La tête dans les vagues

Assise à ma table, face à la mer, où le vent souffle les embruns suivant le courant, je trouve l'inspiration qui me permet, au fil des mots, de vous partager mes passions.

dimanche 20 avril 2014

Petites réflexions d’actualité.

Cette semaine, je vais vous faire part de réflexions que j’ai eues sur un sujet qui me tient à cœur, mais que je garde pour moi habituellement. En effet, je ne veux pas faire de ce blogue un exutoire de frustrations que je pourrais avoir dans ma vie de tous les jours.
Bien sûr, lorsque cela touche mon métier, je vous en parle, car cela vous permet de voir et de comprendre les difficultés que des auteurs ou des artistes peuvent rencontrer dans leur travail afin de vous fournir la marchandise telle que vous la découvrez ou vous en prenez possession. Non cette semaine, je vais parler avant tout d’un sujet important pour moi.

Je suis originaire de France et je suis arrivée au Québec, ma patrie d’adoption, il y a 16 ans. Qu’est-ce qui m’a fait changer de pays? Pourquoi avoir fait toutes ces démarches avec une famille?
J’ai vu mon pays de naissance se détériorer de plus en plus. Lorsque j’étais jeune, il y avait une certaine paix sociale, même s’il y avait des différences de niveau de vie ou de statut social. Petit à petit, la France s’est octroyé le titre de terre d’accueil. Malgré la devise LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ tout a changé. Les gouvernements ont donné l’avantage aux minorités au détriment de la population, de tous les citoyens. Il suffisait que cette même minorité revendique des droits ou des besoins, tout leur était accordé sans analyser les bienfaits ou les répercussions que cela pourrait avoir sur le peuple en entier. Quelle est la raison? Peut-être s’assurer des votes supplémentaires.
Cette paix sociale de mon enfance a disparu. Les tensions n’étaient plus entre les riches et les pauvres. Il n’y avait plus aucun respect de l’autre que ce soit des accueillis que des accueillants. Cela devenait lourd à vivre et se ressentait partout et dans tout. Voilà une des raisons importantes pourquoi j’ai quitté la France il y a 16 ans et que, comme le savent ceux qui me connaissent bien, je n’ai aucune envie d’y retourner même en visite. J’y suis allée en 2004 pour la dernière fois et cette tension était encore plus forte.

Lorsque je suis arrivée au Québec, j’ai pris l’engagement de respecter le pays qui a bien voulu m’accueillir et j’ai tout fait pour m’intégrer à la société québécoise d’abord et canadienne ensuite. Après 3 ans, j’ai rempli le formulaire et fait ma demande de citoyenneté que je suis fière de posséder depuis mars 2002. Bien sûr, le Québec comme le Canada n’est pas un pays parfait. Il n’y en a pas de parfait. Mais j’ai retrouvé une certaine sérénité dans mon nouveau pays.

Depuis quelque temps, je suis triste de voir à quel point ce que j’ai quitté il y a 16 ans me rattrape.
Je suis une émigrée dans ce Québec, dans ce Canada. J’ai choisi et accepté de vivre ici avec tout ce que cela implique. Les lois, les devoirs de chacun et les mentalités d’Amérique du Nord, les différences entre les provinces. J’ai changé certaines de mes habitudes, je me suis intéressée à l’histoire et à la géographie de ce beau et grand pays. J’en ai encore à apprendre et je vais continuer. C’est ma façon à moi de remercier ceux qui m’ont acceptée. Je me souviens encore du jour où j’ai reçu mes visas. C’était un samedi, le 30 août, je rentrais de l’épicerie et une grande enveloppe contenant tous les visas était sur la table. Cette année-là, Noël est arrivé au mois d’août. Ce fut pour moi un merveilleux cadeau qui dure encore aujourd’hui.
En compensation, je me dois de vivre à la façon de tous les citoyens de ce pays et non pas de m’ériger en conquérante. Ceux qui agissent ainsi ne sont pas mieux que ceux qui déclarent la guerre à leur pays voisin pour en prendre possession et imposer leurs lois, leurs croyances. C’est même plus sournois, car c’est fait en catimini sans effusion de sang, seulement en paroles.

Imaginons une classe d’élèves québécois. Un petit garçon se plaint à sa professeure et demande de changer de classe parce que sa voisine ne lui plaît pas, tout simplement, sans raison. Après une explication du respect, le petit garçon ne sera pas changé de classe et devra accepter sa petite voisine.
Maintenant, imaginons une classe d’élèves de nationalités variées. Un petit garçon se plaint à sa professeure et demande de changer de classe parce que sa voisine ne porte pas le voile et que sa religion lui interdit de regarder le visage d’une fille. Que pensez-vous qu’il va se passer? Un comité va être créé pour étudier la situation. La politique va être mêlée à ce cas et le petit garçon sera changé de classe. Quel sera le sentiment de la petite fille? Va-t-elle se sentir coupable parce qu’elle ne porte pas le voile? Vous pensez que c’est un peu exagéré? Peut-être. Ou peut-être pas.

Je ne voudrais pas quitter ce pays d’adoption parce que certains désirent imposer leurs lois ou leurs religions. Je ne veux pas que le Québec ou le Canada deviennent comme ces pays d’Europe qui n’ont pas su voir la manipulation de ces peuples venus s’installer en conquérant pour prendre possession de ces terres qu’ils ont décidé d’envahir et d’en prendre le pouvoir.
Si nous ne nous réveillons pas, ce sera trop tard.
Bien sûr, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Il suffit d’être en alerte, de lire et de comprendre les signes. Lorsque l’on commence à donner raison aux minorités, nous leur donnons le pays sur un plateau d’argent. Il faut les écouter, bien sûr, mais comme n’importe qui d’autre. Ne laissons pas les religions ou les idéologies religieuses, quelles qu’elles soient, primer, prendre le pouvoir sur tous les peuples et leur imposer leurs lois ou leurs idées. Chacun d’entre nous a le droit de croire ou de ne pas croire en quelque chose, c’est propre à chacun. L’obligation n’est pas normale. Pourquoi vouloir à tout prix convertir des peuples? Il en est de la religion autant que de toutes sortes d’idées ou de convictions. Les différences font que le monde est monde et ce serait une erreur de l’uniformiser.

LIBERTÉ : C’est ce que tous nous voulons. Vivre libre dans un pays qui est le nôtre de naissance ou d’accueil.

ÉGALITÉ : Pour tout le monde, peu importe la race, la religion ou les convictions.

FRATERNITÉ : Nous sommes tous des habitants de cette Terre que nous avons affaiblie. Nous devrions nous unir et travailler main dans la main pour la soigner et la guérir.

Ces trois mots devraient être la devise de tous les pays.
Ce serait si simple de vivre en harmonie avec tout le monde sans différence et sans pouvoir sur l’autre.

Bonne réflexion.

Bonne semaine à toutes et à tous.

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