La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

lundi 27 juillet 2015

Semaine d'aventure, d'intrigues, de questionnement et retrouvailles.

Une semaine d’aventure, d’intrigues, de questionnement et de retrouvailles. Des textes riches, beaux. Des auteurs intéressants et attachants. Merci aux participants pour ce beau moment.



Visiter les Îles, c’est retourner dans l’histoire. L’histoire des gens, l’histoire du pays, cette histoire qui me passionne.


Comment les gens en sont arrivés-là, sont devenus ce qu’ils sont?

Partis de loin, avec peu de moyens, ils se sont installés, ils ont rebâti une vie, une identité. Ils sont devenus un peuple différent, tout en conservant leurs racines, leurs différences.

Leur langage m’interpelle, comme s’ils me rappelaient un lointain souvenir. Leur sens de l’humour, leur capacité d’adaptation me fascinent. Ils doivent avoir souvent ri ou pleuré ensemble tant ils ne font qu’un.

Quelques jours ont suffi pour se faire des souvenirs, des amis, des attaches aussi solides que les nœuds des marins.

Diane

Le salon rouge

Sur le bateau, à droite de la réception en entrant, se trouve le « salon rouge ». Un canapé de cuir rouge court le long du mur. Des fauteuils piqués entourent cinq petites tables rondes. Un canapé d’angle rouge sang occupe la paroi intérieure.


Le paquebot avance sur le Saint-Laurent dans la brume automnale de ce mois de juillet. Seule concession au rouge, le tapis est vert et les murs acajou.

Le nom « salon rouge » me parut approprié pour traduire l’impression de calme voluptueux qui se dégageait des lieux. Mathieu Bournaud, un vieux marin travaillant sur le bateau m’a parlé de l’origine de ce nom.

Au départ, les meubles étaient bleus comme la mer, comme l’emblème du Québec. Les tissus ont été remplacés il y a une vingtaine d’années. Une nuit, une dame était restée endormie dans le salon. Le lendemain matin, elle était toujours là dans la même position. Une flaque de son sang rouge comme le cuir des fauteuils s’était répandue sur le tissu bleu. La dame se nommait Rosalie Volet.

Monsieur Volet, grâce à qui nous avons aujourd’hui cet élégant « salon rouge » dort à la prison d’État Saint-Antoine.

Patrick


Le chant du Kraker

Le navire voguait sur la mer houleuse depuis plusieurs jours. Au matin, une île avait été aperçue au loin, redonnant espoir aux marins perdus. La dernière tempête n’avait pas été douce et avait fait diverger le vaisseau de sa trajectoire initiale vers un lieu tout à fait inconnu du jeune capitaine. Il avait tenté de déterminer sa position en observant les étoiles, sans succès. La présence d’une île permettait d’espérer le ravitaillement des vivres qui commençaient à manquer.

Un brouillard épais se leva, enveloppant le navire et l’emprisonnant dans un cocon humide. Le clapotis des vagues contre la coque de bois était le seul son pouvant être entendu. Un silence féérique annonciateur de danger rendait le capitaine nerveux.


Une mélodie parvenant de l’île flottait doucement vers l’équipage. Les marins crurent reconnaître des voix féminines. Une certaine fébrilité se répandit à bord.

Plusieurs murmures épouvantés se joignirent au chant. Certains croyaient aux sirènes, d’autres à l’esprit vengeur d’un pirate décédé ou encore à l’effroyable Kraken pour lequel on allait sacrifier de jeunes femmes.

Le capitaine déglutit péniblement. Il devait aller sur l’île, ne serait-ce que pour quelques heures, pour réparer la proue, peut-être même chasser et enfin avoir de la viande fraîche. Toutefois, les poils hérissés sur sa nuque suggéraient que l’endroit était possiblement hanté et y amarrer pouvait lui être fatal.

Indécis, il vit trop tard les récifs rocheux vers lesquels son bateau se dirigeait rapidement. Il n’eut pas le temps de changer de cap avant qu’un doigt rocheux acéré ouvre la proue comme une simple coquille de noix.

Des cris s’élevèrent sur le pont alors que des tentacules s’agrippaient au bastingage et qu’une sirène armée d’une lyre s’époumonait au milieu de la mêlée.

Le mât se fendit en deux et s’écrasa dans la grande étendue bleue. Le capitaine su à ce moment que tout était perdu et que son navire irait rejoindre les multiples épaves qui jonchaient déjà le fond du fleuve.

Stéphanie 

C’est ma première croisière et la première fois aux Îles.

Je ne trouve pas les mots pour décrire mes sentiments à propos de la croisière. J’aime, je n’aime pas. Je me sens bien, j’ai mal au cœur…

Depuis mon départ, j’ai été accueillie par des gens formidables avec un vécu extraordinaire, des personnes qui dégagent l’amour de la vie. Des gens passionnés.

Je me trouve chanceuse que ces personnes-là me racontent tous un peu de leur sans hésiter.

Je fais cette traverse un peu comme la température qui change. Au début, c’est la brume (des nouvelles personnes) puis viennent les éclaircies (ils me sourient). Ensuite le soleil (ils me racontent leur vécu).

J’ai été servie comme une reine, les repas sont tous très bien présentés et savoureux comme le service et le personnel.

Les Îles. C’est presque un autre monde. L’accent des gens, leur mode de vie, la terre, les paysages. Je n’ai pas vu de culture de petits arbres.

Et pour finir, j’ai trouvé une grand-tante qui habite les Îles. La joie dans nos yeux quand nous nous sommes vues et toutes les choses que l’on voulait se raconter dans le peu de temps que nous avions. Pour moi, donner des nouvelles de ma famille, elle me raconter ce qui c’était passer depuis ces 18 dernières années, depuis la dernière fois que l’on s’était vues.

Manon

Journée de brume.

Le bateau navigue enveloppé d’une aura blanchâtre.
Les sons assourdis s’étouffent au loin.
De temps en temps, un bord de côte apparaît.
La sirène retentit tout à coup. Un confrère croise notre route.

Journée de brume.
Brume de mystère.

Que se passe-t-il en arrière de ce rideau blanc que le soleil peine à percer?
Percé! Tiens! le rocher montre son nez à bâbord.
Il me surprend à la dernière seconde.
Je me forçais les yeux pour l’apercevoir.
Il est si proche et si majestueux.
La brume amplifie son effet et le rend encore plus imposant.


Journée de brume.
Journée de réflexion.

Le navire continue sa route, imperturbable.
Depuis le temps, la brume est une compagne qu’il a appris à maîtriser.

Journée de brume.
Journée de blancheur.

Tout est blanc dehors, intriguant.
Puis, petit à petit, le soleil renforce ses rayons qui finalement percent.
Les couleurs, pâles au début, apparaissent.
La chaleur des rayons dissipe le rideau qui s’évanouit en silence, timidement.

Ce n’est qu’un au revoir, car bientôt ou plus tard, la brume reviendra nous envelopper durant une autre…

Journée de brume.

Dominique Damien



Bonne semaine à toutes et à tous.

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