La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

lundi 28 juillet 2014

Témoignages, émotions et beaux partages...

Naviguer sur un bateau, longer le fleuve St-Laurent puis faire escale sur des Îles aussi belles qu’elles soient, font vivre toutes sortes d’émotions. Cette semaine, certains participants ont partagé les leurs, touchantes et émouvantes. D’autres ont échangé sur des lieux visités ou tout simplement leur cabine. Beaucoup de plaisir cette semaine où je tiens à souligner la forte présence masculine. C’est d’autant plus apprécié, car je me rends compte que la lecture et l'écriture n’est pas uniquement une activité de femme.


Quel merveilleux métier…

Écrire…
J’en ai rêvé longtemps,
J’ai essayé parfois,
J’ai abandonné souvent.
Avec persévérance et travail,
J’ai progressé et j’ai réussi.

Écrire…
Quel doux mot à mon oreille!
Je noircis des pages,
J’anime les mots,
Je crée des phrases.

Écrire…
Comme j’aimerais transmettre ma passion,
Ma rage de me raconter.
Chaque semaine, c’est avec vous
Que j’ai le bonheur de réaliser mon rêve!

Dominique Damien

J’ai vécu cet après-midi des moments de pur bonheur. L’immensité de la mer, quelle paix!
Il y a quelques jours, je ne pouvais imaginer que l’on soit heureux ici. Ça me semblait un désert partout. Mais cet après-midi, je constate qu’on peut être heureux dans ce désert que j’ai vu cette semaine.
Seulement, il me faut la vue de la mer, cela m’apaise. On prend le temps de réfléchir, de remonter dans le temps, de faire le bilan de notre vie, nos joies comme nos peines.
C’est si beau la nature, j’admire. J’admire les oiseaux qui volent, un voilier qui passe, les montagnes qui surgissent au tournant du voyage en bateau surtout.

Anonyme


Mon premier voyage en mer.

Je suis parti, le cœur en peine.
J’ai peur de l’eau, mais j’aime cette solidarité que je vis avec les autres voyageurs.
Je me sens comme un insulaire flottant.
Je pense beaucoup, mais j’écris très peu.
J’ai l’impression de vivre un drame intérieur.

Denis

Chambre 509

Le plafond est près de moi.
Il est froid.
Mes mains le touchent.
Une boîte de métal lisse.
Je suis couchée.
Il fait noir, je n’y vois rien.

Soudain, un grand bruit de succion.
Une lumière éblouissante.
Une porte s’ouvre.
Un homme entre.
Ma conscience reprend…

Lise Tessier

J’aime…

Que la mer soit toujours là.
Que la terre soit faite de dunes.
Et les maisons de couleurs franches
Qui reposent un peu partout.

J’aime l’arc des plages.
Comme si chacune était un personnage couché
Qui allonge le doigt
Pour toucher celui de sa voisine.

Et les étangs tranquilles
Qui reposent entre leurs bras.

Danielle C. Bélanger

Le pêcheur.

Le personnage est naïf, il sent le papier mâché. Son expression pourtant est torturée. Dans son regard, on voit les naufrages, les familles déchirées, les bateaux éventrés. Il a mis un masque pour que rien ne paraisse. La mer est nourricière, mais c’est aussi la grande naufrageuse, celle qui emporte les vies, sans choisir jamais, indifféremment; les jeunes, les vieux loups de mer, les capitaines.
Quand elle engloutit, elle noie les hommes et elle éventre les navires.
C’est toute cette peine que porte son regard. Comme ensorcelé, il doit pourtant y retourner.
C’est le pêcheur!

Raymond-Robert Tremblay

Les Îles!

Une immensité à découvrir.
Un grand bateau pour m’y amener.
Un peuple fier.
Là-bas, une amie à visiter qui a pris pays!
Une artiste.
Et aux Îles, il y a plein d’artistes!
Des maisons petites, grandes, accueillantes et tellement colorées!
Que dire du sable à mes pieds
Et la mer à perte de vue!
Un voyage gravé dans ma mémoire.
J’aurais aimé y rester pour toujours.
Un jour, j’y reviendrai…
Peut-être pour toujours!

Louise Benoit


L’étranger de l’Île.

Comme c’est étrange de se faire appeler l’étranger. On est toujours l’étrange de quelqu’un.
Un étrange pour une personne ou pour un lieu ou pour une île.
Avant d’avoir pris racine, là où on est implanté, nous étions un étranger, pour la population locale.
Qu’il est difficile de se faire accepter par les résidents surtout si on s’en fait et si on reste dans sa bulle, mais il y a là une richesse certaine à être accepté et à échanger, parce que c’est finalement ça la vie. On partage et on repart pour un autre lieu encore plus étrange, avec d’autres étrangers qu’on trouve encore étranges. Étrangement, c’est amusant de voyager et de rencontrer des étrangers.

Normand Perron

La beauté

La beauté… En partant de la grande ville, j’apportais une idée de la beauté vêtue jour après jour, le long des années, des rencontres, des portions de bonheur, multiples, tantôt éphémères, tantôt plus permanentes.
Ma retraite est jeune. Deux semaines. Et pour lui souhaiter la bienvenue et enrichir en son honneur, la beauté cumulée le long de mon passé, j’ai décidé avec elle, en sa compagnie de lui donner, de me donner un cadeau; les Îles, les Madelinots, la mer, beaucoup de mer, le vent, beaucoup de vent.
Vague souvenir de 40 ans d’un premier séjour aux Îles. La décision d’un renouvellement d’alliance avec un univers magnifique à la rencontre de gens habillés et habités de quoi? De dunes.

Michel Fillion

La nuit de mes 40 ans, j’étais à l’ancre bien couché au fond de mon doris.
La nuit était belle, pleine d’étoiles. Une Voie lactée comme je n’en avais jamais vu. Et les étoiles, elles m’ont parlé.
Elles m’ont dit que j’étais bien petit et bien prétentieux. Que les 40 années de ma vie n’étaient qu’un souffle dans l’existence de l’univers. Que cet univers était si immense que même mon imagination n’aurait pu oser en dessiner les profondeurs.
Le planétarium pouvait aller se rhabiller, que je me suis dit.
La mer était plane comme une flaque d’huile. Pas une haleine de vent. Il était 4 h du matin, le courant pivotait mon doris autour de son ancre et pour moi, le ciel tournait autour de ma tête.
J’avais alors 40 ans. Je venais de réaliser à quel point l’univers est grand, à quel point nous sommes petits… et grands tout à la fois. Car nous pensons cet univers, nous l’analysons, nous l’étudions. Enfin, quelques-uns d’entre nous, les hommes, regardons vers le ciel.
À 40 ans, j’ai réalisé que j’étais bien plus riche quand je regardais l’immensité de la Voie lactée et que je ne pouvais l’être en regardant mes pas… de 40 ans sur cette terre.

Anonyme
















Un immense merci à tous les participants cette semaine pour leur présence, leur gentillesse et leur beau texte.










Bonne semaine à toutes et à tous.

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