Après un hiver et un printemps à m’installer dans mon nouveau chez moi,
à m’initier à la couture, à me préparer pour cet été qui débute, il fut temps
de faire mes bagages direction les Iles de la Madeleine.
Après quelques jours d’installation aux Iles de la Madeleine sous un temps gris et pluvieux, ce mardi 14 juin fut le premier jour des douze semaines et demie que va être ma saison maritime 2016. Ça y est, la saison des croisières est lancée. J’ai commencé ma première journée à bord du CTMA Vacancier avant le grand départ ce soir.
Au programme, ateliers d’écriture bien sûr. Ce sera encore un réel
plaisir de partager avec les passagers cette heure hebdomadaire où nous allons
échanger nos émotions et des petits moments de nos vies.
Également, comme les années précédentes, je vais alimenter la page
Facebook de croisière CTMA avec des petits reportages à bord et à terre lors
des escales.
Première journée de travail, premier atelier d’écriture. Du nouveau
cette année. Chaque semaine, je proposerai un thème différent selon le groupe
ou selon ce qu’il s’est passé durant la traversée.
Cette semaine, chaque participant me donne un chiffre entre 7 et 300.
Ce chiffre correspond à un numéro de page du livre « Un cadavre dans le
chalut ». Je lis le mot ou le groupe de mots du début de la page. Tous ces
mots devront être inclus dans un texte.
Voici ce que j’ai composé avec les mots suivant : Les pêcheurs – Voyant sa chance inouïe –
Seulement – Je n’ai aucune idée – Jacques.
* * *
Un homme se promène sans but précis dans ce lieu
inconnu. Cet endroit dont personne ne parle.
Simplement à regarder autour de lui, il est intrigué
par la façon dont les habitants vivent. Cet endroit au bord de la mer pourrait
ressembler à tout autre lieu maritime, mais celui-ci est très mystérieux.
Jacques, car c’est son nom, veut en savoir plus. Il tape à la
porte de la première maison. Aucune réponse. Il poursuit son chemin et frappa à
la deuxième maison. Même s’il entend des voix, personne ne vient ouvrir.
Troisième maison, la porte est ouverte. Voyant sa chance inouïe, il n’hésite
pas et entre en saluant les habitants. Des pêcheurs attablés devant leur souper
le regardent, ébahis, ne sachant quoi dire.
— Excusez-moi de vous déranger messieurs. Je voudrais seulement en apprendre un peu plus sur
votre village.
Les pêcheurs fixent le visiteur sans répondre. Le mystère
s’épaissit et Jacques est encore plus perdu.
— En fait, messieurs, reprit-il, je n’ai aucune idée de l’endroit où je me trouve. De plus, je ne
sais même pas si vous parlez la même langue que moi.
Le plus vieux des hommes pose sa cuillère, se lève et
s’approche de Jacques. Ce dernier a un léger réflexe de recul, mais finalement
se laisse entraîner. Le pêcheur lui présente une chaise, lui sert un bol de
souper et lui tend un gros morceau de pain fait maison.
— Vois-tu mon ami, dit l’homme, ici tu es dans le seul
endroit encore libre à travers le monde. Je ne sais pas comment tu y es arrivé,
mais nous te demandons de le garder secret. Nous avons toujours vécu ainsi et
il n’y a aucune raison que cela change. Nous sommes heureux comme cela et
voulons le rester longtemps.
Mange ta soupe, retourne chez toi et oublie-nous ou ne
parle à personne. Ou bien tu peux rester avec nous.
Un son strident fait sursauter Jacques. Il se
retourne, la faim le tenaillant, il éteint son réveil.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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