ne ressens pas le froid
qui s’intensifie. Ma tête est en ébullition. Je vais attendre encore un peu
tout en sautillant. Les derniers clients de la supérette sont tous partis et
les lumières sont éteintes. La nuit est encore plus lugubre. Je sens l’impatience
monter. Ou est-ce l’angoisse? C’est la première fois que je me retrouve en ce
lieu, dans cette ville que je ne connais pas.
Mais pourquoi suis-je venue à
cet endroit-là précisément? J’aurais très bien pu attendre proche de chez moi.
Pourquoi ici, aussi loin de mon confort et de ce que je connais?
Ces questions me font paniquer
et j’essaie de m’encourager du mieux que je peux. Ici c’est mieux que chez moi.
J’ai plus de chance de le voir. Puis que peut-il m’arriver?
Je scrute le ciel aussi noir
que du charbon. Bon, je vais marcher un peu cela ne peut pas déranger. Ici ou
un peu plus loin, il n’y a aucune différence, surtout après une si longue
attente. Les heures défilent et je sens la colère monter en moi. Là, c’en est
trop. Je suis certaine que c’était ce soir et que c’était à cet endroit précis
que j’avais le plus de chance. Je suis peut-être arrivée un peu tôt, mais il
faisait déjà noir, noir comme du charbon.
Du charbon… Oh ça alors… Si le
ciel est noir comme du charbon, je ne verrais rien. Il faut un ciel sans nuage.
Et dans un ciel sans nuage, on voit les étoiles! J’aurais dû me méfier et
vérifier la météo avant de venir jusqu’ici. Je me souviens maintenant de ce que
la fille de la météo a dit :
« Rendez-vous à la nuit
tombée dans un endroit où il n’y a aucune lumière, vous aurez plus de chance de
voir l’éclipse solaire »
Elle a juste oublié de
préciser que le ciel ne serait pas dégagé et qu’on ne verrait absolument rien.
Je suis tellement en colère que je ne ressens plus du tout le froid. Je
retourne à ma voiture et repars vers mon appartement au centre-ville que je
n’aurai jamais dû quitter ce soir.
Je vais lui faire savoir à la
fille de la météo qu’avant d’envoyer le monde à l’autre bout des lumières de la
ville, ce serait bien qu’elle précise si le ciel sera dégagé ou pas.
Tout cela pour une éclipse
solaire. On ne me reprendra plus… »
Bonne semaine à toutes et à tous.
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