Pour clore la saison des
ateliers d’écritures, voici les textes reçus, après coup, de certains
participants.
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Je m’appelle Jennifer, enfin je
crois, seulement pour lui je suis Juliette, une Juliette parmi les autres.
Photo offerte par Karo |
Mais les autres ne s’appelle pas Juliette, mais les autres ne sont
rien, ils n’existent même pas. Son regard ne voit que moi. Pour moi, je suis
une Juliette parmi les autres, mais pour lui, je suis sa Juliette. Celle qu’il
regarde au balcon même quand le plafond est trop bas, celle qui est habillée de
couleur blanche sous les couleurs de l’arc-en-ciel, celle qui n’existe que pour
lui.
Photo offerte par Karo |
Ne vous méprenez pas, ce n’est qu’un couple parmi les autres, mais c’est
son couple, son idéal et sa vie. La blancheur de ma peau le fait rougir, la
petitesse de mes mains le rend encore plus grand et la fragilité de mon âme le
rend encore plus fort. Je suis celle qui ne porte des dentelles que pour son corps,
je suis celle qui ne danse que pour son regard, je suis celle qui ne joue que
pour ses règles. Je le vois, il est là, tout près, nous nous regardons, nous
nous choisissons, nous nous rencontrons.
Il s’appelle Jean Louis, enfin je crois, seulement pour moi il est
Roméo, un Roméo parmi personne.
Karo
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Un Avenir de rêves !
Je m’appelle Ida Marie.
Enfin, je crois. Seulement, pour elle, je suis
Juliette.
Une Juliette parmi tant d’autres.
J’aime
m’amuser à travers les talles de bleuets et en manger à me rassasier. Au
Saguenay, il y a beaucoup de bleuets ! Des
bleuets sauvages, les meilleurs ! Accompagnée de mes sœurs et amis, nous
chantions avec plaisir tout en cueillant ces petits fruits sucrés, tant
convoités, que nous ramènerons à la maison afin que ma mère puisse en faire de
belles tartes délicieuses et des confitures que nous pourrons savourer tout au
long de l’hiver.
Il
y a aussi la côte des meules où l’on va glisser l’hiver venu. C’était une de
mes activités préférées. Elle est bien longue, cette côte, la même qui nous
conduit aux bleuets et à la plage pendant la saison chaude.
C’est
cette côte des meules que mon grand-père Leblanc prenait tous les jours pour se
rendre à son travail au moulin de Price Brother, là où arrivaient les billots
de bois pour être transformés en pâte à papier. Là où j’ai tant de souvenirs,
des bons et des moins bons.
Et,
c’est là, où j’ai vécu une partie de mon enfance.
La
Juliette que j’étais s’est formée en un caractère fonceur, courageux et avec
plein de beaux rêves dans un avenir meilleur.
À
mon jeune âge, même pour elle, j’étais Juliette, l’enfant rêveur d’un Avenir
meilleur ! Une Juliette rêveuse en silence !
Signé,
Juliette
Ida
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Alibi – Breuvage – Apaisant – Montgolfière –
Concéder – Diffus – Barrage – Boulimie – Stick – Publiciste.
Chacun
est unique. Chacun porte un agencement de voyelles et de consonnes qui le rend
distinct. Je les aime tous. Certains s’utilisent plus facilement; pour
d’autres, l’usage du dictionnaire est essentiel. Il y en a même un qui
m’apparaît être un anglicisme; mon respect de la langue française exige que je
lui trouve rapidement un substitut.
Certains
sont parfaits : ils comptent le nombre exact de lettres nécessaire pour
obtenir un bonus au Scrabble. D’autres n’apparaîtront jamais sur la planchette
du jeu de lettres. Avec mes 7 pavés, difficile de placer les lettres de « montgolfière », même en deux coups.
Mais
tous sans exception pourront un jour prendre place dans un texte personnel qui
ravira les lecteurs.
Marie-Johanne
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Il
était une fois, un limier en compagnie d’un maréchal anglais qui conversaient dans un wagon de train en direction de
Charlevoix. C’était autour d’un bon verre de xérès que les bêtises se
mirent à affluer abondamment. Tous deux se rappelaient des anecdotes et des situations remarquables de leur
carrière, cependant ils réalisaient combien leur époque et les moyens utilisés étaient révolus. Les voyant aussi
ringards, un jeune homme s’approcha d’eux et leur fit des reproches d’un ton hautain : « Quelle image donnez-vous de votre métier !
Vous faites l’objet de mépris et
cela m’offusque ! C’est dommage de
vous voir affublés d’une telle mésestime alors que vous méritez le respect de
votre engagement. »
Pendant
ce temps, dans le salon-bar, une séance de yoga
s’offrait aux voyageurs de la croisière. Quelques participants demeuraient dans
les nuages, car ils éprouvaient de
la difficulté à sortir de leur zone
de confort. Et le silence fut rompu par un goulot
de champagne qui éclata dans une salle adjacente…
Danielle
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Ce
sera la FIN d’un voyage…
Il
y avait une petite fille qui rêvait un jour des grands espaces. Déjà très
jeune, elle influença ses parents de la laisser partir du nid familial pour
explorer de nouveaux horizons. Ce qu’elle fit dès l’âge de 11 ans…
Ainsi
d’année en année, elle explora différentes parties du Québec tantôt comme
pensionnaire, tantôt comme étudiante libre de ses choix, mais toujours avec ce
goût prononcé de découvrir de nouvelles régions de notre grande province.
Il
restait cependant une zone inexplorée de ce grand espace québécois : les Îles
de la Madeleine. Un jour viendra… mais quand cela sera-t-il??? Voir ce lointain
coin de terre perdu aux confins de l’estuaire!
Profitant
de son anniversaire, cette petite fille devenue mère et grand-mère entreprit
une croisière pour réaliser ce rêve. C’est ainsi qu’en septembre 2017, elle
prit le bateau au port de Montréal en direction des Îles de la Madeleine, vers
cette destination lointaine isolée des autres terres canadiennes.
Confortablement
installée sur les ponts ou dans les salons, elle put admirer, à partir de
l’eau, le paysage maintes fois parcouru de chaque côté du St-Laurent , de la
Gaspésie à la Côte-Nord. Quelle magnificence!
Deux
jours après le départ, le CTMA Vacancier arrivait aux Îles et son rêve se
concrétisait. Découvrir non seulement une terre accueillante, mais des gens
chaleureux toujours à l’affût de faire découvrir leur patrimoine. Trois jours,
c’est trop peu pour de si beaux paysages. Il faudra revenir… C’était la FIN de
ce périple… mais pas la FIN des voyages. Un jour assurément, il y aura un
retour dans ce beau coin de pays!
Hilda G.
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Par un beau soir d’été, autour d’un feu
de camp s’est réuni un groupe de jeunes vacanciers. Ils s’amusaient près d’un
lac où l’on pouvait admirer les oies
qui revenaient au printemps.
Non loin de là se trouvait un bosquet
où l’un d’entre eux, pour se venger,
a placé une feuille de trèfle dans
le verre d’une jeune fille dont il était amoureux. Parmi eux se trouvait un
dénommé Niamey qui animait le groupe en lui offrant une sérénade au clair de lune. Cette jeune fille portait une parure faite de beaux bijoux que sa
grand-mère lui a léguée.
Aussitôt qu’elle avala le liquide, elle
tomba en syncope. Le responsable du
groupe alerta le 911. Les ambulanciers sont arrivés en trombe avec leur alarme. Amenée aux urgences, l’équipe
de réanimation s’est jetée sur elle pour lui rendre la vie. Dans la salle, on
pouvait trouver toutes sortes d’objets
d’époque ou actuels, dont un vieux
stéthoscope qui aurait dû se trouver au musée.
Aussitôt revenue à elle-même, elle
s’est mise à maudire ce prétendu amoureux aux cris de « Je te hais, te hais… » Elle était en pleurs, juste à l’idée de savoir que ce
jeune homme a pu, sous le couvert de l’amour, inventer un tel stratagème pour
l’attirer à lui.
À la salle d’urgence, l’urgentologue de
garde a demandé à la psychologue de
venir rencontrer la jeune fille pour la réconforter et la rassurer.
Marie-Yolette
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Un immense merci à tous les participants de la saison 2017. Chaque
année, le nombre d’amateurs de mots augmente pour mon entière satisfaction. La
lumière dans leurs yeux à la fin de l’atelier et leurs remerciements me touchent
à chaque fois. Seulement si mes ateliers existent, c’est grâce à toutes ces
personnes qui ont choisi et, pour certains, qui ont eu le courage de s’asseoir
autour de la table.
Bien sûr, j’ai une majorité de femmes chaque semaine, mais je fais le
vœu pour 2018 d’avoir une équité hommes/femmes dans le salon rouge.
Ces derniers textes ferment mon dossier 2017. J’ai déjà hâte
d’ouvrir celui de 2018.
Bonne semaine à toutes et à tous.
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