La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

dimanche 4 août 2013

De belles leçons de vie…

Cette semaine, mon atelier fut très spécial. Peu de participants, mais des témoignages incroyables et émouvants. Un groupe touchant dont deux nous ont donné une belle leçon de vie et d’humilité.

Le premier texte que nous offre Hubert Baudry nous a fait réfléchir sur la vie. Combien elle est précieuse et belle à vivre, peu importe les épreuves qu’elle met sur notre route.

Nous avons eu aussi le privilège d’écouter Nicole, non-voyante. Elle nous a expliqué que, malgré ce que les voyants peuvent penser, pour elle son monde n’est pas le noir complet. Elle a déjà vu dans son très très jeune âge et ce dont elle se souvient le plus ce sont les couleurs.

« Si l’on ne pratique pas, on oublie, nous dit-elle »

Elle assiste à des pièces de théâtre, elle visite des musées, demandant à des personnes se trouvant à ses côtés de lui détailler le tableau.

Avec ses indications, elle se représente les images qu’elle ne voit pas. Par contre, elle ressent beaucoup plus les sons, les odeurs, les émotions.

C’est avec plaisir que je me suis effacée pour que tous nous l’écoutions nous enseigner une magnifique leçon d’humilité.

Nicole a assisté à toutes nos conférences et participait aux questions.

En résumé, Nicole est très vivante et mord dans la vie à pleines dents. Elle ne cesse de se nourrir de tout ce qui l’entoure.

Comme on dirait dans une salle, une bonne main d’applaudissement pour Nicole.

Merci Nicole d’avoir croisé ma route.

15 septembre 1971

L’accident du 15 septembre avec Samuel, j’ai vu la voiture. Je me suis dit que je n’allais pas mourir.

Je ne me souviens pas de l’impact, mais je me souviens vaguement lorsqu’on m’a ramassé par terre dans le cimetière.

J’ai beaucoup souffert.

Je me souviens d’avoir vu mon frère Samuel qui est venu me porter la carte.

La première chose que je me suis dite, c’est que je vais m’occuper de moi.

J’ai remercié le Bon Dieu de m’avoir épargné. À l’hôpital, je voyais mes progrès.

Bon sang que j’étais heureux.

Je me souviens aussi de mon opération dans le bras droit.

Bon sang que j’ai souffert.

Après j’ai eu mes pneumos thorax opérés des deux côtés. Deux opérations très difficiles.

MAINTENANT, JE TROUVE LA VIE TRÈS BELLE.

Hubert Baudry.

 

La Brume

La brume ici, là-bas.

Devant moi, derrière moi.

Sur le quai, sur l’embarcadère, partout, partout.

Je suis venu de loin, loin pour voir ça.

Je me dois donc d’essayer de comprendre.

Peut-être trouverais-je là-bas, au tournant de la route dans la même brume, une autre âme perdue.

Peut-être la brume se dissipera-t-elle dans un instant de brume, hors du temps.

Peut-être elle et moi étions-nous, avant dans une autre vie, comme la petite Javanaise et son ami rencontrés dans une boutique des Îles…

Jacques Pilon

La brume

 

Dans la peau d’un cormoran.

Il sèche ses ailes, debout sur une roche, le bec au vent.

Le bateau passe juste à côté.

Il le regarde, sans plus.

Accoudé au bastingage,

Je me demande ce à quoi il pense.

« Tiens, quelle étrange créature!

Elle flotte, mais je ne l’ai jamais vu voler.

Pas d’aile, pas de plume, pas de bec.

Et tous les jours, elle crache de gros objets par la bouche.

Des objets qui font du bruit,

Des objets qui puent,

Des objets qui roulent.

Ils sont gros, énormes.

Je me demande quoi ils mangent.

En tout le cas,

Certainement pas du Cormoran.

Tiens mes ailes sont maintenant sèches.

Ah si j’étais comme les canards,

Ou les goélands,

Eux qui ont les plumes imperméables.

Les jours de pluie, je ne peux pêcher.

Je risque de couler à pic.

Bon, maintenant que les pattes de ce gros monstre ont labouré les fonds, j’imagine que je vais pouvoir pêcher.

Des vers, des palourdes, des poissons perdus.

Allez hop! Un petit vol plané et plouf!

Ça a quand même du bon,

Ces gros oiseaux qui ne volent pas!

Robert.

cormoran1

La croisière.

Vivre sur un bateau de croisière est toute une expérience. J’en rêvais, mais je craignais ne jamais la vivre.

Tout d’abord, on croise des gens venus d’autres horizons, voyageant pour une raison précise.

Les premières heures, tout le monde s’observe, cherchant des liens qui les rejoindraient.

Au fil des jours, des groupes se forment échangeant leur vie, leurs intérêts, se retrouvant pour les heures de repas.

Lorsque le temps vient de se séparer, des amitiés se sont formées et chacun se promet de rester en contact ou peut-être de se revoir.

Le feront-ils? C’est possible.

Mais ce n’est pas le plus important.

Pendant la croisière, de purs inconnus se sont rencontrés et ont laissé sur le quai la vie et le monde qui leur appartenaient et qu’ils retrouveront lorsqu’ils rentreront chez eux.

Arabella.

La croisière

Partager tous ces beaux moments avec des personnes croisées le temps d’une traversée est un cadeau que la vie me donne. Chaque semaine, je m’enrichis de nouvelles expériences qui nous font grandir.

Je me permets de remercier ici tous les participants depuis le premier atelier d’écriture. D’autres belles rencontres sont à venir et j’ai déjà hâte à vous les partager.

Bonne semaine à toutes et à tous.

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